Les 8 et 9 décembre, Montcombroux-les-Mines (Allier) va accueillir le championnat national de chiens de traîneau hors neige. Une compétition organisée par Pierre Chappe, multiple champion d'Europe sur terre et champion du monde sur neige. Il vit et s'entraîne près de Clermont-Ferrand. Rencontre.
Un matin sur deux, c’est le même rituel pour Pierre Chappe et ses 9 chiens. Direction le fourgon qui est un peu comme une deuxième maison. Les huskies de lignée course rejoignent leur boxe sans se faire prier. Ils savent qu'ils vont faire ce qu'ils préfèrent.
« C’est dans leurs gènes, ils sont faits pour courir. A l’origine, le husky est un chien de travail, un chien de trait. Avec les courses, on voit désormais de vrais athlètes, des chiens très fins, très rapides » dit-il.
Direction un chemin de campagne, à la limite entre la plaine de la Limage, et les monts du Livradois. Une fois sur place, commence une longue préparation. En plus du kart, il faut installer une chaîne pour attacher des chiens qui n'ont qu'une envie : courir.
La tension monte. Les chiens s'excitent. Une fois harnachés, le musher les place sur la ligne de trait. Les femelles plus obéissantes à l'avant pour guider l'attelage, les mâles plus puissants à l'arrière pour tracter.
Une osmose parfaite entre l’homme et le chien
En compétition, la vitesse au départ peut atteindre les 40 km/h. Elle se stabilise ensuite entre 25 et 30 km/h sur une distance de 5 à 8 kilomètres. Pour cet entraînement le musher utilise un kart plus lourd pour faire forcer les chiens.
Pierre Chappe ne compte plus ses trophées. Les derniers à son palmarès : champion d'Europe en titre depuis deux ans sur terre en kart 6 chiens et trottinette deux chiens et champion du Monde sur neige en traîneau 4 chiens en 2017.
Le musher aurait pu vivre de sa passion, mais la pratique amateur est plus importante à ses yeux.
« Il faut que ça reste une passion, un loisirs. Pour moi c’est une véritable soupape de sécurité, par rapport au stress du travail. Le chien de traîneau c’est extraordinaire. C’est une communion, une osmose parfaite entre l’homme et le chien. C’est ce qui fait le charme de ce sport », explique-t-il.
A 56 ans, Pierre Chappe a encore plein de rêves de glisse dans sa tête. Dans 4 ans sonnera l’heure de la retraite et peut être celle d’un départ pour la Norvège ou la Suède, pour profiter de la neige plus souvent.