Coupures d’électricité : des vétérinaires s’inquiètent de « pertes de chance » pour les animaux

La menace de coupures d’électricité en janvier prochain est prise très au sérieux. Certains professionnels sont inquiets. C'est le cas de ces vétérinaires, en Auvergne, qui souhaitent que leurs cliniques échappent aux coupures, à l'instar des hôpitaux.

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A cause des problèmes de maintenance des centrales nucléaires, le gouvernement tente de préparer les esprits à de possibles coupures d'électricité en janvier. Si des délestages sont programmés, de nombreux professionnels seront touchés. Parmi eux, les vétérinaires. Contrairement aux hôpitaux, pour l'heure, ils pourraient être impactés. Laurent Planeix, président du Syndicat régional des vétérinaires d’exercice libéral Auvergne-Rhône-Alpes, explique : « On pourrait espérer qu’on soit considérés comme prioritaires mais pour l’instant on n’a pas d’assurance par rapport à ça. On est dans un secteur commun à tout le monde et je ne vois pas comment on pourra faire pour éviter des coupures ».

"Cela peut beaucoup handicaper notre activité"

Il détaille les conséquences pour les cabinets vétérinaires : « Cela peut avoir des conséquences sur des structures qui ont une activité chirurgicale. Lorsque l’électricité est coupée, tout le matériel qui peut servir au monitoring de l’anesthésie risque d’être inutilisable. Les bistouris électriques, le matériel d’imagerie sera inutilisable. Cela peut beaucoup handicaper notre activité. On n’aura pas les mêmes mesures que dans les hôpitaux. On sera amenés à déprogrammer les opérations, sauf que certaines sont urgentes. Si on ne peut pas faire de radio pendant une demi-journée ce sera compliqué. Ne serait-ce que pour un simple frottis sanguin, il faut de l’électricité, pour le regarder avec un microscope. Pour faire une échographie, il faut de l’électricité ». Laurent Planeix espère une meilleure reconnaissance : « On est souvent les oubliés des listes de sites prioritaires. Il va y avoir une démarche de la part du syndical, qui sera relayée localement. On ne sait pas trop où s’adresser. On souhaite être considérés comme une profession prioritaire quand il y a telles conditions. Même si on ne soigne pas des humains mais des animaux, on a une activité qui a une importance pour les animaux et la société ». Il se montre malgré tout prudent : « On essaie de ne pas céder à la panique car on entend dire beaucoup de choses. Ces coupures ne seront certainement pas très fréquentes mais on se demande si on sera bien prévenus avant. Ces coupures vont nous obliger à nous adapter ». 

"S’il n’y a plus d’électricité, on ne sait pas comment on fait"

Marc Lafond est vétérinaire associé au Pôle Santé Chanturgue de Clermont-Ferrand, une des plus grosses cliniques du Puy-de-Dôme, qui pratique de la chirurgie au quotidien. Il ne cache pas son inquiétude : « On est particulièrement inquiets, aussi bien pour nos animaux qui sont hospitalisés chez nous, dont certains ont des perfusions, des respirateurs. S’il n’y a plus d’électricité, on ne sait pas comment on fait ». Pour lui, les conséquences pourraient être importantes : « Quand vous avez un animal qui arrive, en détresse respiratoire, vous ne pourrez pas lui faire de scanner ou de radio. On ne pourra pas gérer les urgences qui nécessitent des examens qui passent par l’électricité. On ne pourra pas non plus faire de bilan sanguin. On fait partie des structures où l’électricité est vitale pour les animaux. Il y a une réelle notion de perte de chance pour les animaux. On est aussi perturbés pour le fonctionnement car on travaille avec Internet, des logiciels, et tout cela ne pourrait plus fonctionner. Tout va dépendre à quelle heure seront ces coupures. Si elles ont lieu en plein après-midi, c’est clair que les cliniques vétérinaires vont se retrouver dans une panique générale difficile à gérer ».

"On gère des animaux qui ont droit à des soins"

Marc Lafond se prononce lui aussi en faveur d’une protection des cliniques vétérinaires en cas de coupures d’électricité : « A partir du moment où on dit qu’il faut sanctuariser toutes les structures médicales, on doit en faire partie. Nous sommes des structures médicales. On gère des animaux qui ont droit à des soins. On peut estimer que l’activité vétérinaire ne devrait pas subir les délestages ».

En cas de situation très tendue du système électrique cet hiver, notamment en janvier, la « météo de l’électricité », EcoWatt, gérée par Réseau de transport d’électricité (RTE) émettra trois jours à l’avance un signal rouge pour alerter du risque de coupures ciblées et temporaires, pour que chacun mette en œuvre des mesures permettant de les éviter. Cet outil est accessible ci-dessous : 



Si la consommation ne baisse pas après l’émission du signal rouge, des coupures tournantes de deux heures organisées sur des portions de départements seraient « inévitables », selon RTE.

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