5G à Clermont-Ferrand : ce que l’on sait du déploiement annoncé par Orange pour le 3 décembre

Mercredi 25 novembre, l’opérateur télécom Orange a annoncé le lancement de son réseau mobile 5G dans 15 villes dont Clermont-Ferrand, dès le 3 décembre. Le maire Olivier Bianchi y est pourtant opposé.
 

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Le réseau 5G arrive à Clermont-Ferrand dès le 3 décembre. L’opérateur télécom Orange l’a annoncé en grande pompe ce mercredi 25 novembre. La capitale auvergnate est l’une des 15 villes françaises choisies par l’opérateur. Chamalières, Aubière et Beaumont bénéficieront également de cette couverture 5G. Olivier Dondain, délégué régional Orange en Auvergne, indique : « On annonce l’ouverture quand on a au-delà de 80% de la population qui est couverte en out door, c’est-à-dire au moins dehors. Cela s’applique sur du 3,5 GHz, qui est la bande de fréquence de la 5G et qui permet des débits élevés. Un des choix majeurs pour lancer la 5G est de désaturer ou anticiper la saturation des réseaux 4G. On se focalise sur des zones très denses et donc assez logiquement on va commencer par la métropole clermontoise ».

Des pylônes 4G équipés

Clermont-Ferrand est la première ville d’Auvergne-Rhône-Alpes à en bénéficier. « On a déployé nos antennes en concertation avec les différentes mairies. Il y a des dossiers d’information mairie. On a équipé certains pylônes déjà existants. On s’appuie sur les pylônes de la 4G et on a installé des antennes 5G pour commencer le déploiement. Aujourd’hui on a équipé une vingtaine de pylônes » explique Olivier Dondain.

Ce n’est pas Macron le maire de Clermont-Ferrand

Pourtant, le maire de Clermont-Ferrand n’est pas si sûr de cette arrivée. Olivier Bianchi indique : « Pour l’instant je ne sais si Orange déploiera la 5G à Clermont-Ferrand. Le conseil municipal et le conseil métropolitain ont voté à la majorité un vœu demandant à ce qu’il y ait un moratoire tant qu’il n’y aura pas le rapport de l’ANSES (NDLR. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement). Je m’en tiens à la position de ces conseils. Je ne dis pas que la 5G est "tout bien ou tout mal", je vois bien les aspects positifs que ça peut avoir. Même des ministres à l’époque demandaient que ce déploiement ne soit opéré qu’après le rapport de l’ANSES ». Olivier Bianchi, maire (PS) de Clermont-Ferrand, déclare : « Orange a des négociations avec l’Etat. L’Etat a ouvert des villes et Orange a pris Clermont-Ferrand. Mais c’est la relation entre l’Etat et Orange. Pour le moment je suis encore maire de Clermont-Ferrand. Ce n’est pas Macron le maire de Clermont-Ferrand ».

La nécessité d'un débat

Il poursuit : « On est de très nombreux maires de grandes villes à adopter ce moratoire, à Lille et à Paris je crois. On est dans l’attente d’un débat démocratique sur la base d’un rapport sanitaire de protection de nos populations. Il y a une vraie inquiétude chez les habitants. Tout le monde n’est pas fan de la 5G, qui est une amélioration technologique pour des utilisations industrielles et médicales. Je pense qu’avec la 4G le téléchargement est suffisamment rapide pour vivre nos usages domestiques. Ca peut être un déploiement prioritaire autour des établissements de santé, de recherche. Ca mérite un débat ». Sûr de l’arrivée de la 5G le 3 décembre, Olivier Dondain lui répond : « Nous avons aujourd’hui annoncé le lancement commercial de la 5G dans 15 communes dont Clermont-Ferrand le 3 décembre. Nous avons échangé régulièrement avec les équipes des communes concernées. Nous attachons une importance majeure au respect scrupuleux des règles de déploiement et à la transmission des informations aux collectivités conformément aux accords en vigueur afin de permettre l’ouverture du réseau. Le déploiement de la 5G est un véritable atout pour les collectivités et la relance économique de demain ». 

Une charte de bonne conduite à Chamalières

A Chamalières, la 5G doit aussi arriver le 3 décembre. Louis Giscard d’Estaing, maire (UDI) de la commune, précise : « Nous avons mis en place à Chamalières une charte avec les 4 opérateurs de téléphonie mobile, portant notamment sur la question des ondes et le positionnement des relais. Si cette arrivée de la 5G est en conformité avec la charte, il n’y a pas de raison de s’y opposer ». Il indique : « Nous n’avons pour le moment aucune raison de considérer que le déploiement de la 5G pose un problème par rapport aux principes mis en place dans cette charte de bonne conduite. Lors du conseil métropolitain, je crois que notre groupe,"Métropole et proximité", n’avait pas voulu prendre part au vote. Ces types de vœux sont des postures politiciennes ».

