Grève du 9 janvier à Clermont-Ferrand : "Nous resterons mobilisés aussi longtemps que nécessaire"

Au 36e jour de la mobilisation contre la réforme des retraites, les manifestants se sont à nouveau rassemblés à Clermont-Ferrand. Jeudi 9 janvier, ils étaient entre 6 000 et 20 000 selon les sources. Ils espèrent être entendus et voir le projet de loi retiré. 


 

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Entamée il y a plus d'un mois, la contestation contre la réforme des retraites se poursuit. A Clermont-Ferrand, jeudi 9 janvier, plusieurs milliers de personnes ont défilé.

Selon la préfecture 6 000 manifestants ont battu le pavé. Ils étaient entre 15 et 20 000 selon les syndicats.


"Nous demandons le retrait du projet de loi"

Au 36ème jour de mobilisation, le bras de fer entre les syndicats et le gouvernement ne semble pas faiblir. Ghislain Dugourg, secrétaire général CGT 63 explique : "Le gouvernement est intransigeant depuis le début. La majorité des revendications n’ont pas été entendues. Emmanuel Macron lors de ses voeux n’a pas retiré ce projet de réforme. Il a demandé à son gouvernement de faire des ajustements et des compromis, ce qui ne nous convient pas du tout". Puis il ajoute : "Nous resterons mobilisés jusqu’au retrait du projet de loi. Nous ne lâcherons rien. On a bien conscience que ce n’est pas évident de tenir sur la longueur. Nos camarades cheminots, pour ne citer qu’eux, sont à 36 jours de grève et ils n’ont pas fait tout cela pour lâcher". Puis il conclut en disant : "L’enjeu maintenant est de mobiliser tous les autres secteurs. Il faut que les salariés cessent leurs activités pour que l’on puisse réellement freiner l’économie voir l’arrêter et que nous soyons entendus".

Pour Frédéric Bochard, secrétaire général FO 63, la suite à donner au mouvement passe également par une mobilisation nationale. "Nous sommes mobilisés pour obtenir le retrait de cette réforme cynique et inique de régime unique par points. Nous sommes prêts à continuer la grève, à l’amplifier et à l’étendre. Nous allons organiser des rassemblements. Nous devons faire en sorte que les travailleurs se réussissent, discutent, décident des actions à mener, fassent des blocages et des grèves dans tout le pays".

Un peu plus loin dans le cortège, Claude Deletang, représentant de la FSU ajoute : "C’est le 36ème jour de mobilisation et nous sommes encore tous là et ce n’est pas fini. Cette réforme nous retire tout. Nous demandons le retrait du projet de loi, il n’y a pas de compromis". A ses côtés Patrice Diaz, secrétaire FSU 63, ne compte rien lâcher : "Nous poursuivrons la mobilisation aussi longtemps que nécessaire. En 1995, la rue avait fait reculer le gouvernement. Nous devons garder espoir".  


"La colère des gens monte"

Dans le cortège de nombreuses professions sont représentées. Sarah Akremi, infirmière à l’hôpital Estaing explique : "C’est la première grève que j’ai pu faire avec mon travail. Mais il faut se mobiliser et je redescendrai dans la rue si besoin. Si je ne le fais pas, personne ne le fera pour moi". Laëtitia Thomas, enseignante explique : "Je ne me vois pas travailler jusqu’à 64-65 ans avec des enfants. Je ne serai plus dynamique, je ne serai plus dans le coup. Il faut être réaliste et laisser la place aux autres. Je ferai grève tant qu’il le faudra. Je manifesterai de nouveau si besoin". Aujourd’hui, elle est accompagnée de son fils et de ses deux enfants âgés de 5 et 4 ans : "On trouve que c’est primordial de les sensibiliser à toutes les manifestations qui nous semblent essentielles. Il s’agit de notre liberté d’expression et surtout de leur avenir. Pour nous, c’est ça être responsable de leur avenir. Cette réforme c’est l’individualisme, le fait de courir vers la capitalisation, le manque de solidarité".

Les avocats sont également descendus en nombre dans les rues de Clermont-Ferrand. "Aujourd’hui nous sommes près d’une centaine, soit un quart du barreau : c’est tout simplement historique", déclare Philippe Gatignol, bâtonnier de l’ordre des avocats de Clermont-Ferrand. "Notre participation aux grèves augmente au fur à mesure. L’enjeu ce n’est pas que le régime des retraites, c’est aussi l’enjeu de l’accès au droit. Cette réforme avec un doublement des cotisations pour les plus faibles va conduire à la disparition de cabinets". 
Gaëlle Blachère, enseignante dans la petite enfance, est descendue dans la rue dès la première manifestation : "Je pense que l’on est à un moment assez crucial, c’est un point de rupture assez important. Tout ce qui appartient aux citoyens, l’intérêt général, est en train d’être privatisé". Elle se projette sur la suite du mouvement : "Je crois que si le gouvernement ne bouge pas, il va mettre en place une violence sociale. La colère des gens monte et cela va être violent si le gouvernement ne se réveille pas".

Dans les rangs des actifs mais aussi des retraités, Françoise Simpère souligne : "Je suis dans la rue car la politique du président Macron est une politique qui détruit les droits sociaux. La retraite n’est qu’un élément, mais ensuite il s’attaquera via les fonds financiers à la sécurité sociale et à d’autres choses". Puis elle conclut en disant : "Il faut défendre notre système et pour cela il faut se mobiliser". Jeanine et Pierre Montrieux sont également à la retraite, bras dessus-dessous, ils défilent : "Nous avons des enfants et des petits-enfants. Nous pensons à eux. Ils s’occupent de nous et maintenant c'est à nous de penser à eux et à leur avenir".
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