Depuis le début de l'année, les cas de coqueluche et de Covid augmentent en France. L'ARS Auvergne-Rhône-Alpes a reçu près de 25 fois plus de signalements de coqueluche depuis janvier, par rapport à 2023. Un médecin hygiéniste du CHU de Clermont-Ferrand fait un point sur la situation et les réflexes à adopter cet été.
Pour certains, les vacances approchent à grands pas, synonymes de festivals, apéros ou encore barbecues. C'est aussi la période des regroupements familiaux ou entre amis. L'Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes (ARS) appelle à rester vigilant face à la recrudescence de cas de coqueluche et de Covid. Ce sont 270 signalements de coqueluche qui ont été remontés depuis le début de l'année 2024, contre 11 pour toute l'année 2023 dans la région.
Une situation "que l'on constate depuis déjà quelques mois, notamment au niveau des services de pédiatre, rien qu'au mois de juin, il y a eu 20 cas", précise le professeur Ousmane Traoré, médecin hygiéniste au CHU de Clermont-Ferrand.
Porter un masque
Il faut surtout être vigilant dès les premiers symptômes. "À partir du moment où il y a des symptômes respiratoires, il faut porter un masque, parce que sinon on va projeter des particules de coqueluches partout", ajoute le Pr Ousmane Traoré. Et oui, car rappelons-le, "la coqueluche, ce sont des gens qui toussent et la toux devient de plus en plus importante au fil des jours", précise le professionnel de santé.
Aérer les espaces clos et se vacciner
Autre geste barrière, "il faut aérer régulièrement les espaces clos si on tousse". L'aération permet de limiter la présence de la bactérie de la coqueluche et donc les contaminations. Pour rappel, la contamination se fait très facilement par voie aérienne.
Mais le plus important pour limiter la propagation reste la vaccination. "Cette maladie est dépendante de la protection vaccinale. Il faut avoir une couverture vaccinale suffisante pour protéger la population. La coqueluche, ça nécessite des rappels toute sa vie", ajoute Ousmane Traoré. "Il y a trois injections la première année de vie, à 2,4 et 11 mois. Si les trois ne sont pas réalisées, l'enfant n'est pas complètement protégé", rappelle le médecin hygiéniste.
Faire ses rappels
Attention à ne pas oublier aussi les rappels à 6 ans puis entre 11 et 13 ans. Les adultes sont, eux aussi, concernés, un rappel est nécessaire à 25 ans. Un rappel qui peut être décalé pour être réalisé entre 26 et 39 ans. Enfin, les adultes peuvent être vaccinés si un membre de leur entourage est fragile ou encore s'ils sont eux-mêmes immunodéprimés. Il est aussi recommandé pour les personnes enceintes à partir du 2ᵉ trimestre de grossesse.
Lavage des mains contre la Covid
Autre point de vigilance pour passer un été tranquille, attention à la covid. Le retour de quelques gestes barrières peut permettre d'éviter de gâcher les festivités. Pour rappel, il est nécessaire de se laver les mains régulièrement au savon pendant au moins 30 secondes "ou au gel hydroalcoolique", explique le médecin.
Utiliser un mouchoir à usage unique
Dès les premiers soupçons, le port du masque est le meilleur allié pour éviter des contagions. En cas de toux ou d'éternuement, il est recommandé de le faire dans un mouchoir à usage unique, et faute de mieux, dans son coude.
L'aération régulière des pièces est aussi primordiale. L'ARS préconise d'aérer "chaque pièce 10 minutes, toutes les heures". Ainsi, les gouttelettes de salive sont éliminées de l'air de la pièce.
Limiter les contacts
Même si vous retrouvez vos proches, il est préférable d'éviter les embrassades pour se saluer. Par exemple, se faire la bise risque de favoriser la contamination, tout comme se serrer la main.
La distanciation physique est aussi un atout contre la prolifération de la covid. En cas de forte circulation du covid, l'ARS conseille une distance de 2 mètres pour éviter d'être en contact avec les postillons de potentiels malades. Mais le mieux en cas de suspicions de cas positif est de s'isoler.
Vacciner les plus fragiles
Pour contrer la covid, la vaccination est recommandée pour les personnes fragiles. L'ARS recommande le vaccin pour les personnes âgées de plus de 80 ans ou encore les résidents d'Ehpad.
La situation épidémique de covid est encore sous contrôle, mais les cas sont en légèrement augmentation ces derniers mois au CHU de Clermont-Ferrand. "Au mois de mai, il y avait un ou deux cas par jour, aujourd'hui se sont 7 à 8 passages aux urgences. Les patients ne partent pas en réanimation, mais se font diagnostiquer dans nos services", précise le médecin.