Clermont-Ferrand : un médecin du CHU accusé d’harcèlement moral et sexuel par une secrétaire

Une secrétaire du CHU de Clermont-Ferrand a déposé plainte le 23 novembre pour harcèlement moral et sexuel, à l’encontre d’un praticien hospitalier. Elle dénonce des appels, messages, lettres et attouchements à son encontre. Une enquête est en cours.

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Une plainte a été déposée par une secrétaire du CHU de Clermont-Ferrand à l’encontre d’un praticien hospitalier, le 23 novembre, pour harcèlement moral et sexuel. Selon l'avocat de la plaignante, Me Duplessy, les faits reprochés se seraient déroulés entre 2018 et 2020 : « Il lui a proposé de l’argent contre des faveurs de sa part, il y a des messages qui le prouvent. On parle de 500 euros. Il y a des échanges de mail, de sms, des lettres et on parle également d’attouchements. » En arrêt maladie, la plaignante a dû se rendre dans un service de victimologie d’un autre département pour y être examinée, selon son avocat.

Un collectif créé en soutien à la victime présumée

« Le mis en cause n’a pas été entendu mais il va prochainement l’être. C’est suivi de très près car ce n’est pas un simple agent qui est mis en cause. C’est quelqu’un de très haut placé au niveau du CHU et au niveau régional », insiste l’avocat de la plaignante. En effet, selon le communiqué transmis par le collectif « EllesBrisentlOmerta63 », créé suite au dépôt de plainte de la secrétaire, le médecin visé par la plainte serait un chef de service. Selon le collectif, une audition serait prévue au mois de mars. 

Une enquête interne du CHU 

En parallèle de l'enquête policière du commissariat de Clermont-Ferrand, une enquête interne est menée par le centre hospitalier : « La Direction Générale du CHU de Clermont-Ferrand a été informée d’un dépôt de plainte d'un agent de l’établissement à l’encontre d’un praticien hospitalier. Elle a pris en compte de façon très sérieuse la situation et poursuit le déploiement de dispositifs de lutte contre toute forme de violences.
La Direction générale a accompagné la procédure par les démarches suivantes : les parties et agents ont été entendus ; des signalements circonstanciés ont été effectués auprès des autorités compétentes (ARS, Centre National de Gestion, Médiateur des hôpitaux, Procureur de la République) ; la protection fonctionnelle a été accordée ; une commission administrative d’information et d’enquête interne a été diligentée. Des mesures conservatoires ont été prises : nouvelle affectation proposée à l’agent. Un accompagnement a été proposé auprès du psychologue du travail. Le CHU rappelle qu’il est extérieur à la procédure judiciaire et n’est pas légalement l’autorité disciplinaire compétente pour poursuivre un praticien hospitalier. »,
a affirmé la direction du CHU dans un communiqué.

"Pour moi, on n'a pas pris en compte suffisament les intérêts de l'agent"

Des mesures insuffisantes pour Me Duplessy : « Pour moi, on n’a pas pris en compte suffisamment les intérêts de l’agent, puisque l’enquête a surtout eu pour objet de prendre le maximum d’éléments et éviter de se faire éclabousser. L’agent n’est toujours pas reconnue en maladie professionnelle, ce qui est stupéfiant. Ils ont tout, ils ont la plainte, les messages qu’elle a reçus, les lettres… » Selon lui, le praticien mis en cause n’a pas été mis à pied et ne fait, pour l'heure, pas l’objet de mesures disciplinaires de la part de l’hôpital.

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