A Ambert dans le Puy-de-Dôme, les quatre listes engagées se représenteront lors du second tour des élections municipales dimanche 28 juin. Les candidats Guy Gorbinet, Véronique Faucher, Philippe Pinton et Michel Beaulaton ont débattu jeudi 18 sur le plateau de France 3 Auvergne.
A Ambert dans le Puy-de-Dôme, le scrutin du premier tour des élections municipales le 15 mars 2020 n’a pas permis de départager les 4 listes en lice. Après la longue pause de plus de 3 mois générée par le coronavirus Covid 19, elles sont toutes reparties en campagne pour la mairie :
- "AMBERT EN LIVRADOIS FOREZ", conduite par le divers droite Guy Gorbinet avait recueilli 36,01 % des voix
- Véronique Faucher, divers gauche, avec la liste "DEMAIN ENSEMBLE POUR AMBERT" avait obtenu 24,02 % des suffrages
- Philippe Pinton et la liste divers centre "AMBERT ACTION AVENIR" ont été crédités de 22,73 % des voix
- Avec "Ambert Ensemble Autrement", Michel Beaulaton, divers droite, a réalisé un score de 17,22 %.
Quels projets pour sortir de la crise
Alors que la crise du coronavirus Covid 19 a dominé ces derniers mois, comment cette période a-t-elle marqué les candidats et comment vont évoluer leurs programmes ?
Pour Philippe Pinton : "Ce virus nous a ramené à notre humanité. C’était quelque chose de très grave même sur Ambert et fort heureusement nous ne l’avons pas pris de plein fouet au niveau de la maladie mais les gens qui ont été confinés ont souffert psychologiquement et aujourd’hui ce sont les commerçants, les industries qui souffrent. On se doit d’être réactifs. Je pense qu’on aurait dû être réactifs avant, faire un tour de table plus rapidement et apporter des solutions, faire un effort financier. Pour notre cas, ça obligera certainement à revoir notre programme, sinon, ça nous repousse pratiquement en août alors que c’est maintenant que les gens souffrent".
"C’était une période difficile pour tout le monde, mais on a été épargnés" confirme Guy Gorbinet. "Je pense que l’équipe en place a fait face en particulier en s’occupant des gens les plus âgés, les plus en difficulté. On avait le problème des masques, on y a remédié grâce à des couturières : on avait 90 couturières qui ont travaillé pour la ville d’Ambert. Donc je pense qu’on a bien travaillé. Effectivement, il faut qu’on puisse réagir vis-à-vis des commerces, des industriels. Dans notre équipe on a réfléchi comment pouvoir aider les commerces du centre-ville et comment les aider mieux".
Michel Beaulaton complète : "C’est vrai que le confinement a été délicat pour les habitants. Au niveau de la commune, comme Madame le Maire avait tous les pouvoirs, c’est vrai que même si j’étais dans la majorité sortante, on n’a pas pu trop s’exprimer. Je pense que les commerçants du centre-ville ont besoin d’un coup de main, je pense qu’au niveau des taxes on doit pouvoir réaménager, voir suspendre le 2ème semestre pour pouvoir leur donner de l’oxygène pour qu’ils puissent avancer pour éviter ce que l’on craint tous au mois de septembre, des licenciements".
Enfin pour Véronique Faucher : "Réagir au plus vite peut-être mais surtout en concertation avec les acteurs locaux, ce n’est pas 3 élus de la majorité qui doivent, allez je dirais : ce n’est pas « un masque – une voix ». Vous avez Monsieur Gorbinet sur le territoire d’Ambert des acteurs, des professionnels que vous avez totalement oubliés. Cette crise Covid, elle est mal arrivée, à la mauvaise période, en pleine campagne électorale, étant dans l’opposition on n’a pas été concertés, on n’a pas eu de conseil municipal depuis le mois de février".
Redonner de l’attractivité au centre-ville
Le constat étant posé, et semble-t-il partagé, comment relancer le centre-ville d’Ambert ? Chacun à ses idées :
"A Ambert on a des associations qui font un gros travail, prennent des initiatives, drainent des gens" dit Philippe Pinton. "Je trouve qu’on ne leur apporte pas assez. On ne peut pas tout faire financièrement, mais on peut les accompagner, avec du personnel. Ça a un coût mais je pense qu’on peut aller beaucoup plus loin. Revitaliser le centre-ville passe aussi par des festivités portées par ces associations. Il faut sauvegarder les commerces présents qui sont en grande souffrance".
Précision de Michel Beaulaton : "La commune et la communauté de communes viennent de signer une opération de revitalisation territoriale (une ORT) au niveau départemental qui ressemble aux lois Besson et Pinel. Par exemple sur un achat de 150 000 euros avec 50 000 euros de travaux, on peut avoir une aide de 42 000 euros, soit 3 500 euros par an, ce qui pourrait amener certains porteurs de projets à venir vers nous. Ce genre de choses était réservé à certaines banlieues et certaines villes d’ampleur. Les commerçants demain pour les faire venir, il faudra compter sur ces aides et leur faire voir que la ville est dynamique".
"Revitaliser le centre-ville, c’est une approche globale, c'est-à-dire ce n’est pas que les commerces" estime Véronique Faucher. "Ça passe par remettre des services, et ce qu’on a fait pendant la campagne, on a réfléchit à comment faire. Ce qui est important, c’est que les habitants des villages se sentent Ambertois ; en faisant des aménagements et de l’entretien de la voirie dans les villages et aussi leur donner la possibilité de pouvoir entrer dans le centre-ville, sinon ils vont aller consommer ailleurs. Réinjecter des services dans le centre-ville, par exemple un projet de conciergerie, le service associations, l’aide aux devoirs seront au centre-ville de manière à ce qu’ils y consomment".
Pour Guy Gorbinet : "L’ORT c’est une grande chance pour l’équipe qui va arriver parce que c’est sur 5 ans. Les bailleurs vont pouvoir en bénéficier. Faire revenir des services publics, je suis d’accord, tout comme les opérations qui font revenir des habitants".
Pour une mobilité douce
On le sent bien, cette revitalisation du centre-ville passe par son attractivité, il faut y faire venir des habitants et des clients, mais encore faut-il trouver des moyens qui correspondent à l’air du temps.
Une des propositions de Véronique Faucher, des aménagements pour les vélos : "Notamment des bandes vélos qu’il n’y a pas et on voit que les Ambertois utilisent de plus en plus le vélo. On proposera un plan vélo avec une période d’essai".
"Nous on veut surtout avoir un référent villages pour avoir les problématiques des villages qu’on a trop laissés sur cette dernière mandature à l’écart" dit Michel Beaulaton. "La communauté de communes a sorti un nouveau système de co-voiturage. Dans les villages, 60-70 % de la population a un certain âge. Le vélo c’est bien pour les jeunes, ou intensifier un bus des montagnes pour venir le jeudi au marché ou faire des courses alimentaires. Des bornes électriques, ça me parait évident".
Pour Guy Gorbinet : "Une vallée verte c’était dans notre programme le long de la Dore et des voies vélos, on regarde si ça marche".
Enfin pour Philippe Pinton : "On ne peut que rejoindre les 3 candidats, le vélo je suis d’accord, même en étudiant des pistes cyclables qui ne sont pas arrivées. La ville est en retard comme beaucoup de villes parce que ça coûte cher. Mais ça ne coûte jamais cher de faire de l’écologie. Il y a d’autres priorités et pourtant c’est d’une importance primordiale. On peut avoir des voitures électriques pour du co-voiturage dans les villages vers le centre-ville d’Ambert".
