12.000 bovins bloqués dans l'Allier par les mesures contre la fièvre catarrhale

Les éleveurs de l'Allier subissent de plein fouet les conséquences de l'apparition de la fièvre catarrhale : 12.000 bovins sont interdits d'exportation, ce qui représente 12 millions d'euros de perte pour le secteur. Les attentes sont fortes concernant les négociations avec les pays importateurs.

La situation se tend pour les éleveurs d'Auvergne, au coeur du foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO). Les mesures de confinement des troupeaux, nécessaires pour limiter la propagation de la maladie, entravent la commercialisation des animaux. 12.000 bovins sont interdits à l'exportation dans l'Allier.

Trois zones de protection ont été définies : le périmètre interdit situé à cheval sur l'Allier, le Puy-de-Dôme, la Creuse, l'Indre et le Cher ; une zone de protection qui s'étend tout autour et une zone de surveillance en périphérie.

Dans le périmètre interdit, aucune exportation de bovins n'est possible. Dans les autres zones, certains débouchés sont bloqués également. Or dans la région, grande productrice de bovins de races charolaise, limousine ou salers, l'exportation est le premier débouché des éleveurs.

Manque à gagner de 2 millions d'euros

"Dans l'Allier, 65% des animaux (vifs) partent à l'exportation. Ce sont essentiellement des broutards (jeunes bovins) qui partent pour l'engraissement en Italie ou en Espagne", explique-t-on à la Chambre d'agriculture de l'Allier. Selon elle, rien que dans l'Allier, les 12.000 bovins bloqués représentent un manque à gagner de 12 millions d'euros. Dans la Loire, près de 4.000 bovins sont coincés. Et c'est la même chose dans tous les départements concernés.

Les éleveurs espèrent que les discussions entre le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, et les pays importateurs avanceront vite. Le gouvernement va lancer une campagne massive de vaccination, argument qui pourrait permettre d'avancer les négociations avec l'Italie ou la Turquie.

Crise sanitaire et crise économique

Mais en attendant, l'angoisse est à son paroxysme chez des éleveurs déjà bien fragilisés par des prix de vente bas et un été très sec qui a amputé leurs stocks d'hiver de fourrage. "Les éleveurs sont à bout. C'est insupportable" et "la vaccination ne devrait avoir lieu qu'en début de semaine prochaine", commente Bruno Dufayet, éleveur de Salers et responsable de la section bovine de la FDSEA du Cantal.

"Ensuite il faudra trois semaines avant la deuxième vaccination et là peut-être encore 60 jours. On va devoir garder nos bêtes sur nos exploitations deux à trois mois. C'est même pas imaginable de garder nos bêtes aussi longtemps dans ce contexte de crise de l'élevage" et "on va devoir les rentrer alors qu'on n'a même pas assez de fourrage pour les nourrir", poursuit-il.

Annulation de foires à bovins

De plus, c'est en cette saison que la majorité des ventes se font ordinairement, permettant d'équilibrer un peu les trésoreries en cette période de paiement des annuités. 

Les petites fêtes s'annulent les unes après les autres. "Tous les concours de charolaises sont annulés", soupire Didier Braud, sélectionneur en génétique bovine éleveur à La Chapelaude, à côté de Montluçon (Allier). Le grand rendez-vous de la profession, le Sommet de l'élevage, doit lui se tenir du 7 au 9 octobre à Cournon-d'Auvergne. Il ne sera pas annulé car 1.400 exposants sont attendus. Mais il pourrait se tenir sans animaux si, d'ici là, Cournon était placé en zone interdite.

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