Auvergne : ce que les oiseaux révèlent de la qualité de notre environnement

Les oiseaux vont et viennent dans le ciel auvergnat sous l'œil averti de Serge Chaleil, chargé de mission au parc naturel régional du Livradois Forez (Puy-de-Dôme). Naturaliste, il dresse un constat alarmant dans l’Interview du jeudi sur France 3 Auvergne.
 

Au printemps dernier, une étude conjointe CNRS, muséum d’Histoire Naturelle alertait sur le déclin des oiseaux dans les campagnes… proche de la catastrophe écologique... constat partagé en Auvergne ?
"Constat partagé en Auvergne, en France et même en Europe. A cause des changements d’usage notamment. Par exemple, les granivores qui se déplacent après l’hiver, se retrouvent dans des champs traités au désherbant. Les oiseaux mangent des graines contenant du désherbant et s’empoisonnent. C’est un des multiples facteurs qui impactent ces oiseaux et puis après, il y a le réchauffement climatique. Des espèces inféodées à la montagne par exemple, sont obligées de monter de plus en plus haut pour trouver des ressources.", explique Serge Chaleil, chargé de mission au parc naturel régional du Livradois Forez, dans le Puy-de-Dôme.

Vous avez réalisé une étude en début d’année pour inventorier les oiseaux à la mangeoire… quels en sont les enseignements ?

Serge Chaleil :"L’idée c’est de mettre en place un observatoire. Il y a 350 personnes qui participent chaque année à ces inventaires. Ces observations permettent de regarder d’une année sur l’autre les changements. Ils sont souvent dus à la météo. Des oiseaux du nord, par exemple, descendent vers le sud quand il fait très froid en haut. Mais ces deux ou trois dernières années, on a vu très peu d’oiseaux nordiques en Auvergne comme des pinsons du nord, des grives mauvis ou des grives litorne.
Par contre on a aussi des surprises et on voit revenir ou venir pour la première fois des oiseaux en Auvergne. A cause du réchauffement climatique, il y a pas mal d’espèces qui remontent et qu’on voit de plus en plus régulièrement comme l’élanion blanc, le busard pâle, le pouillot à sourcils blancs."


Dans quelle mesure la disparition des oiseaux témoigne d’une dégradation profonde de l’Environnement ?

Serge Chaleil :  "L’oiseau est un indicateur de la santé de notre environnement et du bon maintien de la biodiversité. Comme ce sont des espèces qui sont tout en bas de la chaîne alimentaire, quand les populations s’écroulent, ça veut dire que ce qui se passe au-dessus est beaucoup plus grave."

Comment peut-on aider les oiseaux ?

Serge Chaleil : "Ce qui est important c’est de dialoguer avec les agriculteurs notamment sur le plan économique. Je connais des agriculteurs qui me disent que s’ils passent en bio, ils perdent 30% de leur production. Donc ces 30%, il faut que nous, habitants, citoyens, soyons prêts à les répercuter en partie sur les prix. Il ne faut pas qu’on soit en opposition avec le monde agricole mais il faut trouver un levier économique."

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