Le gouvernement a annoncé, lundi 25 septembre, la hausse des taxes sur le gazole. Objectif : harmoniser le prix à la pompe avec l'essence. A Clermont-Ferrand, pour un certain nombre de concessionnaires cela va renforcer l'achat de véhicules essence.
Dès 2018, les taxes sur le diesel vont augmenter de 10%. C’est ce qu’a annoncé, lundi 25 septembre, Christophe Castaner porte-parole du gouvernement sur RMC et BFMTV. Les mesures fiscales prévues dans le prochain projet de loi de finances devraient alourdir de 7,6 centimes par litre les taxes sur le diesel.
"Si les clients délaissent le diesel, ce sera au profit de l’essence et non de l’électrique"
Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'Automobile explique : "La part mobilité du bugdet des familles est déjà importante. Avec cette annonce, le porte-monnaie des ménages est directement impacté. Cela va rogner sur leur pouvoir d’achat". Puis il ajoute : "Pour l’instant, le prix du baril du pétrole est d’environ 55 dollars, et ce depuis un moment. Cette hausse est encore absorbable. Mais si le prix flambe, de 70 jusqu’à 100 dollars, cela va devenir compliqué pour les ménages. Les hausses ne sont pas absorbables à l’infini".
Quand le baril de pétrole sera à 100 dollars, le gouvernement fera marche arrière sur les hausses des taxes sur les carburants.
— Flavien Neuvy (@flavienneuvy) 25 septembre 2017
Enfin, il précise : "Si les clients délaissent le diesel, ce sera au profit de l’essence et non de l’électrique. Les ventes de véhicules électriques augmentent mais c’est un petit marché. La population va continuer de se tourner vers l’essence, avec comme conséquence des véhicules qui consomment plus, qui polluent plus et émettent plus de CO2".
Avant cette hausse, les clients privilégiaient déjà les véhicules essence
"Le marché a déjà changé. Depuis plusieurs mois déjà, les clients se tournent vers l’essence. Cette annonce du gouvernement ne va faire qu’enfoncer le clou" explique Stéphane Ravoux, PDG de la concession Automobiles RVO à Clermont-Ferrand. Puis il ajoute : "La différence de prix à l’achat n’est pas énorme. Elle est de 1500 à 2000 euros. Les clients font souvent des petits parcours et préfèrent acheter plus cher mais amortir l’investissement au fil du temps. Et puis avec le diesel, les temps de chauffe sont plus longs, les pots catalytiques s’encrassent si les utilisateurs ne font pas de longs parcours". Dans cette concession, les véhicules essence représentent 60% des ventes. Le stock a donc été adapté en conséquence : 60% de véhicules essence et 40% de diesel.
"Les annonces du gouvernement ne vont faire qu’accentuer le phénomène. Les clients s’orientaient déjà plus majoritairement vers l’essence" précise-t-on chez un autre concessionnaire clermontois. "Les clients font ce choix, car ils font globalement peu de grands trajets si ce n’est en vacances, au quotidien ils font des trajets en ville de courte durée" précise un vendeur automobile.