Alors que les députés examinent le projet de loi de finances, l’inquiétude est de mise parmi les radios associatives. Ciblée par les mesures d’économies, une subvention est au cœur de leurs préoccupations : le FSER ou fonds de soutien à l’expression radiophonique, qui pourrait être amputé de 30%. De quoi inquiéter les structures de Clermont-Ferrand.
Sur la fréquence 100.2, sa voix accompagne les automobilistes sur la route du travail. Thomas Loret assure les matinales toute la semaine, dans les studios de Radio Arverne, une radio associative de Gerzat, près de Clermont-Ferrand. Mais ce mardi 22 octobre, le flash info a un goût amer. L’aide aux radios associatives pourrait subir un sérieux coup de rabot. Il dénonce : « On se démène pour essayer de proposer des contenus de proximité de qualité, en faisant parler des gens qui n’ont pas toujours le droit à la parole, en essayant de mettre en avant des valeurs, comme l’environnement, la lutte contre les discriminations et l’homophobie, l’égalité homme-femme… Cela fait partie de nos missions mais quand on voit qu’on veut amputer notre budget de 30%, on se dit que ça donne une idée de ce qu’on pense de notre travail en haut-lieu ! »
Des structures en danger
Ici, le fond de soutien à l’expression radiophonique ou FSER représente plus de la moitié du budget. Si l’enveloppe est réduite d’un tiers comme proposé dans le projet de loi de finances, la structure, qui s’appuie sur une quarantaine de bénévoles, pourrait voir l’un de ses 4 emplois salariés menacés et avec lui, une partie de son ADN. Jean-Luc Chanson, président de Radio Arverne, alerte : « On travail avec de jeunes collégiens parfois dans des secteurs prioritaires, on travaille avec des personnes en situation de handicap, on les met à l’antenne et on leur permet de s’exprimer. Ce sont des choses qui sont vraiment importantes pour nous et qui permettent de favoriser le dialogue, le lien social. Toutes ces choses, nous ne pourrions plus les faire. »
Il faut "sauver les radios associatives"
A RCF Puy-de-Dôme, l’inquiétude est également de mise. Certes, les antennes de la radio chrétienne bénéficient d’aides des diocèses et de dons des auditeurs, mais ici, le fond de soutien alimente près de 30% du budget de fonctionnement. Stéphane Longin, rédacteur en chef et directeur des radios RCF en Auvergne, semble abattu : « C’est un coup de massue qui est très compliqué pour toutes les radios RCF mais aussi pour l’ensemble des radios associatives du territoire français et auvergnat. On demande aux parlementaires et aux élus de prendre position et de se mobiliser pour sauver les radios associatives. » Des courriers ont été envoyés aux sénateurs et députés de la région pour les alerter. En Auvergne, on recense 18 radios associatives.