Dimanche 26 mai, plus de 300 voyageurs privilégiés ont pu admirer les paysages qui séparent Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, à Langogne en Lozère, au rythme d'une locomotive de 1917. Cela faisait 20 ans qu'un train à vapeur n'avait pas pris cette ligne de 160 km à travers les gorges de l'Allier.
Une drôle de dame a fait une entrée très remarquée en gare de Clermont-Ferrand, ce dimanche 26 mai... C'est la 140 C 27, une locomotive à vapeur historique de 1917. Une meute de photographes, téléphones à la main, l'attendait avec impatience sur le quai. "C'est magnifique. Il faudrait qu'il y en ait beaucoup plus comme ça", commente une passante. La machine siffle, il est temps de monter à bord. Il y a de la route à faire jusqu'à Langogne, en Lozère.
Plus de 160 km à travers le temps
C'est un voyage de plus de 160 km, à travers le temps. "Je l'ai pris dans les années 60 avec ma grand-mère. Je devais avoir 8 ou 10 ans. On partait du Chambon-Feugerolles dans la Loire pour aller à l'Île de Ré", raconte Bernard Granjon. Ce voyageur partage, aujourd'hui, cette expérience avec sa petite-fille Clara. La locomotive se faufile à travers les gorges de l'Allier offrant aux passagers de somptueux paysages. Arrêt à Vic-le comte, puis Issoire dans le Puy-de-Dôme. En gare d'Arvant, en Haute-Loire, c'est l'heure de la pause.
À plus de 100 ans, la vieille dame doit être bichonnée. "Avec la rotation des bielles, il y a un frottement entre les pièces métalliques. On met de l'huile pour limiter l'échauffement des pièces", explique Loris Vidal, chauffeur du train, en graissant la machine. Dans la cabine de conduite, chacun est concentré sur son poste. "Aujourd'hui, sur cette ligne, je suis le mécanicien. Je gère la vitesse, le freinage et toute la sécurité autour du train", indique Laurent Bouty.
Des voyageurs venus d'Alsace
Dans le wagon-bar, cela charbonne d'une tout autre manière... Yves, René, Thierry et Marie, quatre bénévoles de l'association Train à vapeur d'Auvergne, sont les responsables de ce lieu de ravitaillement et de rencontres.
J'aime le contact et là, il y a beaucoup de monde. Des voyageurs qui viennent d'Alsace pour prendre le train ! Moi, ça me plaît.
Yves BarbierBénévole de l'association Train à vapeur d'Auvergne
En se promenant dans le train, on croise forcément les agents aux portes, comme Antoine Bounie. "Pendant le trajet, pour empêcher l'ouverture des portes, on doit les gardienner. On ne peut pas les verrouiller de l'intérieur, c'est interdit. En cas d'incident, il faut pouvoir sortir du train. À chaque plateforme, il y a donc un agent qui fait le gardiennage et l'orientation des passagers", détaille le bénévole.
D'autres circuits prévus en Auvergne
Après plus de 4 heures de trajet, les 300 passagers arrivent à l'heure à Langogne. Une fierté pour l'association Train à vapeur d'Auvergne qui a organisé le voyage. "Le temps d'une journée, on fait revivre au grand public, qu'il soit dans le train ou au bord de la voie, ce patrimoine industriel français. C'est un patrimoine vivant, on ne se contente pas de conserver un matériel stationné. Non, on le fait vivre", se réjouit Henri Barbier, le président. Avis aux amateurs, d'autres voyages dans le temps et à travers la région sont prévus dans les prochaines semaines.