Reconnaissable à sa couleur violette, l’améthyste est très présente en Auvergne. Tombée dans l'oubli pendant des décennies, cette pierre retrouve ses lettres de noblesse grâce au travail de passionnés.
Quand on pense à l’Auvergne, on pense bien évidemment à ses célèbres volcans et à ses fromages réputés. Mais peu de gens connaissent une autre richesse de la région, cachée sous la terre : l’améthyste.
Un joyau connu depuis l’Antiquité
Cette pierre caractérisée par sa couleur violette, fait partie des pierres fines, que l’on appelait auparavant des pierres semi-précieuses. Sa découverte remonte à l’antiquité, où les Romains l’utilisaient déjà pour fabriquer des amulettes. Au Moyen-Age, elle était prisée pour orner des bijoux cléricaux, car l’améthyste est la couleur des évêques.
De nos jours, elle est très prisée dans l’ésotérisme et la lithothérapie : on lui prête des vertus de relaxation, de sérénité, ou encore de sagesse, et les joailleries regorgent de bijoux fabriqués à partir de la pierre violette.
Le plus grand gisement d’Europe
Cependant, sa présence en Auvergne reste le plus souvent inconnue du grand public. C’est pourtant ici que l’on trouve le plus important gisement de France, et même d’Europe, et c’est une fierté pour Magalie Plasse. Avec son mari Jonathan, elle est devenue propriétaire d’un gisement d’améthyste en 2006, le gisement de Pégut, sur la commune de Champagnat-le-Jeune, dans le Livradois-Forez.
Depuis, ce couple de passionnés creuse sous terre, à la force des bras. Et en 2012, il a ouvert une activité touristique, les “mines d’améthyste d’Auvergne”, pour faire découvrir le site aux familles et aux curieux. « Beaucoup de gens viennent pour faire une activité un peu insolite, mais la plupart ignoraient qu’il y avait beaucoup d’améthyste ici», raconte Magalie.
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En remontant quelques kilomètres plus au nord, à Le Vernet-Chaméane, Adrien Labrit fait le même constat : « Même les Auvergnats ne connaissent pas l’importance des gisements d’améthyste dans la région. On ne s’imagine pas qu’on a toutes ces pierres fines sous les pieds », confie le responsable pédagogique de la Maison de l’Améthyste. Située près d’Issoire, cette structure propose une exposition et des activités pour découvrir la pierre fine.
Il faut dire que la zone y est propice : plusieurs filons ont été établis dans un rayon de 30 kilomètres autour de la commune. « Certains vont jusqu’à 12 kilomètres de longueur, et font des centaines de mètres de profondeur, c’est énorme », indique Adrien Labrit. Pour lui, ces pierres sont précieuses à plus d’un aspect : « C’est une richesse pour le patrimoine, on a une autre manière de faire découvrir le territoire du Livradois-Forez », conclut-t-il.
Une histoire liée aux volcans
Pourquoi l’Auvergne est-elle si riche de ces gisements d’améthyste ? Pour en comprendre l’origine, il faut remonter jusqu’à 380 millions d’années avant notre ère, pendant une période appelée l’ère primaire. « La formation de l’améthyste est liée à un volcanisme très ancien » explique Pierre Lavina, géologue, “ces minéraux se sont créés à partir du magma, lors des fractures de la croûte terrestre, et l’érosion a contribué à faire remonter les gisements plus en surface ».
Ensuite, les mouvements tectoniques du continent européen ont eux aussi participé à la création de ces gisements impressionnants, en même temps qu’ils ont créé...les volcans d’Auvergne !