Quelque 200 buralistes en France se sont équipés d'une caméra qui, grâce à l'intelligence artificielle, permet de limiter les risques de vente à un client mineur. Commercialisé depuis un an, le dispositif est en plein essor.
Sur le comptoir du buraliste, elle scrute les visages des acheteurs. Le passage devant la discrète caméra est devenu un rituel pour les clients venus acheter des cigarettes ou des jeux d'argent.
Grâce à l'intelligence artificielle, le dispositif estime l'âge des clients afin de déterminer s'ils sont mineurs. Une diode rouge s'allume en cas de doute et le client doit présenter sa carte d'identité.
"Je trouve ça bien. Au moins, pas de cigarettes pour les mineurs. Ayant des enfants, on est rassurés", commente Victoria, une cliente de 30 ans pour qui la caméra s'est illuminée de rouge.
Loin d’être infaillible, ce dispositif prévient surtout d’un risque. Une aide précieuse au moindre doute sur l’âge d'un client pour les buralistes qui l'utilisent, à l'image de Franck Marchand Maillet qui en a fait l'acquisition il y a deux mois.
"Dès que c’est rouge, on a plus de facilité à demander la pièce d’identité tandis qu’avant, c’était compliqué. On demandait la pièce d’identité à des jeunes filles qui ont 22 ou 23 ans, on n'est pas sûr de l'âge donc parfois, on se sent mal de demander une pièce d’identité", témoigne le gérant du bureau de tabac le Coup d’bol à Albertville (Savoie).
Pas de risque pour les données
"Tous les jours, nous avions des jeunes qui habitent dans le quartier qui essayaient de venir acheter des cigarettes. On leur demandait la carte et ils ne l'avaient pas. Maintenant, si c’est rouge, ils savent qu’ils ne peuvent pas faire autrement", ajoute sa compagne, co-gérante du bureau de tabac, Claire Theil.
Un soulagement pour ce couple. Car en cas de vente de tabac ou de jeux d’argent à un mineur, les buralistes s'exposent à une amende de 750 euros. Entrepreneur basé à Tresserve, en Savoie, Stephan Rosseneu commercialise cette caméra au prix de 500 euros l’unité et garantit la protection des données récoltées.
"Il n’y a pas de prise d’image. On regarde certains traits du visage qui sont traités à l’arrière, où il y a un petit ordinateur. Toutes les données sont effacées dès qu’on a fait le calcul d'âge et qu'on affiche les résultats", assure le commercial. Cet outil, conçu par une entreprise britannique, est le seul à être proposé sur le marché en France. En l'espace d'un an, il a séduit près de 200 buralistes à travers la France.