Le maire de Beaumont prudent


L'arrivée de la 5G est également annoncée par l'opérateur à Beaumont. Jean-Paul Cuzin, maire (DVC) de la ville se veut quant à lui prudent. Il a voté le 2 octobre dernier lors du conseil métropolitain en faveur du voeu pour un moratoire : "Ce qui peut amener du progrès, je le vois plutôt d'un oeil favorable. De façon générale, j'attends pour la 5G et la 4G aussi, avec les opérateurs, la mise en place d'un moratoire pour que l'on puisse garantir que les niveaux d'exposition soient acceptables et non pas des pointes comme on les vit aujourd'hui dans le secteur du centre-bourg de la commune. Je considère qu'il y a un principe de précaution à privilégier par rapport à ce déploiement, même s'il doit apporter un plus. Ca ne doit pas être fait au détriment de la tranquilité et de la santé des personnes". Le maire de Beaumont ajoute : "Je ne sais pas si mon prédécesseur a été sollicité sur ce dossier. Je viens d'être élu. Je reste dubitatif quant à l'arrivée de la 5G et j'attends de voir la semaine prochaine".

La fibre dans la rue

Le délégué régional Orange en Auvergne défend bec et ongles la 5G. Pour lui, cette technologie répond à un véritable besoin : « La 4G va commencer à arriver à saturation. Il fallait des bandes de fréquence supplémentaires pour anticiper ce défi capacitaire. Ca va aussi permettre d’avoir des débits beaucoup plus élevés. Dans un premier temps on va avoir des débits à peu près 4 fois supérieurs à ceux de la 4G : ça va apporter du confort en plus pour les usages existants. De plus, ça va permettre dans quelques années d’avoir 10 fois plus de débit avec des temps de latence proches de ceux de la fibre. Le but du jeu est d’avoir la fibre, mais pas qu’à la maison, aussi en détachement ».

Des applications technologiques

Mais a-t-on réellement besoin d’un tel débit ? Olivier Dondain rappelle : « Le consommateur a besoin d’autant de débit. Il y 10 ans, il n’avait pas forcément besoin de regarder la télé ou des vidéos lors de ses déplacements. Aujourd’hui ça devient quelque chose de tout à fait naturel pour une grande partie de nos clients. Il n’y a pas que le grand public qui est concerné. Il y a tout ce que ça va permettre en termes d’industrie, d’agriculture, de la médecine, de vie intelligente ».

Les conséquences énergétiques

La 5G est aussi critiquée pour ses impacts environnementaux. On parle alors d’effet rebond, c’est-à-dire qu’il pourrait se produire un accroissement de la consommation provoqué par la réduction des limites qui étaient jusque-là posées. La technologie 5G induit de produire plus d’objets connectés, plus de vidéos en HD, et de changer nos smartphones pour en bénéficier. Olivier Dodain rétorque : « La 5G est la première norme pensée dans un environnement économe. Au lancement, pour envoyer 1 giga de données, cela utilisera 4 fois moins de ressources que la 4G, par la conception du réseau mais aussi parce que les antennes sont intelligentes. Elles n’émettent que quand elles sont sollicitées, à la différence de la 4G ».

La portée des ondes en question

Certaines associations environnementales s’inquiètent également des conséquences des ondes 5G sur le plan sanitaire. Le délégué régional Orange en Auvergne affirme : « Il y a plusieurs débats, notamment sur les ondes. La 5G qu'on lance a été testée. Il y a 28 000 études qui ont été faites à ce sujet. Elles se font très régulièrement, toutes agréées par l’OMS. On respecte les normes imposées par les gouvernements. Il faut savoir que la France a choisi des seuils 10 à 100 fois inférieurs à ceux recommandés pour l’exposition aux ondes. Ce ne sont pas des ondes inconnues. On a du recul sur ces ondes 5G ». 
Pour lui, la montée en puissance de la 5G sera progressive : « On a commencé par Clermont-Ferrand, Chamalières, Aubière et Beaumont. Cela ne veut pas dire que le 3 décembre d’autres communes ne seront pas partiellement couvertes. Je pense à Orcines et à Royat par exemple. Tout autour de la métropole, il y aura de la résurgence et on pourra capter le signal 5G. Le but du jeu est d’étendre progressivement ce réseau, comme la 4G, autour de la métropole et d’autres villes. On va annoncer 160 villes 5G dès la fin de l’année ». Il ajoute : « On a beaucoup discuté avec Clermont-Ferrand et la métropole pour que l’on puisse les informer et pour qu’ils suivent la progression du déploiement. Ce dialogue est important pour qu’on puisse le faire sans aller contre l’avis des différentes communes et que ça puisse bénéficier à tous, dans le bon rythme ». Afin de bénéficier de cette technologie, il faudra bien sûr un téléphone compatible et une offre 5G adaptée.
Les 15 villes françaises couvertes le 3 décembre par la 5G Orange
  • Lens
  • Douai
  • Paris
  • Le Mans
  • Angers
  • Strasbourg
  • Mulhouse
  • Clermont-Ferrand
  • Pau
  • Toulouse
  • Montpellier
  • Marseille
  • Nice
  • Cagnes-sur-Mer
  • Saint-Laurent-du-Var
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