Coronavirus COVID 19 et tabac : et si vous arrêtiez enfin de fumer ?

La famille des coronavirus s’attaque aux poumons des personnes infectées. Le SARS-CoV-2, responsable du COVID 19 n’échappe pas à la règle. Les fumeurs, dont les bronches peuvent être endommagées, semblent plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie.

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Selon l’OMS, l’organisation mondiale de la santé, c’est « l’une des principales causes de décès » sur notre planète. La consommation de tabac est responsable de la mort de 8 millions de personnes chaque année. En pleine pandémie, le nouveau coronavirus pourrait profiter de cette addiction répandue pour faire plus de morts. En s’appuyant sur les données d’une étude chinoise publiée dans le New England Journal of Medicine, l’Alliance contre le tabac souligne que le tabagisme double les risques d’être victime d’une forme très sévère du COVID 19.  Quelque 12% des fumeurs finissent sous ventilation artificielle, en réanimation ou meurent, contre 5% des non-fumeurs. Si l’étude en question n’a porté que sur un faible échantillon (1063 personnes) et doit donc être analysée avec précaution, elle semble tout de même révéler un comportement à risque. 

Le professeur Jean Perriot est pneumologue au dispensaire Emile Roux de Clermont-Ferrand. Lui aussi a eu vent de plusieurs études chinoises sur le lien entre tabac et coronavirus : "Il y a l'étude Zhu, l'étude Guan, qui montrent que les personnes fumeuses ont, dans des proportions nettement supérieures, des formes plus graves. Selon ces études, 17% des fumeurs contractent des formes graves, contre 12% des non-fumeurs. L'échantillon chinois commence à être assez représentatif, au vu du nombre de cas. Les formes très graves, c'est à dire où les personnes vont en réanimation, ainsi que les décès, sont aussi bien supérieurs."

Terrain propice

Le SARS-CoV-2 entre dans l’organisme principalement par nos muqueuses : dans notre bouche, notre nez et nos bronches. Or, la fumée du tabac endommage les parois des voies respiratoires et donc les affaiblit face à la maladie. « Les fumeurs font plus fréquemment des otites, sinusites, angines, bronchites, grippes et pneumonies ; ce risque est d’autant plus important que leur consommation est importante » détaille le comité national contre le tabagisme.

Un avis partagé par le professeur Perriot : " Les comorbidités telles que le diabète, les insuffisances cardiaques et respiratoires, ou encore l'immunodéficience sont des affections plus fréquentes chez les fumeurs." Pire, fumer peut mener à des broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO), des cancers et des troubles cardiaques. Des pathologies qui toutes rendent vulnérables au COVID 19 et augmentent les risques de mortalité chez les personnes infectées.

Danger de l’inhalation

Ces consommations peuvent aussi favoriser la transmission du virus à travers la toux qu’elles causent, mais aussi par le partage d’un joint ou d’une cigarette. Le fumeur, en portant sa main au visage s’expose d’ailleurs tout seul directement d’où la nécessité de se laver les mains avant chaque cigarette, affirme le professeur Perriot : " Le geste d'inhalation ainsi que le geste de la main vers le visage favorise la contamination. C'est pour cela que même en cette période, il est avantageux d'arrêter de fumer. Le dispensaire Emile Roux continue de donner des consultations par téléphone. Malgré l'ennui du confinement, arrêter de fumer reste possible. Ecoutez de la musique, mangez des fruits, consommez des pastilles nicotiniques, proposez vos services aux personnes vulnérables, appelez vos proches, faîtes du bénévolat, mais arrêtez de fumer. "

Le moment d'arrêter ?

La Société francophone de tabacologie rappelle qu’en période de confinement, il est toujours  possible de se faire aider pour arrêter de fumer. « Les ordonnances relatives aux traitements efficaces dans l’aide à l’arrêt du tabac peuvent être, dans certains cas, accessibles par voie numérique auprès du médecin traitant ou, pour les substituts nicotiniques, auprès d’autres professionnels de santé : infirmier, sage-femme, kinésithérapeute, dentiste... La grande majorité de ces traitements est prise en charge par l’Assurance Maladie » indique l’organisme dans un communiqué du 25 mars. Une aide en ligne avec Tabac-Info-Service et par téléphone au 39 89 reste aussi disponible durant la crise sanitaire.
Même sans lien avec l’épidémie de COVID 19, il sera toujours bon d’arrêter. On attribue 73 000 morts au tabac en France chaque année.
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