Alors qu'un rapport remis mardi 11 septembre préconise de rendre l'armement obligatoire pour les policiers municipaux, les municipalités de l'agglomération clermontoise restent divisées. Si Chamalières a été l'une des premières à armer ses policiers, Cournon s'y prépare et Clermont s'y refuse.
Rendre l'armement obligatoire pour les policiers municipaux partout en France, sauf décision motivée du maire. Voici ce que préconise un rapport rédigé par deux députés "La République en Marche" et remis mardi 11 septembre dans l'après-midi au Premier Ministre.
Dans l'agglomération clermontoise, les communes dotées d'une police municipale ont des positions très différentes sur l'armement des agents.
A Clermont Ferrand, le maire Olivier Bianchi y reste fermement opposé. "Je rappelle simplement l'arrière-pensée qui est derrière tout ça : c'est que la police municipale viendrait faire des missions qui sont pratiquement identiques à celles de la police nationale. Au fond, c'est une façon déguisée de réduire les effectifs de la police nationale et j'y suis fortement opposé. Je pense que c'est à l'Etat d'être garant de la sécurité nationale à travers une police armée, pas aux collectivités locales." Olivier Bianchi affirme toutefois qu'il armera les policiers si la loi l'exige.
A Cournon d'Auvergne, deuxième ville du département, les policiers municipaux ne sont pas armés pour l'instant mais cela doit changer prochainement. Le maire Bertrand Pasciuto en a fait la demande. Pour lui, il s'agit d'une mesure de prudence : "On ne fait plus la différence entre un policier national et un policier municipal et vous savez qu'il y a de plus en plus d'agressions contre les forces de l'ordre, les pompiers et le reste. Donc je voulais qu'ils puissent au moins se défendre s'ils étaient attaqués. On met des chaussures de sécurité quand on travaille dans l'acier, on donne un pistolet quand on travaille dans la sécurité."
A la CFDT, majoritaire chez les policiers municipaux de Clermont-Ferrand et Cournon d'Auvergne, la position n'est pas vraiment tranchée : "Nous ne sommes pas forcément contre ou pour l'armement, mais il faut que le policier soit équipé en fonction de sa mission" indique Sébastien Duchet, représentant syndical CFDT Interco. "C'est ça qui est important. On ne va pas lui donner une arme s'il fait juste de la surveillance de la voie publique. Ça dépend vraiment du cadre."
Dans un tweet, Louis Giscard d'Estaing, maire de Chamalières rappelle quant à lui que sa ville fut la première à accepter cette mesure dès 2002 à l'initiative de son prédécesseur Claude Wolf.
Armement #PoliceMunicipale: 1) fait à #Chamalières depuis 2002, 2) 1er #Poste #PoliceMunicipale + #PoliceNationale regroupé en #Auvergnerhonealpes à mon initiative, 3) missions de #sécurité publique = Police Nationale, 4) baisse des #Dotations: comment faire + avec - de moyens? pic.twitter.com/0A6DNs2cHN
— Louis Giscard d'Estaing (@LGiscardEstaing) 11 septembre 2018