Les deux propriétaires du restaurant Le Panda, à Montmorot dans le Jura, ont été condamnés ce 29 janvier 2025 à 20 mois de prison, dont six mois ferme. En mai 2024, l'établissement avait déjà été fermé administrativement pour des raisons d'hygiène.
Le restaurant chinois Le Panda, situé au 11 avenue Maillot, à Montmorot (Jura) près de Lons-le-Saunier, vient de fermer une nouvelle fois ce mercredi 29 janvier, sur décision du tribunal, selon les informations du quotidien Le Progrès.
Quant aux propriétaires, un père et son fils, ils ont été condamnés à 20 mois de prison, dont six mois ferme, assortie d'une amende de 50 000 € et de l'interdiction de gérer une société. Il leur est reproché l'emploi dissimulé de trois Bangladais sans permis de travail, et d'avoir exposé le personnel à des conditions d'hébergement indignes.
"Ce n'est pas un restaurant ça...", s'indigne Patrick Franchini, président de l'Umih (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) du Jura. "Heureusement, on a une profession très contrôlée, surtout depuis que l'État a commencé l'année dernière à sous-traiter à des prestataires privés les contrôles d'hygiène des structures alimentaires, précise-t-il. Avant, les contrôles n'avaient lieu en moyenne que tous les 10 ou 12 ans. Désormais, l'objectif est de contrôler tous les deux ou trois ans."
Le professionnel se désole d'autant plus d'une telle affaire qu'elle se heurte au travail de communication des restaurateurs qui veulent mettre en exergue l'amélioration des conditions de travail et du salaire face aux difficultés de recrutement. Au 4e trimestre 2022, 75 % des entreprises de l’hébergement-restauration déclaraient rencontrer des difficultés de recrutement (Dares).
Des faits qui remontent à mai 2024
Les faits reprochés remontent au 29 mai 2024. Après un contrôle des services d'hygiène et de l'inspection du travail, l'établissement avait déjà fait l'objet d'une fermeture administrative par la préfecture du Jura. "Les rapports des différentes inspections ont permis d’établir de graves manquements au respect de la réglementation sur l’hygiène du restaurant et à la dignité du logement alloué aux travailleurs de la part du gérant de l’établissement", indiquait le communiqué, évoquant "un dossier lourd et majeur", d'où le procès.
"On va faire le grand ménage du restaurant", avait alors assuré par téléphone à nos journalistes le propriétaire chinois, dont le fils jouait le rôle de traducteur. "Pour l'hébergement, soit on va chercher un appartement pour les salariés, soit on va faire le nécessaire."