Depuis samedi 9 juin, des salariés manifestent devant l’ESAT du Brézet (Clermont-Ferrand), gérée par l’Adapei 63, association d'aide et insertion des personnes en handicap mental. Des représentants syndicaux sont en négociation depuis lundi 11 juin avec la direction générale.
Ils étaient environ 200 selon les syndicats à manifester devant l'ESAT du Brézet à Clermont-Ferrand lundi 11 juin 2018 : une grève illimitée inédite a été votée par les salariés en assemblée générale le 31 mai. Le représentant FO de l'Adapei 63 Patrice Defond dénonce la nouvelle gouvernance, "qui ne connaît pas le monde associatif de la santé et pratique un management brutal avec des entretiens répétitifs, des mutations-sanctions...".
Le président de l'Adapei 63 Guy Mayet se défend : "On nous parle de gestion brutale, nous avons simplement dû prendre des sanctions envers 4 salariés soupçonnés de maltraitance (une enquête est en cours NDLR) dans 3 de nos établissements, nous avons le devoir de protéger les plus vulnérables. Ces salariés mis en cause ne représentent qu'une infime partie de nos 1000 salariés qui font leur travail correctement".
Depuis 9h30 ce matin, la direction et les syndicats sont en négociation. La liste des sujets mis sur la table par les syndicats est longue : mobilité non-choisie des salariés, retour à un « dialogue non-répressif », une réelle transparence budgétaire, réécriture du règlement intérieur jugé trop strict notamment sur les tenues vestimentaires, maintien des Esat de Brassac-les-Mines et de Saint-Eloy-les-Mines…
"On a fait évoluer l'organisation de notre association depuis 3 ans: les contraintes budgétaires sont fortes pour maintenir les conditions d'accueil des résidents" se justifie Guy Mayet. "Nous centralisons notre gestion à notre siège rue de l'Oradou et fonctionnons par filière et non plus par centre, ce qui peut changer les habitudes de nos salariés".
Les négociations entre les syndicats et la direction générale ont duré près de 8 heures, elles reprendront mardi 12 juin. Des agents sont toujours en débrayage sur le site du Brézet notamment, alors qu'un service minimum a été mis en place dans deux établissements pour des personnes handicapées fortement dépendantes à Vertaizon et Chignat.