Dans Match retour, Jean-Luc Roussilhe reçoit Céline Dumerc, capitaine de l'équipe de France féminine de basketball, qui joue à Clermont-Ferrand le 23 novembre contre la Croatie. La vétérane des Bleues revient sur ses deux équipes fidèles : la sélection nationale, mais aussi le Tango Bourges.
Vous jouez mercredi soir à la maison des sports face à la Croatie. C'est un match un peu pour l'honneur, puisque vous avez déjà assuré les qualifications pour l'Eurobasket 2017?On a assuré l’essentiel samedi 19 novembre à Châlons-sur-Saône et le match de mercredi soir est plus dans l’idée du travail. Peu importe le résultat... Mais on a quand même envie d'aller décrocher une autre victoire dans ces qualifications.
Le premier entraînement s’est tenu lundi matin à la maison des sports. Comment qualifieriez-vous cette équipe de France ? Elle est plutôt jeune ; vous les encadrez, les maternez ?
Oui, je suis la vétérane, la plus ancienne (à 34 ans, elle a joué plus de 250 matches en sélection nationale, NDLR). [Mon rôle] c’est aussi dans l’optique de préparer l’avenir donc on a fait appel à pas mal de jeunes joueuses. Mais nous sommes un groupe qui vit ensemble depuis quelques années maintenant et cette équipe, c’est finalement un amalgame de plusieurs générations. Le but c’est que chacun puisse s’intégrer et montrer son importance en vue du match de mercredi.
Samedi 19 novembre, c’était la victoire – comme vous le disiez - à Châlons-sur-Saône face aux Pays-Bas, la qualification est assurée. J’ai regardé vos statistiques : 11 points marquées, 6 passes, on remarque que vous êtes de retour.
Céline Dumerc : J’essaye de retrouver le terrain. Le fait de ne pas participer aux Jeux olympiques l’été dernier ne m’a pas frustré, mais disons qu’il y avait un petit manque. Donc j’ai envie de prendre du plaisir avec cette équipe de France, les derniers instants où je peux participer à des compétitions, j’essaye d’en tirer un maximum de plaisir. Samedi, ça été plutôt positif. Pourvu que ça dure !
On s’en souvient : vous étiez forfaite pour les J.O. seulement 48 heures avant le début de la compétition, sur une blessure à la cheville. C’est difficile à effacer une telle déception, surtout lorsque l’on voit l’équipe échouer au pied du podium ? (L’équipe de France avait été sortie en quart de finale 86 à 67 par celle des États-Unis - future gagnante - puis évincée du podium par la Serbie 70 à 63, NDLR)
C.D. : Oui, c’est énormément de frustration. C’est le timing qui a fait que la compétition s’est arrêtée pour moi : si je m’étais arrêtée 24 heures avant ou après, c’était tout autre chose. Mais j’ai accepté mon destin et le fait que les filles fassent un bon résultats – même s’il n’y a pas de médaille au bon – ça m’a soulagé. J’étais contente de devenir supportrice de cette équipe.
Vous avez marqué l’histoire du basket français avec l’équipe de France, mais aussi avec le Tango Bourges, au sein duquel vous avez remporté six titres de championne de France. Le dernier, en 2015, le treizième du club en tout, a permis d’égaliser le record du Clermont UC que l’on connaît bien par ici. Bourges c’était une période phénoménale dans votre carrière ?
C.D. : C’est le club référence en France. L’année dernière on a échoué pour dépasser ce record-là (contre Lattes-Montpellier, NDLR) mais je pense que dans les années futures Bourges remportera et passera devant cette emblématique équipe du CUC. Pour moi, ça a vraiment été l’équipe avec lequel j’ai gagné mes premiers titres et j’ai énormément apprécié jouer pour ce club-là, parce j’aspirais à jouer à un haut niveau.
Pour finir votre carrière, vous avez rejoint votre région natale, le Sud-Ouest, pour intégrer l’équipe de Mont-de-Marsan, Basket Landes. Ce n’est pas une pré-retraite, le club a tout de même des objectifs ?
C.D. : Non, ce n’est pas une pré-retraite : c’est un club qui a des envies, des ambitions, qui est en haut du panier depuis quelques années en France. Et j’avais aussi envie de me rapprocher de mon Sud-Ouest natal, de préparer ma reconversion. Pour le moment, ça se passe plutôt bien. Il y a un petit coup d’arrêt avec pas mal de petites blessures, c’est vrai, mais je me sens vraiment bien dans ce nouveau club.
Nous parlions du CUC à l’instant : Clermont-Ferrand, c’est une ville qui a la culture du basket féminin. C’est important pour vous de jouer dans cette ville-là ?
C.D. : Les plus jeunes ont peut-être moins cette référence, mais je connais l’histoire de ce club et de cette ville. Venir jouer à Clermont c’est vraiment chouette. On était déjà venues jouer en 2013 et la salle était pleine, il y avait vraiment une belle ambiance. J’espère que mercredi le public répondra présent et qu’on pourra leur donner le meilleur spectacle possible.