C’est un pur produit du Massif Central : la vache salers est une race très populaire auprès des éleveurs du monde entier. Mais pourquoi ce nom ? Une spécialiste nous révèle tous ses secrets.
Elle est reconnaissable entre mille : avec sa toison acajou et son air doux, la vache salers est la star des salons agricoles. Mais d’où vient son nom ? Élodie Brunon, responsable de la Maison de la salers dans le Cantal, explique : “L'origine du nom de cette race est liée à la ville de Salers. Elle s’appelait avant la race Auvergnate. En 1850 le maire de Salers qui était ingénieur agronome, a décidé que cette race Auvergnate était un peu en déclin.” L’idée lui est donc venue de créer une race rustique complètement adaptée au territoire, qu’il a appelé la Salers en référence à la ville dont il était l’édile.
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Attention à la prononciation !
Attention ! Que l'on parle de l'animal ou de la ville, le S final du nom salers est muet. Si vous ne voulez pas vous attirer les foudres des habitants du Cantal, ne prononcez surtout pas le "S" final de Salers. Les Cantaliens tiennent à ce que l’on prononce correctement ces atouts du patrimoine local. Daniel Brugès, auteur et illustrateur du Cantal, en fait partie : "Quand on parle en langue occitane, en langue d’oc, on prononce bien le S. Les gens du pays, lorsqu’ils parlent en patois disent bien salerS, aussi bien pour la race que pour le village. En revanche, en français, on ne le prononce pas. C’est une lettre finale donc elle ne se prononce pas du tout".
Le Cantal, berceau de la salers
Ce nom correspond à une réalité géographique. L’Auvergnate puis la salers sont ancrées au territoire des monts du Cantal : “C’est une race rustique de montagne qui s’est parfaitement adaptée au territoire. Ses aplombs sont très solides, ses ongles noirs lui permettent de parcourir des longues distances, elle est parfaitement adaptée à la montagne et au territoire. Le berceau était vraiment ici, à Salers et dans les montagnes avoisinantes, comme le puy Violent”, explique Élodie Brunon. Le territoire d'origine de la vache salers s’étend au reste du Cantal et déborde légèrement sur le Puy-de-Dôme et la Corrèze. “C'est pour ça que la maison de la salers est installée ici. Historiquement, c'est vraiment le berceau de la race, cette région montagneuse du Cantal.” Cette année, c'est la vache Orange qui représentera fièrement sa race au Sommet de l'Elevage de Clermont-Ferrand.
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Une race qui s'exporte
La salers s’exporte désormais bien au-delà de son Massif Central d’origine : “Face au réchauffement climatique, la salers s'adapte très bien aux amplitudes thermiques. Son poil acajou lui permet de bien résister au soleil, elle a les muqueuses foncées qui lui permettent de ne pas prendre de coup de soleil et de s'adapter à des pays très chauds. En ce moment on fait beaucoup d'exportations vers l'Espagne et le Portugal qui ont un vrai engouement pour cette race”, indique Élodie Brunon. Les salers se contentent de fourrage grossier et n’ont besoin que de très peu de compléments. C’est une race très maternelle. En France, on compte environ 200 000 individus. “Elle a été beaucoup exportée dans les années 1990. Il y a eu un engouement pour le Canada, les États-Unis, l'Australie et beaucoup les pays de l'Est” ajoute Élodie Brunon. La salers a donc fait le tour du monde, depuis son petit village médiéval du Cantal.