Municipales 2020 : 3 choses à retenir du débat à Clermont-Ferrand diffusé sur France 3

Replay : retour sur le débat des élections municipales à Clermont-Ferrand. Sur le plateau de France 3 Auvergne, cinq candidats ont débattu mercredi 11 mars.

 

Mercredi 11 mars, sur le plateau de France 3 Auvergne a eu lieu un débat dans le cadre des élections municipales à Clermont-Ferrand. Cinq candidats ont débattu autour de Marie Morin de France 3 Auvergne et d’Emmanuel Moreau de France Bleu Pays d’Auvergne :

  • Olivier Bianchi : maire PS sortant, conduisant une liste d’union de la gauche « Naturellement Clermont »
  • Jean-Pierre Brenas : LR et MoDem, menant la  liste « Révéler Clermont »
  • Eric Faidy : LREM, conduisant la liste « Ensemble transformons Clermont »
  • Marianne Maximi : LFI, menant la liste « Clermont-Ferrand en commun »
  • Anne Biscos : RN et DLF, conduisant la liste « L’essentiel pour Clermont »
Deux autres listes sont en lice : Marie Savre, "LO- Faire entendre le camp des travailleurs" et Philippe Fasquel, "Faisons Cause commune".

La question de l’écologie

Premier temps fort du débat, l’écologie et l’urbanisation. Alors qu’Olivier Bianchi évoquait son projet de ville verte, Eric Faidy l’interrompt et dit « Vous avez bétonné ».

Olivier Bianchi lui répond : « Monsieur Faidy, est-ce que vous voulez rester dans la caricature pendant tout le débat ? Moi je ne vous interromps pas. Je ne suis pas comme vous êtes, fébrile, énervé. Restez calme ».

Eric Faidy insiste : « Pendant 6 ans, vous avez bétonné cette ville. Alors aujourd’hui vous nous dites que vous verdissez mais comment le bétonneur d’hier peut-il devenir le jardinier de demain ? ».

Olivier Bianchi rétorque : « Le bétonneur d’hier n’existe pas. Le PLU, Plan local d’urbanisme, a été voté à l’unanimité du conseil municipal, y compris par monsieur Brenas. (…) Mais ce qui est très important à dire est que la question au fond essentielle, monsieur Faidy, est celle, pas seulement de cosmétique urbaine. Ce sont des enjeux essentiels. Quand on fait des constructions c’est que nous avons décidé de ne plus faire d’étalement urbain (…) ».

Jean-Pierre Brenas ajoute : « C’est une question de santé publique, il y a 2 000 Clermontois qui sont en permanence exposés à des seuils trop élevés en matière de qualité d’air. (…) Très objectivement, l’équipe en place a agi, il est faux de polémiquer là-dessus. Mais elle a bétonné cette ville. Aujourd’hui, je l’affirme la pollution est à un niveau inacceptable ».

Olivier Bianchi se défend : « Vous pouvez dire tout et n’importe quoi, mais il y a un moment où les masques tombent. On voit bien que vous ne connaissez pas vos dossiers ».

Marianne Maximi précise : « Notre problème est que l’urgence dans laquelle on se situe nécessite un vrai changement de logiciel. Et là, je n’entends pas de changement de logiciel. J’entends monsieur Faidy qui nous fait du green-washing, et nous dire qu’il va être le premier maire écologiste. Je rappelle quand même qu’il fait partie de LREM, qu’il fait partie d’un parti qui n’a jamais voulu interdire le glyphosate ».

Eric Faidy conclut : « Je suis le seul candidat, madame, qui ne signera aucun permis de construire d’immeuble collectif sans un engagement de végétalisation ».
Le thème de l'écologie a été évoqué. ©France 3 Auvergne

Le thème de la gratuité des transports

Marianne Maximi commence : « Nous, on propose la gratuité totale. On dit que l’on a perdu 5 ans avant de lancer une étude sur la faisabilité, alors que depuis 6 ans, en conseil municipal, on se bat pour la gratuité des transports en commun. On voit que c’est possible, il y a des villes qui l’on fait très bien et ça fonctionne très bien. Dunkerque est un exemple assez révélateur que c’est possible, encore faut-il le tester (…) ».

