Un local technique des Eaux de Volvic, dans le Puy-de-Dôme, a été la cible d'un acte de malveillance dans la nuit du 30 avril au 1er mai. La production de l'usine d'embouteillage, située à 3 km de là, a été mise à l'arrêt. Une enquête est en cours.
"On est vraiment sous le choc." Au lendemain de l’incendie volontaire d'un local technique de la Société des Eaux de Volvic, dans le Puy-de-Dôme, le directeur Emmanuel Gérardin prend la parole pour la première fois. "Autant les salariés, les intérimaires que les sous-traitants sommes choqués de la situation, même si nous avons très vite pu nous rassurer du fait qu'il n'y ait aucun blessé et la bonne qualité de nos eaux."
Le local, situé à 3 km de l'usine d'embouteillage et en pleine forêt, a été la cible d'un acte de malveillance dans la nuit de mardi à mercredi. Les dégradations ont été découvertes le matin du 1er mai par la sécurité. En ce jour de fête du travail, aucun des 800 salariés n'était présent sur le site.
Deux personnes encagoulées
Selon une source proche du dossier, deux personnes encagoulées et méconnaissables auraient pénétré sur les lieux en forçant le portail. Elles auraient tenté de casser une armoire électrique, sans succès, avant de mettre le feu au local avec de l'essence pour barbecue. Les deux individus auraient agi en toute tranquillité et semblaient connaître l'emplacement de chaque appareil.
L'activité pourrait reprendre ce jeudi soir
"C'est un acte violent, qui était préparé et qui visait à stopper l'activité plus ou moins longtemps. Il fallait une certaine connaissance pour savoir qu'à ce moment-là on ne serait pas en production et qu'il n'y aurait personne dans les locaux ou dans l'usine", poursuit Emmanuel Gerardin.
Les dégâts constatés sont d'ordre technique et ont entraîné la mise à l'arrêt des six chaînes de production du site d'embouteillage. Les salariés n'ont pas travaillé ce jeudi matin et après-midi mais l'activité pourrait reprendre dans la soirée. Près de 3,5 millions de bouteilles sont produites chaque jour dans l'usine.
Une activité de production qui se coupe en pleine saison, ce sont des volumes qui ne seront pas rattrapables. Le préjudice sera significatif pour nous même si, à ce stade, nous ne pouvons pas l'estimer.
Emmanuel GerardinDirecteur de la Société des Eaux de Volvic
Une inscription "Extractivisme de l'eau ? Nan mais à l'eau quoi" a été retrouvée sur un mur, a indiqué la procureure Dominique Puechmaille à l'AFP.
En plus de cinquante années d'existence, il s'agit de la première fois que le site est la cible d'un tel acte. Le géant agro-industriel est régulièrement épinglé par des associations de défense de l'environnement qui dénoncent notamment un "accaparement de la ressource en eau". "On travaille sur le sujet de l'eau depuis longtemps. On a toujours été ouvert au débat dans la mesure où il permet de remettre en question des choses et progresser. Là, on est au-delà du débat. On est sur quelque chose de totalement critiquable. C'est tout à fait condamnable, on ne l'accepte pas", ajoute le directeur du site.
Ce dernier a également défendu l'activité des minéraliers en France : "c'est 0,03% des prélèvements de l'eau en France, ce qui est vraiment très peu".
"Nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte qui vise à nuire à l’activité d’une entreprise locale historique", avait réagi la direction quelques heures après les faits. Une plainte a été déposée pour "destruction, dégradation ou détérioration par un incendie".
Le préfet qui réagit
Sur X(ex-Twitter), le préfet du Puy-de-Dôme s'est exprimé : "Le Préfet condamne fermement l'acte de malveillance survenu sur le site de la Société des Eaux de Volvic (incendie). Il apporte son soutien au près des 1000 salariés du site. Une enquête est cours par la gendarmerie du Puy-de-Dôme".
🔴 Le Préfet condamne fermement l'acte de malveillance survenu sur le site de la Société des Eaux de Volvic (incendie).
— Préfet du Puy-de-Dôme (@Prefet63) May 2, 2024
Il apporte son soutien au près des 1000 salariés du site.
Une enquête est en cours par la @gendarmerie_063. pic.twitter.com/pSJYlq1l8t
Les gendarmes de la section de recherches de Clermont-Ferrand étaient sur place ce jeudi matin pour poursuivre l'enquête.