Réputé pour ses plans de villes, métros ou quartiers hauts en couleur, le dessinateur Alexis Carlier s’est attaqué au centre-ville de Clermont-Ferrand. Du bout du stylo, il recrée les lieux emblématiques de la capitale auvergnate.
Après Paris, Lyon et Bordeaux l’artiste Alexis Carlier, dit Alcatela, s’est attaqué à Clermont-Ferrand. Sur ses affiches, il dessine des plans des villes à sa manière, aidé par sa communauté. Ce sont ses abonnés qui ont choisi Clermont-Ferrand : « En début d’année, j’avais demandé aux gens quelle ville ils aimeraient que je dessine. J’ai été agréablement surpris. La ville qui a été numéro 1, qui a été le plus demandée, c’était Clermont-Ferrand. Je pense qu’il y a un lobby auvergnat dans les réponses ! Je suis content car ma famille vient de Cournon et d’Issoire donc je connais bien la région. J’ai donc commencé à dessiner Clermont. » Il n’en est pas à son coup d’essai : « Je fais des cartes depuis 2 ou 3 ans. C’est une passion que j’ai depuis que je suis petit. J’avais commencé à publier mes dessins sur les réseaux sociaux et à chaque fois, le bouche-à-oreille avait pris de l’ampleur. Maintenant, j’ai une petite communauté de gens qui me suivent sur Instagram, 4 000 ou 5 000 personnes. »
Mais ses abonnés n’ont pas fait que choisir la ville. Grâce à leurs suggestions, Alexis Carlier construit sa carte avec les point d’intérêt les plus évoqués par ceux qui y vivent : « A chaque fois que je dessine une nouvelle ville, je fais en sorte que les cartes soient le plus participatives possible pour que ce soit vraiment une photographie de Clermont-Ferrand vu par les gens qui vivent à Clermont-Ferrand en 2022, la ville telle qu’ils la voient. Je demande aux personnes sur Instagram de m’envoyer leurs adresses favorites, leur bar de prédilection, la place un peu cachée qu’ils adorent… J’ai reçu plein d’adresses que j’ai compilées dans un document et que j’ai retranscrites sur la carte. »
Placer les points d'intérêt
A Clermont Ferrand, en partant des lignes de transport en commun, il place bars, immeubles, quartiers, avec sa touche personnelle : « Je commence toujours par les lignes de tram ou de métro. Là, j’ai tracé la ligne de tram au milieu de la feuille et j’ai composé autour en plaçant les points sur la carte. La place qui est ressortie comme la place centrale, c’est la place de la Victoire donc je l’ai mise en plein milieu de la carte. Beaucoup de personnes m’ont dit que c’était encadré d’un côté par Galaxie et de l’autre par la Muraille de Chine. Après j’ai essayé de mettre les noms de bars qui sont le plus ressortis. Le Baraka est énormément ressorti, le Rimbaud, la rue du Port… Ces 3 axes m’ont permis de quadriller la carte. On m’a aussi beaucoup parlé du quartier des lycées avec la cité scolaire Blaise Pascal, Jeanne d’Arc, Godefroy de Bouillon. J’ai aussi voulu faire ressortir le côté vert. Chaque fois que je vais à Clermont-Ferrand, ce qui me saisit, c’est qu’on peut voir les montagnes depuis la ville. J’ai essayé de faire ressortir ça en cassant la réalité géographique de la carte et en plaçant des montagnes un peu partout »
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Pour réaliser une œuvre comme celle-là, l’artiste a besoin de près de 60 heures de travail, soit un mois pour faire une carte. Il dessine tout au stylo, scanne et retouche à l’ordinateur. Depuis toujours, il construit ses cartes petit à petit : « J’ai toujours dessiné des cartes imaginaires. Quand j’étais étudiant à Toulouse, j’habitais au-dessus d’une papèterie qui vendait des affiches. Je leur avais amené une de mes cartes pour voir ce qu’ils en pensaient. Ils m’avaient demandé si je pouvais revenir à la fin de l’été avec une carte de Toulouse. Ni eux ni moi ne pensions que ça allait se vendre, c’était plus pour le plaisir d’avoir mes dessins en vitrine. En fait, c’est parti super vite. Je crois qu’en une journée on était en rupture de stock sur les 30 affiches. Après, on m’a commandé 5 cartes de 5 villes différentes. J’ai commencé à dessiner Bordeaux, Paris, Lyon, les villes que je connaissais bien. Je continue à dessiner des villes, j’en fais une tous les 3 ou 4 mois. Là j’aimerais bien commencer à dessiner Nice ou le Havre. J’adore les couleurs. L’atmosphère de la ville, telle que je la perçois, je la retranscris en couleur. J’ai choisi mes 3 couleurs majeures avant de faire le dessin. » Pour vous procurer une affiche de Clermont-Ferrand, comptez entre 35€ et 60€ selon les dimensions.
