En Auvergne-Rhône-Alpes, découvrez la qualité de l'eau potable dans votre commune

Rien n'est plus contrôlé en France que l'eau du robinet. Elle fait l’objet d’un suivi permanent, destiné à en garantir la sécurité sanitaire. On vous explique comment ces analyses sont effectuées en Auvergne-Rhône-Alpes. Découvrez également avec notre moteur de recherche quelle est la qualité de l'eau dans votre commune.

En France, l’eau du robinet est sous haute surveillance. Dans notre région, l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes (ARS) s’assure de la potabilité de l’eau du robinet. Le suivi sanitaire de l’eau comprend à la fois la surveillance exercée par le responsable de la production et de la distribution de l’eau, mais aussi le contrôle sanitaire mis en œuvre par l’ARS.

Découvrez gâce au moteur de recherche ci-dessous la qualité de l'eau potable chez vous. Pour cela, il suffit de taper le nom de votre commune dans la barre de recherche.

Christel Lamat, ingénieure sanitaire et responsable des eaux à l’ARS au pôle régional santé et environnement, détaille : « Le contrôle analytique est un véritable contrôle radar sur l’eau. On contrôle ponctuellement certains paramètres, si l’eau est de bonne qualité. Ce contrôle analytique ne représente qu’une petite partie car il y a des contrôles en amont, on vérifie que les captages sont faits dans de bonnes conditions et que les traitements sont en adéquation,  qu'ils ne présentent pas de risques pour la consommation. Tout cela est un préalable. Toutes les personnes qui sont responsables de la production et de la distribution d’eau, les collectivités et leurs délégataires, font eux une surveillance permanente de l’eau ».

Plusieurs paramètres vérifiés

Trois points en particulier sont contrôlés : « On vérifie le captage. C’est la qualité de l’eau brute, c’est-à-dire avant le traitement. On estime qu’on ne peut pas potabiliser tout type d’eau. Nous avons des exigences. On vérifie des paramètres à la fois microbiologiques et chimiques. Ensuite, on contrôle lors de la mise en distribution, souvent après traitement ou en sortie de réservoir. Cela permet de voir si l’eau répond aux critères de potabilité, une fois traitée. Enfin on fait des contrôles de l’eau du robinet des usagers. On vérifie d’autres paramètres complémentaires pour vérifier que l’eau ne s’est pas détériorée dans les canalisations ». Chaque année, environ 54 000 prélèvements sont réalisés en Auvergne-Rhône-Alpes pour contrôler la qualité des eaux produites ou distribuées par les 19 559 installations d’eau potable recensées. Christel Lamat poursuit : « La fréquence des contrôles dépend du débit qui est produit et de la population qui est alimentée. Tout cela est fixé réglementairement. On peut faire de 4 analyses par an jusqu’à plus de 200 par an. Cela dépend de la taille du réseau. Plus la population est importante, plus la source est importante et plus on va faire de contrôles ».

Des contrôles ciblés

L’ARS est particulièrement attentive à plusieurs paramètres : « Au niveau de la ressource, on recherche des paramètres microbiologiques pour voir quel est l’état de la contamination. On cherche par exemple les germes de contamination fécale et des indicateurs. On recherche aussi des paramètres physico-chimiques, en ciblant des paramètres indicateurs de l’environnement, la minéralisation et d’autres produits qui sont plutôt anthropiques, susceptibles d’être liés à l’activité humaine. Par exemple, on recherche des hydrocarbures, des pesticides, des nitrates. Au niveau du traitement, on cherche aussi ces paramètres mais on va compléter avec des indicateurs de traitement, notamment le chlore. Au robinet des usagers, on va rajouter d’autres paramètres pour vérifier la qualité des canalisations, en ciblant par exemple le plomb ».

La question des pesticides

L’ARS peut rajouter des points de contrôle et renforcer leur fréquence. Elle est notamment attentive à la présence de pesticides : « On recherche la présence de pesticides dans la ressource en eau. L’ARS définit une liste de paramètres qui sont susceptibles d’être retrouvés. En fonction des régions, il n’y a pas les mêmes cultures et on ne recherche pas les mêmes choses. On récupère les données de vente des produits phytosanitaires. Ce qui est compliqué c’est que les molécules qui sont utilisées se dégradent dans le sol ». Depuis 2021, sur la région Auvergne-Rhône-Alpes de l’ordre de 270 molécules de pesticides ou métabolites sont recherchées. Christel Lamat rappelle : « Dans notre région, il y a la problématique bactériologique. Pour 96,4 % de la population, l’eau est d’excellente qualité au niveau bactériologique. C’est en-dessous de la moyenne nationale qui est de 98,3 %. Il y a des disparités en fonction des départements car certains sont très ruraux, avec beaucoup de petits réseaux. Plus on multiplie les installations, plus c’est compliqué pour les collectivités de les gérer. Il y a des départements comme l’Ain, l’Allier, la Loire et l’Isère où la présence de pesticides est plus importante. C’est en lien avec les activités agricoles ».

Une liste qui évolue

L’eau du robinet fait l’objet d’un suivi sanitaire régulier. À ce titre les pesticides sont recherchés à la source et au point de mise en distribution. Il n’existe pas de liste préétablie au niveau européen ou national de pesticides à rechercher dans l’eau, aussi chaque ARS détermine et met à jour les pesticides à rechercher, notamment en fonction des données de ventes, des molécules déjà retrouvées, ou encore de préoccupations nationales ou locales. Un métabolite est généralement un produit issu de la dégradation d’un pesticide. Il est jugé pertinent s’il y a lieu de considérer qu’il pourrait engendrer un risque inacceptable pour la santé du consommateur. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) établit la pertinence sur des critères tenant compte du risque sanitaire pour le consommateur.

Grâce à la carte ci-dessous, découvrez le taux de conformité de la qualité de l'eau en termes de pesticides par département.

Christel Lamat conclut : « Il est compliqué de rechercher les pesticides et les métabolites. Il faut savoir ce qui est utilisé, savoir comment cela va se dégrader, savoir l’analyser et connaître le risque pour la santé. La meilleure des solutions est la prévention. Il faut intensifier les programmes d’amélioration de l’environnement et limiter au maximum l’apport des pesticides à proximité des captages ». Il est donc important de travailler à la source : moins on applique de traitements, plus l’eau est de bonne qualité. 

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