D'où viennent ces cerveaux vieux de près de 2000 ans, retrouvés près de Clermont-Ferrand ?

La 26e édition du cerveau se déroule jusqu’au 17 mars 2024, dans 100 pays et plus de 120 villes françaises. Pour l'occasion, le musée Bargoin de Clermont-Ferrand, expose des fragments de cet organe vital datant du Ier et IIe siècle. Une observation possible jusqu'en juillet prochain.

Remonter le temps grâce à des cerveaux et comprendre son histoire. C'est ce que propose le musée Bargoin à travers ses collections archéologiques. C’est justement de cette période que datent des pièces très rares, sorties exceptionnellement de leur réserve. Des petits cerveaux humains momifiés remontant au Ier et IIe siècle de notre ère.

"Ce sont vraiment des choses qu’on ne retrouve pas habituellement en fouilles", indique Marie Bèche-Wittmann, directrice du musée Bargoin. "Ce sont les conditions de conservations naturelles qui sont présentes aux Martres-de-Veyre, avec cette grosse poche de gaz carbonique, qui a permis que ces cerveaux arrivent jusqu’à nous. Normalement, quand on trouve des corps, on trouve des squelettes, mais pas les cerveaux."

A priori, ce sont des cerveaux d’adulte, mais on ne sait pas trop

Marie Bèche-Wittmann

Directrice du musée Bargoin

Ces encéphales sont ceux de Gallo-romains. Ils ont été retrouvés il y a un peu plus d’un siècle lors des fouilles d’une nécropole, un cimetière antique situé au sud de Clermont-Ferrand. "On ne sait pas si ces fragments appartiennent au même cerveau desséchés", précise la directrice du musée. "A priori, ce sont des cerveaux d’adulte, mais on ne sait pas trop, car ils ont beaucoup perdu de masse en séchant".

La seule chose certaine, ces cerveaux ou ces fragments appartiennent à la nécropole aux Martres-de-Veyre, une commune d'Auvergne. "C’était une ville où il y avait beaucoup d’artisans, liés à la poterie notamment.

Une recherche pluridisciplinaire

Ces pièces de cerveaux momifiés rentrent dans le cadre d'une exposition pluridisciplinaire pour découvrir un organe qui reste souvent mystérieux. Marie Bèche-Wittmann explique la démarche. "On a trouvé intéressant, à l’occasion de la semaine du cerveau, de parler des neurosciences, de ces ponts entre les chercheurs. Et de mettre en lumière ces cerveaux et de s’intéresser à ce que font nos collègues en neuroscience" sur les problématiques actuelles de recherche autour de cet organe.

Elle relate que l'archéologie est "une discipline relativement jeune. On fait appel à plein de spécialités. On va piocher un peu partout. On travaille avec des gens qui étudient les pollens, les graines, le bois… On est toujours très ouverts à énormément de domaines scientifiques.

Petite précision rappelée par Marie Bèche-Wittmann, ces cerveaux de près de 2 000 ans sont tout à fait comparables aux nôtres "physiologiquement". Il est possible de venir pousser le mystère du cerveau, au musée Bargoin, jusqu'au début du mois de juillet prochain.

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