"C’est notre quotidien, on a peur tout le temps" : les buralistes du Puy-de-Dôme dans la crainte des cambriolages répétés

Cambriolages en série, prix du tabac qui grimpent : les buralistes du Puy-de-Dôme en ont assez. Avec 40 cambriolages cette année, le département détient le record de France. La profession ne décolère pas.

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Il est quatre heures et demie du matin, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, lorsque l'alarme se déclenche dans ce tabac. À son arrivée, David Sicard, buraliste à Saint-Germain-Lembron (Puy-de-Dôme), constate que 2 000 euros de tabac ont été volés par trois individus dont il garde un souvenir précis. "On a eu très peur de retrouver notre magasin dévasté", confie-t-il. "C’est notre outil de travail."

Un buraliste sur 10 cambriolé dans le Puy-de-Dôme

Ce cambriolage s'ajoute à une longue série dans le département : 40 en tout depuis le début de l'année. Plus de 10 % des buralistes du Puy-de-Dôme ont été délestés. David s'y attendait. "C’est notre quotidien. On a peur tout le temps. Maintenant que c’est arrivé, c’est encore pire. On se dit ‘pourvu qu’ils ne reviennent pas cette nuit’, mais il faut que la peur change de camp."

Lien entre cambriolage et hausse du prix du tabac ?

Pour les buralistes, l’explication de la multiplication des vols est simple. "Je fais le lien entre les cambriolages, le marché parallèle illégal et l'énorme hausse des prix du tabac", explique Vincent Charbonnel, président de la confédération des buralistes du Puy-de-Dôme. "Le prix moyen est actuellement de 12 euros pour un paquet de cigarettes. Ces hausses favorisent un marché parallèle". 

Et d'ajouter : "En 2024, le Puy-de-Dôme a été le département le plus touché en France par ce type de cambriolages, probablement parce qu'il est au centre du pays. Il est plus difficile d'aller chercher des cigarettes en Espagne ou au Luxembourg."

Le manque de moyens des forces de l'ordre dans le viseur

Face à ce fléau, la députée Delphine Lingemann a annoncé qu’elle demanderait au futur gouvernement de renforcer les moyens des douanes et des forces de l’ordre. "Avec le préfet et les forces de l’ordre, nous sommes sur le terrain", indique la députée MoDem de la 4e circonscription du Puy-de-Dôme. "Je pense que dans le prochain budget 2025, que nous devrions travailler à la rentrée, il faudra renforcer les moyens alloués à nos forces de l’ordre, aux douanes et à la justice."

En 2023, le trafic de tabac en France a entraîné une perte fiscale estimée à 6 milliards d’euros pour l’État.

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