GREVE. Réforme des retraites : blocages en Auvergne dans le secteur de l’électricité

Au lendemain de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, mercredi 8 mars, la grève continue dans différents secteurs. Sur le site RTE (Réseau de transport d’électricité) de Montluçon dans l'Allier, les salariés poursuivent les blocages avec l'objectif de continuer à mettre en tension le réseau électrique. Le site Enedis de Châteaudun à Clermont-Ferrand est également bloqué.

Continuer la mobilisation contre la réforme des retraites, par-delà les manifestations : une centaine de travailleurs de tous secteurs ont occupé le site RTE (Réseau de transport d’électricité) de Montluçon dans l’Allier ce mercredi 8 mars. Aujourd'hui, les apports en énergie renouvelable sur le réseau électrique sont verrouillés par les grévistes. Emmanuel Serret, secrétaire général de la CGT Energie Allier-Creuse, explique : “Cela crée encore une tension sur la production d'énergie, donc le gouvernement sera obligé d'importer encore plus d'électricité de l'Europe. Et donc ça lui coûtera plus cher. La raison de mettre une tension sur ce réseau, c'est justement de toucher au portefeuille.” 

"Démultiplier" les actions

Le mouvement social entre dans une nouvelle temporalité. L'objectif : créer une continuité entre les journées de manifestation. “On va démultiplier ces formes d'action, aujourd'hui, ici, dans l'énergie, demain sur une plateforme logistique dans le département, après-demain, sur un axe routier. Tout cela viendra se rajouter aux grèves reconductibles sur des secteurs entiers, qui ne vont pas retravailler les jours suivants. Tout ça, c'est pour multiplier les formes d'action, pour mettre la pression sur le gouvernement qui n'aura pas d'autre choix que de retirer son projet de loi”, indique Laurent Indrusiak, secrétaire général de la CGT Allier. En Auvergne, 72% des 1 000 salariés d'Enedis continuent la grève aujourd'hui. 

-Propos recueillis par Mathys Merlen

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Au lendemain de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, mercredi 8 mars, la grève continue dans différents secteurs. Sur le site RTE (Réseau de transport d’électricité) de Montluçon dans l'Allier, les salariés poursuivent les blocages avec l'objectif de continuer à mettre en tension le réseau électrique. Le site Enedis de Châteaudun à Clermont-Ferrand est également bloqué. ©M.Merlen/C.Darneuville/A.Despres / France 3 Auvergne

"C'est un moyen de pression financier"

Toucher le gouvernement au portefeuille, c’est également l’objectif des grévistes du site Enedis de Châteaudun, à Clermont-Ferrand. Le site gère les travaux sur le réseau d'électricité auvergnat. Seuls les dépannages et les mises en sécurité seront assurés par les grévistes qui demandent “le retrait pur et simple du projet de réforme des retraites”, selon le délégué syndical FO Christophe Matichard : “Entre 30 et 40 personnes sont physiquement sur cet espace de travail. Lorsqu'on est gréviste sur cette activité-là, on se limite à donner accès au réseau pour des raisons de sécurité et de dépannage. Nous avons envahi cet espace de travail pour s'assurer que la direction ne demande pas aux personnes grévistes de donner des accès pour des actions de travail sur le réseau de chantier. Cela veut dire que ça bloque les activités professionnelles, c'est-à-dire les travaux de réfection de réseaux, les travaux de raccordement, les travaux de mise en service... C'est un moyen de pression financier sur le gouvernement”.  

Toute l'Auvergne impactée

Selon lui, les revendications vont bien au-delà de la défense de leur régime spécial : “Il ne touche qu'assez peu de personnes par rapport au statut. On a un statut avec une meilleure reconnaissance des pénibilités. Dans le régime général, il y a des aspects de pénibilité qui ont été retirés. Nous en avons conservé certains qui nous permettent effectivement de partir plus tôt. Plus tôt, ça ne veut pas dire 50 ans. Au maximum c'est 5 ans plus tôt à la retraite. Cela ne touche que les techniciens : sur environ 140 000 agents des IEG (NDLR : industries électriques et gazières), ne sont touchés par cette avantage qu'entre 20 et 24 000 agents." Christophe Matichard ajoute que ce régime spécial est excédentaire : “Notre régime spécial est excédentaire et non déficitaire. Il sert également à équilibrer le régime de la retraite agricole, qui aurait donc un moindre financement et qui devrait aussi être financé par d'autres ressources”. La grève est reconductible : « La grève appartient aux grévistes et c'est les grévistes qui décident de la reconduction ou non de cette action ». L'Allier, le Cantal, le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire sont concernés par les répercussions de cette action. 

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