L'hiver tarde à démarrer en ce début janvier. Cette douceur a des conséquences, notamment, sur l'agriculture dans le Puy-de-Dôme : les cultures sont en avance et la nécessité de s'adapter se fait sentir.
Il suffit de faire quelques pas dans ce champ de colza, aux Martres-d’Artière dans le Puy-de-Dôme, pour s'en rendre compte : la nature est clairement en avance. L'inhabituelle douceur de la météo a même permis à certains plants de presque fleurir. Habituellement, cela n'arrive pas avant le mois d'avril. Un phénomène qui surprend Frédéric Moigny, conseiller en agronomie auprès de la Chambre d’Agriculture : « Des parcelles qui avaient commencé de monter, on connaissait, mais qui sont au début de la floraison, c’est du jamais vu ».
La nécessité de s’adapter
Heureusement, pour la plupart des cultures céréalières, les gelées de fin d'automne ont limité ce développement précoce. Pour les agriculteurs, chaque hiver se suit mais ne se ressemble pas, il faut s'adapter. Mais pour Fréderic Moigny, s’adapter peut parfois s’avérer piégeux : « On a essayé, il y a 2 ans, de semer plus tôt une céréale pour éviter le coup de sec du mois de juin et aussi le coup de chaud. Malheureusement, il a gelé au mois d’avril et ce sont les variétés très précoces qui ont été le plus pénalisées. Donc, des fois, en voulant anticiper sur un phénomène on aggrave la situation si c'est un autre phénomène qui intervient ».
Un mois de janvier déterminant
Hortensias, lilas...Les plantes de nos jardins, elles aussi, sont déréglées. Benjamin Dessapt, horticulteur à Saint-Jean-d’Heurs dans le Puy-de-Dôme conseille quelques plantes à privilégier actuellement : « Vous avez les Euphorbes qui résistent bien au froid et à la sécheresse en été ».
Benjamin profite du calme de son activité, en ce début d'hiver, pour préparer ses plantes. Pour lui aussi, les semaines à venir seront déterminantes : « Si, sur une courte période, les températures fluctuent de - 8°C à 10 ou 12°C, la nature s'adaptera. Ce n’est pas trop gênant. Si c'est sur une longue période, les plantes vont bourgeonner. Et, si derrière on a un gros coup de froid, ce sera beaucoup plus gênant ».
Selon un dicton, la météo des 12 jours suivant Noël refléterait celles des 12 mois de l'année à venir. Mais quoi de plus imprévisible que le temps ?
Propos recueillis par Stéphane Trentesaux