La réforme de la justice, présentée en conseil des ministres le 20 avril, est loin de faire l’unanimité dans la profession. Des avocats de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, ont rencontré les citoyens place de Jaude mercredi 23 mai, pour échanger sur les mesures de la réforme judiciaire.
La réforme de la justice, présentée le 20 avril en conseil des ministres, ne fait pas l’unanimité dans la profession. Vêtus de leurs robes noires, place de Jaude à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, des avocats ont souhaité interpeller les passants sur les mesures ce projet de loi, mercredi 23 mai.
Dans les grandes lignes, la réforme prévoit notamment la possibilité de procédures écrites, sans audience, qui se dérouleraient à distance de manière dématérialisée pour certains litiges, avec l'accord des parties. "Tout ce qui fait la proximité de l’audience, c’est-à-dire la rencontre d’une personne en chair et en os qui va trancher votre litige (le juge, ndlr), tout ça c’est fini, car ce n’est pas rentable" déplore Jean-Louis Borie, avocat.
Par des cas concrets, les avocats ont expliqué les conséquences de la réforme. Les affaires de loyers impayés ou encore de tutelle seraient traitées par le tribunal de grande instance. Un tribunal criminel départemental, sans juré, devrait s'occuper des affaires de viols ou encore de vols à main armée. Et, surtout, la justice serait automatisée.
"C’est vraiment l’image du justiciable qui se retrouve face à son ordinateur pour saisir le juge sans comprendre quelle case il doit cocher, quel document il doit envoyer, etc. La tendance lourde de cette réforme sera de juger des dossiers et pas des humains" résume Annabelle Bourg, avocate.
Au total, 530 millions d'euros seront consacrés à cette transformation numérique. Selon le ministère de la justice, 6.500 emplois devraient être créés.