La déclaration 2024 des revenus de 2023 débute ce jeudi 11 avril. Pour vous aider dans cette démarche, qui s'accompagne chaque année d'erreurs ou oublis, une fiscaliste livre quelques conseils.
C'est le moment de déclarer en ligne vos revenus 2023 ! La campagne des impôts 2024 vient de démarrer et dure jusqu'au 23 mai à 23h59 pour les départements n°01 à 19 et les non-résidents ; jusqu'au 30 mai à 23h59 pour les départements n°20 à 54 et jusqu'au 6 juin pour les départements n°55 à 976.
La procédure peut s'avérer être un véritable casse-tête : quelles informations renseigner ? Dans quelle case ? On fait le point sur les principales erreurs à éviter.
1. Mal déclarer les enfants à charge
Pour rappel, un enfant ne peut pas être déclaré simultanément par ses deux parents comme étant à leur charge exclusive. Dans le cadre d’une garde alternée, les parts fiscales sont réparties équitablement entre les deux foyers séparés. Si vous n’avez pas la garde de votre enfant, vous ne pouvez pas le rattacher à votre foyer fiscal… Pensez par contre à déduire la pension alimentaire que vous versez !
“Pour les enfants majeurs, les parents font souvent l’erreur de cumuler rattachement au foyer fiscal et déduction de la pension alimentaire qu’il leur verse. Ce n’est pas possible, c’est l’un ou l’autre. Il faut s’interroger sur le choix le plus intéressant”, conseille Nora Faugère, fiscaliste et responsable ingénierie patrimoniale du groupe Premium.
La pension alimentaire doit être déclarée par le parent qui la verse et par celui qui la perçoit. Pour celle versée aux enfants majeurs non rattachés fiscalement, le plafond est limité à 6 674 euros.
La pension versée à un enfant majeur peut couvrir diverses dépenses prises en charge : logement, nourriture ou frais de santé. Il faut pouvoir les justifier, si on vous le demande.
Nora FaugèreFiscaliste
- Nouveauté 2024. Il est désormais possible de déclarer l’adresse du logement étudiant de votre enfant majeur rattaché à votre foyer fiscal afin qu'il ne reçoive pas de taxe d’habitation à son domicile (supprimée sur les résidences principales depuis le 1er janvier 2023) et prouver qu'il ne s'agit pas d'une résidence secondaire.
2. Se tromper dans les taux des dons aux associations
Faire un don à une association ouvre droit à une réduction d’impôt sur le revenu qui peut varier de 66% à 75% du montant versé et ne peut dépasser 20% du revenu imposable. “Le taux va dépendre du type d’association et du montant du don. Dans le cas général, il est de 66% du montant versé et ne peut dépasser 20% du revenu imposable. Il est de 75% dans la limite de 1 000 € pour les organismes d’aide aux personnes en difficulté ou, depuis le 15 septembre 2023, la Fondation du patrimoine. Chaque taux dispose de sa propre case : 7UF, 7UD ou 7UJ”, précise l'experte.
Les dons doivent être désintéressés et ne pas se faire en échange d’une contrepartie. Cela concerne les sommes d’argent, les dons en nature (la valeur sera déterminée lors de sa remise au bénéficiaire) ou encore les frais engagés par les bénévoles dans le cadre de leur activité associative et pour lesquelles ils renoncent au remboursement.
Lorsque l’on fait un don à une association, celle-ci doit nous remettre un reçu fiscal comme justificatif. Il n’est pas demandé au moment de la déclaration mais ce document doit être conservé en cas de contrôle de l’administration fiscale.
Nora FaugèreFiscaliste
3. Oublier de déclarer les frais de scolarité des enfants
Le saviez-vous ? Les frais de scolarité des enfants à votre charge vous permettent d’obtenir une réduction d’impôt. Le montant dépend du niveau de l’enseignement : 61 euros au collège, 153 euros au lycée et 183 euros dans l’enseignement supérieur à condition qu’il ne soit pas lié à un employeur par un contrat de travail. Attention, votre enfant majeur doit être rattaché à votre foyer fiscal. Là aussi, le certificat de scolarité n’est pas à fournir au moment de la déclaration (ligne 7EA et suivantes) mais il est recommandé de l’avoir sous la main en cas de contrôle.
4. Ne pas cocher la case T pour les parents isolés
Si vous êtes célibataire, séparé ou divorcé, que vous vivez seul avec au moins un enfant à charge ou une personne invalide recueillie sous votre toit, n’oubliez pas de cocher la case “parents isolés (T)”. Elle vous permet de bénéficier d’une demi-part fiscale supplémentaire. Pour la campagne 2024 qui s’ouvre ce 11 avril, c’est en principe la situation familiale au 1er janvier 2023 qui est prise en compte.
5. Tarder à corriger les erreurs
En cas d’oublis ou d’erreurs sur votre déclaration de revenus, ne tardez pas à les corriger. “Les contribuables ont la possibilité de modifier leur déclaration en ligne à tout moment durant la période d’ouverture de la campagne 2024. Une période de correction en ligne s’ouvre généralement plus tard dans l’année. Et même si l’on passe ce délai, il est encore envisageable de procéder à des modifications mais la démarche est plus complexe”, prévient Nora Faugère.
Plus l’on tarde, plus la démarche de correction devient complexe. L'idéal est de le faire dès que l’on s’en rend compte
Nora FaugèreFiscaliste
Un retard dans votre déclaration peut entraîner une majoration de 10% à 80 % de l'impôt à laquelle peuvent s'ajouter des pénalités mensuelles. En cas de doute, vous pouvez vous référer au site Oups.gouv.fr qui répertorie une quinzaine d'autres erreurs courantes au moment de réaliser sa déclaration de revenus.