Des personnels des urgences du CHU de Clermont-Ferrand sont en grève ce vendredi 27 octobre. Depuis l’agression d’un agent de sécurité à l’arme blanche, ils ne se sentent plus en sécurité. Ils demandent des agents de sécurité supplémentaires.
La grève a commencé ce matin à 8 heures : les personnels de l’accueil des urgences du CHU de Clermont-Ferrand ne se sentent plus en sécurité depuis l'agression à l'arme blanche d'un agent de sécurité, et ils tiennent à le faire savoir. Ils ont répondu à l’appel de Sud Santé Sociaux, Force Ouvrière et la CGT. Les agents ne sont pas nombreux à avoir fait grève : “Il faut savoir qu'avec les assignations, très peu de personnes ont possibilité de faire grève. Les agents assurent la continuité de service, et nous sommes en période de vacances scolaires. Pour autant, ça ne dénote pas de la motivation des agents à faire valoir leurs droits, à pouvoir travailler en sécurité, chose que la direction ne comprend pas en refusant la possibilité qu'il y ait une équipe de sûreté présente jour et nuit au sein des urgences”, explique Christophe Cibert (CGT).
Des agressions "verbales, voire même physiques"
En effet, ces agents demandent la présence d'une équipe de sûreté 24/24h au niveau des urgences, selon Christophe Cibert : “Il faut une personne pour rassurer et sécuriser le travail de l'infirmière qui fait l'entretien lors du filtrage, mais surtout qui a un effet dissuasif vis-à-vis des personnes qui peuvent être véhémentes ou de proches qui s'en prennent au personnel simplement parce que les délais peuvent être un peu longs. C'est quelque chose qui n'est pas de la responsabilité des personnels. L'absence de moyens incombe à la direction et il n'est pas normal que les agents en subissent les conséquences, que ce soit par le biais d'agressions verbales, voire même physiques comme on a pu le constater la dernière fois.”
Bien souvent il y a des personnes qui, avant d'arriver aux urgences, ont essayé de joindre des médecins qu'ils n’ont pas pu avoir, ils n'ont pas eu d'autres solutions que de venir.
Pascale Guyot, FO
Pascale Guyot (FO), dénonce des incivilités voire des agressions qui empirent : “Cela peut être des patients, ça peut être des accompagnants de patients, ça peut être des personnes qui rentrent dans le service sans rien avoir à faire dans ce service. Il y a des tensions de plus en plus fortes à l'hôpital public, il y a des personnes qui ont besoin de soins, qui peuvent s'agacer du fait d'être obligées d'attendre, d'être refoulées à l'entrée...”
Plus d'agents de sécurité demandés
Actuellement, il y a 2 agents de nuit selon les syndicats, insuffisant pour les grévistes et pour la CGT : “Ils ne sont pas suffisamment nombreux pour assurer une présence à 2 toutes les nuits. La preuve, la nuit où il y a eu l'incident, l'agent de sécurité était seul”. La grève a pour but d’obtenir 2 agents 24/24h, 7/7j, ajoute Christophe Cibert : “Il faudrait pratiquement une douzaine d'agents, pas que la nuit, mais 24/24h. Là, les agents de sûreté sont aussi en grève. Ils demandent des postes supplémentaires. Or, la direction, la seule chose qu'elle propose, ce sont des astreintes. Sauf que dès qu'il y aurait un arrêt, comme il y a actuellement parce que l'un des agents est profondément traumatisé par les événements, ses collègues se retrouvent à 4. Les moindres congés, la moindre absence pour raison médicale ou autre, il va manquer des agents. Il est anormal de mettre en insécurité les personnels des urgences.” Il insiste : “Le risque 0 n'existera jamais, mais en revanche, ne pas vouloir mettre des moyens à la prévention, comme la présence d'agents de sûreté, ce n'est pas acceptable, ce n'est pas entendable.”
D'autres solutions proposées sur le long terme
Pour Pascale Guyot, en plus des agents de sécurité, d’autres paramètres pourraient être améliorés afin de garantir la sécurité : “Il y a d'autres solutions qui vont demander du temps et qui ne sont pas forcément plus efficaces. Ça peut être des aménagements des locaux, mais ça demande du temps. Il y a la fluidification de la prise en charge des patients psychiatriques mais ça aussi, ça demande du temps. Il faudrait améliorer l'accueil des patients qui relèvent de la psychiatrie et donc les services de psychiatrie du CHU. La solution la plus efficace et la plus rapide, c'est la dissuasion.” Selon elle, si le tri des patients n’est pas la cause de ces tensions, elle a pu les empirer : “Le filtrage des patients à l'entrée des urgences n'a pu qu'accentuer l'exposition au risque”. Contactée, la direction du CHU n’a pas souhaité s’exprimer.