Le Critérium du Dauphiné s'élance ce mercredi 12 août de Clermont-Ferrand. L'épreuve a été raccourcie en raison de l'épidémie de coronavirus. Les meilleurs coureurs du moment s'aligneront au départ pour une course considérée comme la dernière grande répétition avant le Tour de France.
Bernal, Roglic, Pinot : le trio-maître attendu au prochain Tour de France s'explique de mercredi à dimanche dans un Critérium du Dauphiné raccourci mais hyper-montagneux, avec cinq arrivées en côte ou au sommet.
De Clermont-Ferrand, où l'épreuve commencera mercredi 12 août, en suivant les restrictions sanitaires qui seront observées pendant la Grande boucle, à l'altiport de Megève, théâtre des deux dernières arrivées en fin de semaine, le menu est plus que corsé: pas loin de 18 cols et côtes classées en 2e, 1re et hors catégorie en cinq jours, à travers l'Auvergne, le Forez, la Chartreuse et les Alpes version savoyarde pour un plateau d'exception. Même Peter Sagan fera le déplacement. Le Slovaque, habituel maillot vert du Tour, découvre à 30 ans le Dauphiné bien que le parcours ne laisse que de maigres chances aux puncheurs (attention à Van Aert).
Mais l'épreuve organisée par ASO s'avère cette année encore plus utile, voire indispensable en raison du calendrier bouleversé par la pandémie, pour briller sur le Tour qui s'élancera le 29 août. Pour preuve, les... 12 premiers du dernier Tour répondent à l'appel ! Ainsi que deux des absents de juillet dernier, le Néerlandais Tom Dumoulin et le Slovène Primoz Roglic, lequel fait figure d'homme à battre au Dauphiné au regard de son aisance dans le Tour de l'Ain qu'il a enlevé haut la main dimanche dernier devant le vainqueur sortant de la Grande Boucle, le Colombien Egan Bernal.Pour les deux hommes, c'est l'acte 2. Bernal rappelle toutefois l'évidence: l'objectif principal reste le Tour de France. "Je suis confiant, je sens que je progresse", a estimé dimanche le jeune Colombien (23 ans), qui n'a pas voulu paraître inquiet de la supériorité des Jumbo de Roglic par rapport à ses Ineos et à la reprise mi-figue mi-raisin du Britannique Geraint Thomas, le vainqueur du Tour 2018: "Il faut garder son calme, c'était une course de préparation."
Préparation du Tour de France
Dans le Dauphiné, Thibaut Pinot s'invite en trouble-fête de ce faux duel. "Je ne serai sans doute pas à 100 % mais je prends cette épreuve comme une étape obligatoire et primordiale pour ma préparation pour le Tour de France", prévient-il. "Si nous suivons notre logique de progression, l'équipe sera compétitive et solide. Les automatismes acquis devraient nous placer en bonne position au classement général. Les objectifs chiffrés viendront plus tard", confirme son directeur sportif Philippe Mauduit.
Le Français doit logiquement monter en puissance sur les cols qui hérissent le parcours. Avec des géants, comme la Madeleine pour rejoindre vendredi Saint-Martin-de-Belleville, ou encore Bisanne avant l'arrivée le lendemain sur les hauteurs de Megève. Ou de belles montées, aussi bien jeudi dans la Chartreuse (col de Porte) que dimanche avec l'enchaînement Romme-Colombière avant le final. Le menu, dont la densité, en raison de la réduction de huit à cinq jours de course, ne laisse place à aucune récupération, situera aussi le niveau actuel de Julian Alaphilippe en montagne, et de la cohorte des grimpeurs colombiens derrière Bernal (Quintana, Lopez, Uran et la pépite Higuita).
Et Chris Froome ? Le quadruple vainqueur du Tour, qui se relève d'une grave blessure, en est à se battre pour obtenir sa sélection dans l'équipe Ineos, qu'il quittera à la fin de l'année. Le Britannique s'est transformé en simple équipier au service de Bernal sur les routes du Tour de l'Ain. Loin de toute périphrase, le Néerlandais Bauke Mollema a craché le morceau auprès de la télévision néerlandaise NOS: "Je ne le considère plus comme un des prétendants à la victoire sur le Tour. On peut clairement voir qu'il n'a pas le niveau pour le gagner."