Jean-Pierre Brenas rétorque : « Il y a des effets très négatifs avec la gratuité. D’abord, la gratuité, par principe, n’existe pas, il y a toujours quelqu’un qui paie et en l’occurrence ce sera les classes moyennes à travers les impôts. Il y a un effet délétère. Nous sommes dans une ville, parce que le vélo est dangereux, où il y a très peu de déplacements qui se font à vélo. Il y a seulement 2% de déplacements qui se font à vélo. Toutes les villes qui ont mis la gratuité généralisée, le vélo a reculé, parce que les gens prennent moins le vélo. Nous proposons la gratuité pour ceux qui en ont besoin : les jeunes, les précaires, ceux qui sont au chômage et les personnes âgées qui n’ont pas les moyens de faire du vélo (…) ».

Anne Biscos s’oppose à la gratuité des transports et souligne : « Nous voulons par contre des grilles beaucoup plus adaptées. Actuellement nous avons des grilles de tarification sociale et nous voudrions mettre en avant des grilles prenant en compte la carte famille nombreuse, comme nous l’avons déjà exposé : c’est-à-dire sans conditions de ressources pour que tous les enfants à Clermont-Ferrand puissent avoir des tarifs équivalents, sans conditions de ressources des parents ».
Le thème de la gratuité des transports a été abordé. ©France 3 Auvergne

Le thème de la sécurité

Olivier Bianchi explique : « Le problème réel, je vais vous donner deux chiffres, c’est que les effectifs de la police nationale, entre 2008 et 2017, sur le Puy-de-Dôme, sont passés de 535 à 450. Et si nous continuons à dire aux collectivités locales, (…) de faire à la place des services de l’Etat. Mais alors monsieur le maire, qu’est-ce qui se passe, pourquoi vous ne créez pas des policiers en plus ? (…) En ce moment-même, les services du ministère sont en train de travailler sur les nouveaux effectifs de police. Les chiffres envisagés pour Clermont-Ferrand sont une baisse de 50. C’est d’ailleurs très étonnant car c’est le même chiffre promis pour l’augmentation de la police municipale par le candidat de LREM. (…) ».

Jean-Pierre Brenas lui répond : « Il faut quand même dire la vérité aux Clermontois. C’est vrai qu’il y a un problème d’effectifs de police nationale. C’est vrai que la question de la sécurité, c’est la police nationale. Mais, et je l’ai reproché systématiquement à monsieur Bianchi, c’est se défausser toujours sur la même idée que, parce que ce n’est pas notre compétence, on ne s’en occupe pas. C’est un alibi pour ne pas s’occuper de la sécurité des Clermontois. (…) J’ai demandé une augmentation du nombre de policiers municipaux. Pourquoi ? Je ne veux pas faire un Clermont-Ferrand sécuritaire, je veux que les Clermontois voient des policiers municipaux de jour comme de nuit. (…) Je veux les armer après les avoir dument formés ».

Eric Faidy indique : « Je veux bien que l’on parle de politique nationale. Les problèmes d’insécurité à Clermont-Ferrand n’ont pas commencé au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron. (…) A Clermont-Ferrand, nous n’avons pas le nombre de policiers municipaux qui convient, on est en bas du tableau. Depuis 2 ans, je souligne qu’il n’y a pas de directeur de la police municipale à la ville de Clermont-Ferrand. (…) Nous doublerons les effectifs. Nous embaucherons évidemment ce directeur de la police municipale (…) Avec trois policiers municipaux pour 10 000 habitants, on est dans les choux ».
 
Anne Biscos précise : « Comme l’a dit monsieur Faidy, nous sommes vraiment en-dessous de ce que nous devrions avoir sur Clermont-Ferrand. Un policier municipal pour 1 000 habitants, ça fait 142 policiers municipaux. Il faut tripler les effectifs. Nous pensons à des évolutions au niveau d’une coopération du citoyen jusqu’à la police nationale. Nous sommes pour les voisins vigilants, l’augmentation de la vidéo-protection, mais pas uniquement en cas d’agression, une vidéo-protection qui filme, avec un bureau, une plateforme derrière ».

Olivier Bianchi l’interrompt : « Ca existe, à la ville de Clermont-Ferrand, madame ».

Anne Biscos conclut : « Apparemment ce n’est pas très efficace, il n’y a pas suffisamment de caméras ».
Le thème de la sécurité a été évoqué. ©France 3 Auvergne


Vous pourrez revoir l'intégralité du débat ci-dessous.



Vous pourrez suivre l'intégralité des débats organisés par France 3 au sujet des municipales grâce à la carte ci-dessous.


 

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