Christophe est passé par Clermont-Ferrand. Il y a même opéré sa renaissance. C’est à la Coopérative de mai qu’il a préparé son retour à la scène en 2002 après 26 ans d’absence. Didier Veillaud, le directeur de cette salle de spectacle clermontoise se souvient.
La salle de concert de Clermont-Ferrand, la Coopérative de mai, a accueilli plusieurs fois le chanteur Christophe. Il est notamment venu en résidence préparer son retour à la scène après 26 ans d'absence en 2002. Didier Veillaud, le directeur de la Coopérative de mai garde le souvenir d'un homme très attentioné et d'un artiste plus que perfectionniste.
Comment avez-vous rencontré Christophe ?
Didier Veillaud : "Il est venu deux fois à la coopé, en 2002 et en 2009 pour des résidences très longues. Pour la première, il est resté trois semaines. C’était un retour à la scène, ça faisait très longtemps qu’il n’avait pas fait un album. Il est revenu après en 2009. C’était une résidence importante encore une fois. Je me souviens de ses musiciens ! Il y avait la bassiste de David Bowie, le batteur Carmine Appice qui a joué avec les meilleurs groupes américains ! On se rend compte aujourd’hui que c’étaient des moments uniques à la Coopérative de mai.
Christophe ne vivait pas au même rythme que nous!
Comment se sont déroulées vos collaborations ?
"Christophe ne vivait pas tout à fait au même rythme que nous ! En gros, il se levait quand nous on se couchait… Donc il avait mis la Coopérative de mai complétement à l’envers ! On s’est tous mis à travailler la nuit pendant ses résidences. C’était un rythme de dingo ! C’était un fou de travail. Il épuisait les gens. Je me souviens que les techniciens étaient fatigués mais Christophe ne l’était jamais. Tous les gens de la Coopé ont se souvenir de quelqu’un qui n’était jamais content ! On pouvait passer trois heures à travailler un bout de live, une scénographie, qu’il cassait aussitôt pour tout recommencer. Il était extrêmement perfectionniste ! Il avait tendance à vouloir recommencer les choses 50 fois".
Que retenez-vous de sa personnalité ?
"J’ai le souvenir de quelqu’un d’une gentillesse incroyable, de très attentionné avec tout le monde. Il avait toujours un petit mot. Il n’était pas du tout star, au contraire. Je ne peux pas le qualifier autrement qu’ « accessible ». Je suis très fier d’avoir accueilli cet artiste même si pour nous cela avait été un peu difficile par rapport à son exigence de travail. Mais aujourd’hui je me rends compte de la chance que ça représente pour Clermont-Ferrand et la Coopérative de mai d’avoir accueilli et présenté cet artiste un peu avant tout le monde".
Il passait du temps en cuisine au Six 3 !
Pourquoi avait-il choisi la Coopérative de mai ?
"Il avait choisi la Coopérative de mai parce que son producteur et manager est un ami. Il savait que c’était un endroit formidable pour Christophe pour l’accueil, pour l’attention qu’on porte aux artistes, pour la restauration au Six 3, pour l’accueil technique. Et puis l’esprit d’ici a plu à Christophe. Il y a trouvé des gens curieux comme lui, qui aiment parler de musique… Il a eu envie de revenir travailler ici ensuite".
De quoi parliez-vous ?
"Les échanges que j’avais avec Christophe étaient hyper simples ! Nos conversations étaient très banales ! On parlait de la vie, on parlait de politique, on parlait de musique et de musiciens mais rien d’extraordinaire. Les journalistes ont plus d’anecdotes que nous par exemple quand ils les convoquait à 19h alors qu’il était encore dans son lit !
Mais avec nous c’était quelqu’un de très simple qui écoutait les gens. Il était très curieux, il voulait savoir comment les gens vivent. Il n’était pas du tout star comme on peut l’imaginer. Il aimait participer à notre quotidien, il passait un peu de temps en cuisine au Six 3. C’était marrant, comme s'il était dans sa cuisine à lui ! On a cette image de quelqu’un complètement perché mais nous c’est l’inverse. L’artiste était peut-être perché par rapport à la musique mais l’homme de tous les jours, au catering ou pour boire un verre c’était quelqu’un de très terre à terre".