Brouillard, verglas, neige : les conseils pour conduire en sécurité en hiver

Les conditions climatiques ont rendu les routes d’Auvergne dangereuses en ce début du mois de janvier. Neige, verglas ou encore brouillard ont provoqué de nombreux accidents, dont certains mortels. Voici les conseils d’un spécialiste si vous vous faîtes surprendre par une météo capricieuse au volant.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Un week-end meurtrier s’achève, sur les routes d’Auvergne. Les 14 et 15 janvier, 5 personnes ont perdu la vie et les mauvaises conditions climatiques sont soupçonnées d’être à l’origine de ces accidents. Depuis le début du mois de janvier, neige, brouillard et verglas sont à l’origine de nombreux dérapages et autres sorties de route. Voici les conseils du moniteur de pilotage de Clermont-Ferrand Jean-Denis Monjot, qui détaille les bons réflexes à adopter en cas de météo défavorable. Sur les routes, en hiver, les obstacles sont nombreux : “Il y a le verglas, le manque de visibilité, que ça soit le brouillard, la nuit qui tombe tôt ou une pluie battante, la neige qui tombe à gros flocons...”  Dans ces situations, mieux vaut éviter de prendre le volant, mais parfois, la météo nous surprend.

Bien préparer son trajet

La sécurité commence avant même de monter dans son véhicule. En hiver, de mauvaises conditions climatiques peuvent survenir de manière imprévue. Il faut d'abord avoir les bons équipements, insiste Jean-Denis Monjot. Des pneus hiver, chaînes ou chaussettes, mais pas seulement : “C'est indispensable, l'équipement de la voiture comme l'équipement du conducteur. On ne conduit pas avec des après-skis. On conduit avec des chaussures qui permettent d'avoir beaucoup de précision sur les pédales, c'est très important. On ne met pas de capuche, on ne conduit jamais avec une capuche parce que ça vous empêche d'avoir une vision périphérique. On peut conduire avec des gants mais des gants très fins. Il faut déneiger évidemment toutes les surfaces vitrées du véhicule, c'est très important d'avoir de la visibilité.” 

Pas de manoeuvre brusque

En cas de neige ou de route gelée, douceur doit être le maître-mot : “On ne fait jamais de manœuvre brusque, c'est à dire qu’on n'enfonce pas la pédale de frein. Si on enfonce la pédale de frein, le moteur va caler si on ne débraye pas et là, la voiture va partir en luge. Une voiture qui part en luge, c’est que les roues ne tournent pas et n’ont pas d'adhérence. On va être toujours extrêmement doux et précis avec ses pieds”, indique Jean-Denis Monjot. Si vous êtes bloqué à l’arrêt, il explique : “Cela ne sert à rien de donner des grands coups de gaz et de faire patiner ses roues en montée. La voiture reste sur place et puis va se balader de droite et de gauche, elle va suivre le profil de la route. On cherche le point de patinage de l’embrayage pour avoir de la motricité.” 

Attention aux autres usagers

En cas de chaussée glissante ou de mauvaise visibilité, attention aux autres véhicules : “Il faut tout anticiper, en maintenant des distances de sécurité maximales. Rien ne vous dit que le véhicule devant vous n’a pas des meilleurs pneus ou une meilleure adhérence que vous. Autant, la distance de freinage de tous les véhicules est à peu près la même sur le sol sec, autant, sur la neige, sur le verglas ce n'est pas forcément le cas. Prenez l'exemple d'un véhicule électrique. C'est très lourd à cause du poids des batteries, mais il faut savoir que plus véhicule va être lourd, meilleure sera l’adhérence. Si vous suivez un véhicule électrique, il y a fort à parier, s'il est équipé de la même manière que vous en pneumatiques, qu’il freine plus court que vous”, alerte Jean-Denis Monjot.  

