A seulement 24 ans, il décide d'élever des vaches salers : “Je ne me voyais pas faire autre chose dans ma vie”

La vache salers est l’une des stars du Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand. Géraud, un éleveur du Cantal, compte bien s’y faire remarquer. À 24 ans seulement, il vient de se lancer dans l'élevage de vaches dans le Cantal. il partage avec nous l'amour de son métier.

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Pour ce premier jour du Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand, Géraud Semeteys est déjà aux petits soins avec Tressy, une génisse salers de deux ans. Il la brosse, applique des paillettes sur son pelage, car sa vache participe au concours national salers. Cet agriculteur ne passe pas inaperçu parmi les éleveurs de salers : ce solide gaillard n’a que 24 ans. Il s’est installé en janvier dernier à Arpajon-sur-Cère, près d’Aurillac. Il a repris une exploitation “assez reconnue” et élève 60 vaches salers sur 80 hectares.

Passionné par la race salers

Géraud est habité par l’amour de sa profession : “C’est un métier passion. Je ne me voyais pas faire autre chose dans ma vie. Je ne me voyais élever que des salers”. Ses parents étaient éleveurs, tout comme son frère, qui va reprendre l’exploitation familiale. L’agriculteur veut faire perdurer la race salers :  Il y a des jours où on est serein, d’autres où on est inquiet. Il y a des hauts et des bas. Il faut être ambitieux pour faire perdurer ce métier et notre belle race salers. Cette race est exceptionnelle. Il suffit de voir les vaches pour les aimer. Cette race est facile à élever. On n’a pas de problème de vêlage : les veaux naissent et tètent tout seuls. C’est la race économe par excellence car la vache nourrit son veau toute seule”.

"J’espère me dégager 1 000 à 1 200 euros par mois, ce serait déjà énorme"

Géraud vend les broutards (de jeunes bovins élevés jusqu'à leur sevrage) en Italie et les femelles sont destinées à la reproduction chez d’autres éleveurs. Il aimerait mettre en place la vente directe sur l’exploitation. Il revendique avant tout sa liberté : “J’aime surtout le contact avec les animaux. Chaque jour on ne fait jamais la même chose. On est notre propre patron, on fait ce que l’on veut quand on veut. On a des tracas au quotidien”. Un quotidien fait de sacrifices, 365 jours par an : “Je ne compte pas mes heures. Cela commence à 6 heures du matin et finit à 19 heures en hiver. L'été on est un peu plus tranquilles car les vaches sont dehors”. Il espère pouvoir vivre de sa passion : “C’est la première année donc je n’ai pas encore fait de vente. C’est un peu compliqué. Normalement je dois m’en sortir. J’ai misé sur la salers qui est une race économe. On a très peu d’intrants et du revenu. J’espère me dégager 1 000 à 1 200 euros par mois, ce serait déjà énorme”.

"Personne n’aimera plus ses bêtes qu’un agriculteur"

Géraud présente 5 vaches salers au concours, deux vaches avec leur veau et une génisse : “Je mise sur Montagne, une vache de 8 ans, pour remporter des prix. Elle fait partie de l’excellence de la race. Elle a de la viande, du dessus, un très bon bassin, et elle est longue. Elle a la gueule de l’emploi. Économiquement, il n’y a pas vraiment de retombées du Sommet. C’est avant tout de la reconnaissance. Les professionnels connaissaient l’élevage que j’ai repris. Je veux montrer que j’ai de bonnes bêtes. Cela permet de vendre quelques reproducteurs”. Il a repris son exploitation en pleine crise agricole. Un brin désabusé, il raconte : “J’ai vécu ce moment un peu à part. C’était au moment des vêlages et j’étais pris dans le boulot. Il y avait des revendications mais depuis le mois de janvier on n’a pas vu grand-chose. On ne paie plus les taxes sur le gasoil mais on ne nous les rembourse plus. Au final, cela ne change rien. Il y a des promesses et on attend toujours la suite”.

 

Ce Sommet de l’élevage intervient dans un contexte particulier : “Quand on a mon âge, on est plein d’enthousiasme mais il y a toujours des doutes. Cette année, en plus, entre la fièvre catarrhale ovine et (FCO) et la maladie hémorragique épizootique (MHE), on ne sait pas trop où on va en être au niveau du commerce. Les anciens ont toujours réussi donc on y arrivera aussi. Pour venir au Sommet de l’élevage, on a fait plus de prises de sang que d’habitude. Pour vendre les veaux, il faut rajouter des analyses, des vaccins donc cela génère des frais en plus. Les veaux ne se vendent pas beaucoup plus cher que d’habitude mais cela ne couvre pas les frais. On s’adapte”. 

La nouvelle ministre de l’Agriculture Annie Genevard est attendue jeudi au Sommet de l’élevage. Géraud a un message à lui faire passer : “Je lui dirai qu’il faut qu’elle facilite l’installation des jeunes. Il faut faire de la pub pour le métier. On a besoin de jeunes dans l’agriculture. Sur le bassin d’Aurillac, il y a 50 % des fermes qui n’ont pas de repreneur. C’est inquiétant pour la suite car l’agriculture est la base de tout”. Pour le Cantalien, il faut en finir avec l’agribashing : “Personne n’aimera plus ses bêtes qu’un agriculteur. Toutes les bêtes qui sont là sont pomponnées, chouchoutées par leur éleveur. Ce n’est pas simple de recevoir des leçons de personnes qui n’y connaissent rien. Ils ne communiquent que sur de rares éleveurs qui font mal leur travail”. Présent sur Facebook et Tik Tok, il mise aussi sur les réseaux sociaux pour se faire connaître et transmettre sa passion.   

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