Jusqu’en septembre, le muséum Henri-Lecoq de Clermont-Ferrand accueille une exposition sur les reptiles et les amphibiens. Loin des clichés et idées reçues, elle se veut didactique pour mieux connaître et apprécier ces vertébrés.
Ils sont tombés dans un nid de vipères depuis des millénaires : les reptiles et les amphibiens n’ont pas la gueule de l’emploi. Pourtant, ce sont des maillons essentiels dans la chaîne alimentaire. C’est que rappelle cette exposition proposée par le muséum Henri-Lecoq de Clermont-Ferrand. Charles Lemarchand, directeur adjoint du muséum Henri-Lecoq, explique : « Les amphibiens consomment énormément de larves d’insectes, des moustiques dans des milieux aquatiques dans leur stade larvaire ou lorsqu’ils sont adultes. Ils sont également la proie de beaucoup de prédateurs. Par exemple, certains reptiles capturent des amphibiens. Certains oiseaux vont capturer les reptiles qui ont eux-mêmes capturé ces amphibiens ».
Des serpents bien camouflés
Si certains amphibiens ont une couleur toxique, c’est surtout pour les prédateurs. Mais le roi des expressions de mauvais augures, c’est bien lui : le serpent. Des superstitions lui collent à la peau. Mais il n’est pas aussi vicieux que l’on pourrait penser. Charles Lemarchand, directeur adjoint du muséum Henri-Lecoq, poursuit : « On les voit au dernier moment car beaucoup de ces espèces sont très camouflées dans leur environnement. Les serpents ne s’enfuient pas car ils font confiance à ce camouflage. Ils se demandent s’il faut qu’ils s’en aillent ou s’il faut ne pas bouger. C’est souvent au dernier moment que l’animal bouge et c’est cela qui nous surprend mais cela ne va pas se manifester par une attaque ».
"Ce sont des champions de l’économie d’énergie"
Ce sont des virtuoses de l’adaptation. Charles Lemarchand, directeur adjoint du muséum Henri-Lecoq, rappelle : « Ce sont des champions de l’économie d’énergie. Ils vont vraiment adapter leur vie quotidienne, pendant leur cycle d’activité, à l’ensoleillement, à la température extérieure pour être au mieux et limiter les pertes d’énergie ». Mais ils sont menacés. La cistude d’Europe vivant le long des berges de l’Allier est protégée et étudiée. Son habitat est menacé, tout comme celui de la vipère péliade vivant en grands nombres dans la vallée de Chaudefour. Charles Lemarchand conclut : « La vipère péliade est une des deux espèces de vipères que l’on peut rencontrer sur le territoire auvergnat. On la trouve surtout dans des zones montagneuses ou bien dans des zones de tourbière. C’est une espèce qui est protégée, rare et menacée. Ces milieux naturels, comme les tourbières ou les milieux montagnards, sont en pleine évolution, suite aux modifications liées à l’aménagement du territoire ou suite au changement climatique en cours ». Des lézards et des reptiles sont aussi menacés par la consommation humaine ou le commerce. L’exposition vise à casser les idées reçues et apprendre à mieux reconnaître ces vertébrés. Pour les petits et les grands, des visites guidées et des jeux sont proposés. L’exposition Reptiles & Amphibiens se tient jusqu’au 17 septembre.
Propos recueillis par Romy Ho-A-Chuck / France 3 Auvergne