Freiner ou tourner

Pour tourner ou freiner, voici ses conseils : “Si vous voulez prendre votre virage et que la voiture commence à partir tout droit, le mieux c'est d'enlever ce que vous avez mis en trop : soit ce que vous avez mis en trop de volant, soit ce que vous avez mis en trop de frein. L'idéal étant de débrayer, c'est à dire que vous lâchez le frein. Le véhicule ne sera plus du tout freiné. Par contre il va retrouver tout son pouvoir directionnel. Maintenant, s'il s'agit de vouloir s'arrêter, sur la neige, ce qui va arrêter un véhicule, c'est l'accumulation de matière devant le pneumatique. Quand vous allez planter les freins sur la neige, la neige va s'accumuler devant le pneumatique et c'est ça qui va arrêter le véhicule.” 

Attention à l'ABS

Il recommande de se méfier de l’ABS des véhicules. “C'est quelque chose qui permet aux véhicules de tourner, mais ça ne va pas ralentir le véhicule. Il ne faut surtout pas faire confiance à l'ABS sur la neige. Si on est face à un ABS qui se met en route et qu'on veut vraiment s'arrêter, il va falloir faire un très gros pompage sur la pédale de frein pour le mettre en défaut. Il faut arriver, par des blocages successifs de sa pédale de frein, à bloquer les roues pour accumuler de la neige devant les roues pour que le véhicule s'arrête. Le mieux, c'est de toujours utiliser son frein moteur. On va rétrograder et mettre un régime moteur un peu important, de façon à ce que le moteur freine le véhicule. Puisque vous n'accélérez pas, le moteur va freiner le véhicule et si ça ne suffit pas, mettre un tout petit peu de frein en plus. L'avantage du frein moteur, c'est que celui-ci ne bloquera pas les roues.” 

Prudence même sur les routes salées

Il recommande également la plus grande prudence y compris sur les routes salées : “Le sel abaisse simplement la température de fusion de l'eau, entre -5°C et -7°C. En dessous, le sel ne sert absolument à rien. Autour de ces températures, c'est très dangereux, une route salée, parce que vous êtes probablement sur de la glace recouverte par une pellicule d'eau. C’est ce qui est le pire. Prenez des glaçons dans votre congélateur : le glaçon va coller sur vos doigts. Ramassez un glaçon dans votre verre d'eau et il va vous échapper des mains. C'est ce qu'on peut rencontrer de pire comme conditions.” Jean-Denis Monjot conseille “le moins d'énergie cinétique possible”, donc rouler “très lentement et anticiper énormément.” 

Circuler dans le brouillard

Dans le brouillard, “on met ses feux antibrouillards bien évidemment et on ne dépasse pas les 50 km/h dès lors qu'on a 50 mètres, ou moins, de visibilité. Attention au brouillard givrant : “C’est un brouillard avec le thermomètre aux alentours de –1 à 0°C. Ça veut dire que sans neige et sans pluie, vous pouvez vous retrouver sur une plaque de verglas. Prudence, surtout sur les ponts. On met bien ses antibrouillards et surtout on n'oublie pas de les enlever quand il n’y en a plus besoin. Je rappelle que les feux antibrouillards ne sont pas adaptés à la neige, sauf si les conditions de visibilité sont très mauvaises et sont interdits sous la pluie”, indique le moniteur.  

Ne pas se surestimer

Enfin, Jean-Denis Monjot alerte sur sa propre confiance en soi et en son véhicule : “Il ne faut surtout pas avoir d’excès de confiance en son véhicule quand on est sur des conditions de basse adhérence, il ne faut jamais avoir confiance en son véhicule, jamais. Les gens ont confiance en leur véhicule, même quand les conditions sont dégradées et ils ne devraient pas. La règle d'or, c'est de ne jamais se surestimer, ne pas se prendre pour un pilote”. 

Rester prudent même lors des redoux

Les températures devraient se radoucir dans les prochains jours, mais il ne faut pas, selon lui, relâcher sa vigilance : “Il y a aussi des conditions qui sont dangereuses : quand des végétaux sont sur la route et qu’il se met à pleuvoir. La route est très grasse. Une route est beaucoup plus glissante dans ces conditions-là que quand il pleut depuis 3 jours de façon ininterrompue, où la route est rincée et où les pneumatiques ont une meilleure accroche. Le vent ramène des débris végétaux sur la route et la pluie arrivant derrière va faire que la route est grasse.” Avant tout, il rappelle de réduire sa vitesse. Une vitesse excessive ou inadaptée et l’une des premières causes d’accident en France.  

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information