À Clermont-Ferrand, Shirine et son frère Hussein tiennent un restaurant. Ces Franco-Libanais sont très inquiets pour leur famille qui vit au Liban. Ils sont en contact quotidien avec leurs proches. Le récit des bombardements quotidiens les plonge dans l'angoisse.
Des messages, des photos, des appels. Pas un jour sans que Shirine Jaafar n’échange avec ses proches restés au Liban, le matin, le soir, la nuit, à tout moment en fonction des événements. Cette restauratrice franco-libanaise de Clermont-Ferrand raconte : “J’ai toute ma famille là-bas : il y a mes sœurs, mes frères, ma belle-mère, mes neveux. Toute ma famille est au Liban. Leur quotidien c’est se réveiller et être toujours en vie. Ils espèrent que la journée va passer et qu’ils resteront en vie. C’est la première chose à laquelle ils pensent. Moi à Clermont-Ferrand je ressens beaucoup de stress. On dort très mal. La nuit on regarde la télévision. On ne voit que des images mais eux, ils vivent la situation. Ils ont très peur"
Un contact quotidien avec la famille
Sur son téléphone : le signalement des lieux de bombardement et des photos de réfugiés massés dans les rues de Beyrouth. Shirine poursuit : “Ils ont très peur et ne savent pas où aller. Ils ne savent pas où cette guerre va les mener. Ils ont très peur par rapport à Gaza. On ne veut pas d’un deuxième Gaza au Liban”.
"Pour les gens, il faut des appartements, de la nourriture, des médicaments"
L’angoisse à distance, à plus de 3 000 kilomètres de là, pour cette restauratrice franco-libanaise et son frère établis à Clermont-Ferrand. Leur famille a pu se replier dans les montagnes du Mont Liban. Mais jusqu’à quand ? Hussein Jaafar, restaurateur franco-libanais à Clermont-Ferrand, souligne : “Parfois quand il y a des bombardements, ils vont au nord de Beyrouth ou au nord du Liban. Mais il n’y a pas d’endroit sécurisé au Liban. On veut seulement que cette guerre s’arrête. C’est bientôt l’hiver et tout est détruit. Il y a des appartements bombardés et plus de 2 millions de personnes à Beyrouth. Pour les gens, il faut des appartements, de la nourriture, des médicaments. On n’a rien besoin d’autre. Il faut que cette guerre s’arrête. Rien de plus”.
Jusqu’où ira l’escalade entre Israël, d’un côté, et de l’autre, le Hezbollah et son allié iranien ? Plus que jamais, Shirine Jaafar et son frère veulent croire encore à un apaisement.