A Clermont-Ferrand, le vaccinodrome de la Grande Halle d’Auvergne devrait ouvrir ses portes le 14 avril. Les pompiers du SDIS 63 sont les clefs de voûte de ce projet de vaccination massive. Pour distribuer le plus de vaccins possible, une réorganisation d’importance est nécessaire.
Le vaccinodrome de Clermont-Ferrand ouvrira ses portes le 14 avril à la Grande Halle d’Auvergne. Pour mener à bien cette vaccination massive, les pompiers du SDIS 63 seront mobilisés pour distribuer les vaccins contre le COVID 19. A une semaine environ de l’échéance, ils évaluent les effectifs disponibles pour participer au dispositif. « Dans un premier temps, nous recensons les personnels du service de santé du SDIS. Actuellement, nous avons 132 personnels volontaires et 7 professionnels. Cela comprend des médecins, des infirmiers, des pharmaciens… C’est un socle sur lequel on s’appuie », explique le médecin chef du SDIS Thierry Taillandier.
Recruter des pompiers avec une formation médicale
Avec son équipe, il coordonne la préparation de l’ouverture du vaccinodrome. « Nous, les professionnels, on est là pour boucher les trous mais surtout pour l’organisation en amont. Nous commençons à recenser des professionnels de santé qui sont pompiers, mais qui n’appartiennent pas au service de santé des pompiers », ajoute Thierry Taillandier. Hors service de santé, les pompiers du département comptent dans leurs rangs 56 infirmiers, plusieurs pharmaciens et manipulateurs radio ainsi qu’un vétérinaire. « Ce sont des gens qui savent piquer en intramusculaire qu’on peut « récupérer » dans le lot de ceux qui pourront vacciner sans qu’il n’y ait de formation particulière à leur apporter sur les gestes. Cela fait une soixantaine de personnes qui pourront venir s’ajouter pour le mois d’avril », affirme Thierry Taillandier.
Former de nouveaux pompiers à vacciner
Si les effectifs devraient suffire pour le mois d’avril, au mois de mai, les choses devraient s’accélérer au vaccinodrome, avec un fonctionnement 7/7j, de 7 heures du matin à 21 heures. Des pompiers pourraient donc être formés à pratiquer la vaccination « Si on veut tenir dans le temps, il faut ajouter du personnel, notamment chez les piqueurs. On va aller recenser et former d’autres agents. Un décret qui est sorti le 11 mars permet de faire faire l’injection par des gens qui ne sont pas des professionnels de santé sous l’autorité d’un médecin évidemment », précise Thierry Taillandier. Pour cette deuxième étape, ont été recensés les pompiers aides-soignants, ambulanciers, auxiliaires de puériculture, préparateurs en pharmacie pour venir prêter main-forte et vacciner. Dans un troisième temps, des pompiers hors du secteur médical seront à leur tour formés à pratiquer les injections.
Jusqu'à 12 lignes de vaccination
A compter du 14 avril, 3 lignes de piqueurs seront mises en place par les pompiers, avant une montée en puissance en mai, où 6 lignes devraient être ouvertes. A terme, 12 lignes sont prévues quotidiennement. « Nous seront fortement impliqués, mais ça ne pourra pas être géré à 100% par les pompiers. On armera ces différentes lignes, il y aura entre 30% et 50% de pompiers. On ne peut pas assurer tout ça et également assurer les secours pour les gens qui sont dans les casernes », détaille Thierry Taillandier.
Un bouleversement du quotidien des pompiers
Ces nouvelles responsabilités liées à la vaccination ont en effet un fort impact sur le quotidien des pompiers. « Pour le service de santé, on n’est pas très nombreux pour faire tourner la boutique. Pour les semaines qui viennent, les professionnels, on va consacrer environ 50% de notre temps sur cette mission d’organisation et de présence sur place pour faire fonctionner le centre. Ça représente des missions qu’on ne va pas assurer, pas les missions de suivi des aptitudes de nos pompiers mais d’autres travaux qu’on devra tenir en sommeil parce qu’on ne pourra pas tout assurer. Pour le SDIS en général, c’est des ressources en moins. Ca fait quand même une vingtaine de personnes par jour pendant plusieurs mois », constate Thierry Taillandier. Concilier vaccination et interventions classiques sur des feux ou du secours à personne représente un vrai challenge, pour les 4 000 pompiers que compte le Puy-de-Dôme.
" Il faut vacciner, et vacciner de façon massive. "
Donner priorité au vaccin, sans le faire au détriment des autres missions également capitales des pompiers, c’est l’équation que tente de résoudre le SDIS : « On ressent que de plus en plus de personnes ont envie de se faire vacciner pour reprendre une vie normale, partir en vacances. Il faut vacciner, et vacciner de façon massive. Si on veut s’en sortir collectivement, il faut passer à l’action pour pouvoir ensuite tourner la page », affirme Thierry Taillandier. Ce week-end, le SDIS 63 a vacciné 573 personnes.