La cinquième vague est désormais bien installée en Auvergne-Rhône-Alpes et la situation se dégrade dans les hôpitaux. Pour faire face, l’Agence Régionale de Santé demande aux établissements de santé publics et privés de l’ensemble de la région de mettre en place le plan blanc dès ce mercredi 8 décembre et ainsi, de déprogrammer certaines activités.
Le Covid 19 circule de plus en plus en Auvergne-Rhône-Alpes et la situation sanitaire commence à peser sur le système de santé, comme l’indique l’Agence Régionale de Santé (ARS) dans un communiqué : « Tous les départements font face à une augmentation du taux d’incidence. Bien qu’atténué par la vaccination par rapport aux précédentes vagues, l’impact sur l’hospitalisation est néanmoins net et s’accélère dans la région. À la date du 7 décembre 2021, d’après Santé publique France, plus de 1 500 personnes atteintes de Covid-19 sont hospitalisées dans les établissements de la région dont 275 patients sont pris en charge en soins critiques. »
Des déprogrammations
Pour faire face à cet afflux de patients prévu, l’ARS demande à tous les hôpitaux publics ou privés de la région d’activer le plan blanc. Celui-ci aura une incidence sur l’activité courante hospitalière : « Les établissements de santé sont appelés à organiser de façon concertée sur leur territoire des déprogrammations d’une partie de leur activité chirurgicale, d’une part pour assurer une augmentation coordonnée des lits de réanimation, en veillant à une répartition équilibrée entre tous les établissements et d’autre part contribuer à l’accueil des patients en hospitalisation conventionnelle. Il est demandé une attention particulière au maintien adapté des activités de chirurgie carcinologique et de greffe, ainsi qu’à la prise en charge des maladies chroniques. Les décisions de déprogrammation sont du ressort des communautés médicales dans les établissements », précise l’ARS.
Plan blanc au moins jusqu'au 3 janvier
L’ensemble du dispositif prend effet immédiatement et sera maintenu jusqu’au 3 janvier 2022, avec une réévaluation fin décembre. Les équipes médicales sont fatiguées et l’absentéisme est élevé, comme l’indiquait en conférence de presse le directeur du CHU de Clermont-Ferrand Didier Hoeltgen, le 3 décembre. Pour les soulager, les professionnels de santé volontaires (étudiants, retraités, libéraux, salariés…) souhaitant venir en soutien des équipes soignantes à l’hôpital sont appelés à se faire connaître via la plateforme Renfort RH.
Appeler le 15 avant de se rendre aux urgences
« Dans le contexte de la circulation active de la Covid-19, associée à la circulation des maladies hivernales (bronchiolite, gastroentérite…), les professionnels de ville sont appelés à se mobiliser pour assurer l’accueil et la prise en charge de patients nécessitant des soins non urgents et non programmés. Par ailleurs, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes souhaite rappeler à l’ensemble des habitants de la région qu’il est nécessaire d’appeler le 15 avant de se rendre dans un service d’urgences », écrit l’ARS. Pour le CHU de Clermont-Ferrand, cette activation du plan blanc n’était pas souhaitable car celui-ci « a des incidences sur les hôpitaux de proximité et on ne veut pas qu’ils déprogramment d’interventions », expliquait Didier Hoeltgen lors de la conférence de presse du 3 décembre dernier. Il précisait également que ce dispositif ne permettait pas de recourir à des effectifs supplémentaires, ceux-ci étant déjà tous mobilisés.