Décarboner le béton pour redonner des couleurs à la planète

Avec 6 milliards de mètres cubes coulés tous les ans, le béton est le matériau le plus consommé par l'homme après l'eau. Il est aussi extrêmement polluant puisqu'il est responsable, à lui tout seul, de 7% des émissions globales de gaz à effet de serre. Il devient donc urgent de passer du béton gris au béton vert.

La planète bleue devient de plus en plus grise. En cause : le béton extrêmement polluant. A lui tout seul, il l'emporte sur la masse carbone combinée de chaque arbre, arbuste, buisson et autre végétal de la planète. Et sa principale qualité est de durcir et de se dégrader très très lentement.

Petite comparaison : le plastique produit au cours des 60 dernières décennies pèse 8 milliards de tonnes. Pour l'industrie du ciment, c'est le même tonnage mais tous les deux ans. Alors certes on ne retrouve pas de béton dans les estomacs des baleines ni dans notre sang. Et pour cause, le béton ne va nulle part. Pire on en a besoin pour son poids, sa solidité, sa résistance au temps. Il est de tous les ouvrages d'art, de toutes les routes et de la plupart des constructions. Enfin, de moins en moins sous sa forme actuelle.

Le béton est composé de granulats, sables ou gravillons, d'eau, d'adjuvants et de ciment. Et le fautif c'est lui. Parce que pour faire du ciment il faut du clinker. Ce liant est fabriqué à partir de la cuisson à très haute température du calcaire et de l'argile. La fabrication d'une tonne de clinker engendre 850 kilos de CO2, soit l'équivalent d'un vol Paris-New-York.

L'idée est donc de réduire la part de clinker dans le ciment. Certains pays comme la Belgique, le font déjà.

Béton vert, recyclé, à base de coquilles d'huitres ou béton bas carbone, des innovations émergent pour rendre le béton moins polluant. Le béton est aussi un grand buveur d'eau : il absorbe près d'un dizième de l'eau utilisée dans l'industrie mondiale. Enfin, en absorbant la chaleur du soleil et en emprisonnant les gaz d'échappement des voitures et des climatiseurs, il contribue en ville à l'effet d'îlots de chaleur.

La version bas carbone, est apparentée selon l'UNICEM ( union nationale des industries de carrières et des matériaux de construction) à un béton aussi efficace et moins polluant que le béton traditionnel. Elle est le plus souvent constituée de ciment auquel sont ajoutés des additifs tels que le laitier de haut-fourneau (dont l’impact écologique reste semblable au clinker selon Elioth, un atelier d’ingénierie spécialisé dans les innovations bas carbone du bâtiment). D’autres substances comme la fumée de silice, les pouzzolanes ou les cendres volantes, issues de la combustion du charbon, peuvent remplacer le clinker. 

A l’image du béton fait à partir de coquilles d’huîtres, le béton végétal ou biosourcé, à base de fibres de bois, de liège, de chanvre, ou de lin, permet de remplacer les granulats. Selon la CEREMA, les matériaux biosourcés constituent une excellente alternative en matière d’isolation acoustique et thermique.

L'autre enjeu du BTP est la gestion des déchets de construction et de démolition. Chaque année la France produit environ 20 millions de tonnes de ces déchets. Actuellement réutilisés en sous-couches des infrastructures routières, l'objectif est, qu'à terme, ils entrent dans la conception de nouveaux bétons.

" Décarboner le béton" au coeur de l'info en + du vendredi 5 mai à 18H30 sur France3 Auvergne-Rhône-Alpes, l'hebdo vert présenté par Véronique Buson.

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