Le maire PS de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi, a fortement désapprouvé mercredi un vote du conseil municipal de vendredi validant le boycott des produits provenant des colonies israéliennes, suscitant depuis de vives réactions.
Le 16 décembre, le conseil municipal votait à 24 voix pour sur 55 (14 voix se sont abstenues ou n'ont pas participé au vote) un voeu présenté par les groupes Communiste et Républicain, Front de Gauche et Europe-Écologie les Verts, visant à ne plus « acheter de marchandises en provenance des colonies israéliennes ».
Texte contre lequel s'était opposé le maire. « Le conflit israélo-palestinien est suffisamment sensible, fait écho dans nos consciences à tant de déchirements et de souffrances (...) qu'il ne m'apparaît pas fondé pour une municipalité comme la nôtre, de susciter d'inutiles voire dangereuses tensions, ici à Clermont-Ferrand », écrit l'édile de la ville, qui « tenait à préciser et expliciter son choix » dans un communiqué publié cinq jours après le vote.
Car depuis, la municipalité est sous le feu des critiques des réseaux sociaux et inondée de demandes de réactions, de la part notamment d'associations israéliennes ou juives. « Chacun comprendra, dans la période difficile et tragique que nous vivons, que la volonté du premier magistrat de la ville soit de s'en tenir au strict respect de la légalité républicaine et de l'état de notre législation », s'est encore justifié M. Bianchi, qui préfère « encourager les initiatives qui visent à fédérer les artisans et les porteurs de paix par-delà les frontières et les communautés ».
Avant Clermont-Ferrand, seules les villes socialiste de Bondy (Seine-Saint-Denis) et communiste d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) avaient voté contre l'importation de tels produits, selon le collectif BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), lancé par la société civile palestinienne en 2005 et qui prône ce même boycott.
A ce sujet, Israël avait accusé la France fin novembre de favoriser les boycotts anti-israéliens après des instructions données par Paris aux acteurs économiques d'appliquer une décision de l'UE sur un étiquetage différencié des produits en provenance des territoires occupés par Israël.