Deux entrepreneurs, cités dans une autre affaire de détournement de fonds présumés au sein de l'hebdomadaire Valeurs actuelles, ont été condamnés lundi 22 janvier à Clermont-Ferrand pour des malversations ayant provoqué la liquidation d'une imprimerie fin 2016.

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Une peine de 18 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende a été prononcée à l'encontre de Thierry Ginon et Alain Poletto, lundi 22 janvier, par le tribunal de Clermont-Ferrand. Ces deux intermédiaires dans le secteur de l'imprimerie ont été également condamnés à rembourser solidairement au mandataire-liquidateur près de 1,2 million d'euros détournés.
Reconnus coupables d'"abus de biens sociaux", ils ont été relaxés des chefs de "banqueroute par détournements d'actifs" et "entrave au fonctionnement du comité d'entreprise". Lors de l'audience en décembre, deux ans d'emprisonnement avec sursis et 150.000 euros d'amende avaient été requis.



Installée à Lezoux, l'imprimerie Fusium, à la santé économique déjà moribonde, avait été vendue par le groupe de presse Centre France en novembre 2014 à une société belge créée deux mois plus tôt, détenue alors par une société basée à Hong Kong et rachetée peu après par les deux mis en cause. L'imprimerie, qui employait 54 salariés, avait finalement fermé en décembre 2016.
Une enquête confiée au SRPJ de Clermont-Ferrand, à la suite de divers signalements, a mis au jour des "prestations litigieuses", dont une double facturation au sein de l'imprimerie, ayant bénéficié à des filiales de GP Invests, une société co-détenue par les prévenus. Des opérations financières "abusives" qui ont privé Fusium d'un montant "de près d'1,2 million d'euros" et provoqué le dépôt de bilan de l'entreprise.

Des patrons voyous


L'avocat du comité d'entreprise, Me Jean-Louis Borie, s'est félicité que "sur le principe, des patrons voyous soient condamnés". "Mais ce n'est pas ça qui redonnera du travail aux salariés licenciés", a-t-il poursuivi.
Me Borie a aussi regretté l'absence de poursuites contre "le président du comité d'entreprise car ça aurait impliqué de toucher au groupe Centre France, qui, trop content de se débarrasser du bébé, ne s'est pas soucié des conditions de la reprise".

Le parquet de Paris a ouvert le 16 octobre une enquête après la plainte du groupe Valmonde, éditeur de l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, qui se dit victime d'un détournement "de plusieurs millions d'euros" via un système de surfacturation. Une escroquerie qui aurait profité à un responsable du groupe et à une personne extérieure au journal, identifiée comme Thierry Ginon dans un article du journal Libération.

 



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