Trois ans d'emprisonnement assortis de l'interdiction d'exercer une activité auprès de mineurs: voilà la peine à laquelle a été condamné un professeur d'échecs poursuivi pour des atteintes sexuelles sur cinq fillettes scolarisées à Saint-Alyre, à Clermont-Ferrand.
L'audience était pesante. Dans la salle, les parents des cinq fillettes victimes de Hervé V. étaient présentes, suspendues aux réponses que pourrait apporter le prévenu, poursuivi pour atteintes sexuelles sur des mineurs de moins de 15 ans.
Mais à la barre, l'homme, aujourd'hui âgé de 33 ans, a eu bien du mal à expliquer son passage à l'acte, bien du mal à trouver quelque explication au fait qu'il ait commis sur cinq des élèves de son cours d'échecs, des attouchements, dont certains trés poussés, entre janvier et avril 2013.
"Ca a été une pulsion... J'ai déconné, c'est venu comme ça" s'est-il contenté de dire.
Et d'assurer que dans ses emplois précédents, que ce soit lorsqu'il était surveillant ou dans le cadre de stages liés à sa formation d'éducateur spécialisé, il n'y avait jamais eu de précédent. Pourtant, en 2012, il avait consulté des sites pédo-porno et téléchargé des vidéos du même registre. Interpellé sur ce point, l'homme, là encore, n'a apporté que des réponses vagues, mettant en avant "une curiosité malsaine" mais qui n'aurait "rien déclenché".
Des réponses dénoncées par l'ensemble des avocats de la partie civile, qui ont unanimement estimé que le prévenu n'avait toujours pas mesuré la gravité de ses actes. Et tous de mettre en parallèle dans leur plaidoirie les conséquences de ces agressions pour ces fillettes, devenues pré-adolescentes, et de rappeler le lourd fardeau qu'elles portent aujourd'hui encore, tout comme leurs parents.
Un "prédateur"
Alors que l'avocat général avait requis quatre ans d'emprisonnement pour celui qu'il a qualifié de "prédateur", le tribunal l'a finalement condamné à trois ans, assorti d'une obligation de soin, d'un suivi socio-judiciaire de 7 ans et d'une interdication d'exercer une activité auprès de mineurs. Et comme la loi le prévoit de manière systématique, son nom sera inscrit au FIJAISV, le fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes.