Son visage vous est peut-être familier : Anaïs Werestchack représentait l’Auvergne au concours Miss France en 2021. Aujourd’hui médecin, elle s’est lancé un tout autre défi.
Elle était étudiante en médecine et déjà, la santé était un des sujets qui lui tenait à cœur. En 2021, Anaïs Werestchack portait l’écharpe de Miss Auvergne.
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Elle a aujourd’hui terminé son cursus et a décidé de se lancer dans une folle aventure, un tour de France des déserts médicaux : “Je viens tout juste de terminer mon internat de médecine et j'ai eu la chance de partir en Polynésie Française pendant 6 mois pour le terminer. J'ai travaillé pendant 3 mois en maternité et 3 mois dans ce qui s'apparente à un planning familial. A la suite de ça, je suis rentrée en métropole. Mon compagnon était venu 3 mois, lui est kinésithérapeute mais il n’a pas trouvé de travail sur place donc il est reparti en métropole. En rentrant, on s'est dit, c'est un peu dommage de s’installer maintenant, parce que finalement, on ne connaît pas tant que ça la France, alors pourquoi ne pas partir faire un Tour de France ? On voulait aller dans les déserts médicaux surtout, pour dépanner les praticiens qui ont du mal à trouver des remplaçants pour pouvoir, eux, prendre leurs vacances.”
Remplacer des médecins ruraux
Son périple, accompagnée de son conjoint, commence fort. Elle a déjà repéré plusieurs zones qui auraient besoin de remplacements médicaux : “On a commencé à regarder les annonces et on a vu qu'il y avait quand même beaucoup de praticiens qui recherchaient. On va acheter le weekend prochain un fourgon aménagé pour pouvoir se déplacer. L'idée, c'est de remplacer des praticiens pendant 15 jours à 3 semaines par mois et, le reste du temps, de découvrir les régions de France. On adore vadrouiller, on adore la randonnée donc ça serait l'occasion d'allier notre passion et notre vocation.” Première étape de son parcours, la région Auvergne-Rhône-Alpes : “On part d'Auvergne, lui de Vichy, moi de Clermont-Ferrand. On va commencer par aller dans l'est de la France. Notre premier emploi sera dans la Drôme, dans un petit village où on va rester 2 semaines. Après, on se dirigera plutôt en Haute-Savoie. On essaie de faire un circuit un peu cohérent, en descendant dans le sud avant de remonter petit à petit. On n’a que 2 mois de visibilité, parce que les médecins recherchent des remplaçants au fur et à mesure. On va sûrement devoir s'adapter en fonction de ce qu'on va trouver.”
Aujourd'hui, 80% du territoire français est considéré comme en manque de médecins et de soignants de manière générale, alors on essaie surtout de viser des départements qui sont plus reculés.
Anaïs Werestchack, Miss Auvergne 2021
En tant que médecin et auvergnate, le sujet des déserts médicaux lui tient particulièrement à cœur : “Il faut parfois faire plus d'une heure de route pour pouvoir voir un médecin. C'est quand même inenvisageable quand on sait qu'il peut y avoir des grosses urgences !” Alors, Anaïs Werestchack cible des territoires enclavés : “On ne recherche pas du tout dans les villes, on ne va pas aller à Lyon par exemple. On s’oriente vers des territoires plus ruraux. On aime beaucoup la patientèle de cabinet rural ou semi rural, je trouve que le contact avec les patients est toujours sympathique et authentique.”
Donner envie à d'autres médecins
Elle compte bien utiliser sa médiatisation et une communauté sur les réseaux sociaux acquise grâce au concours, pour motiver d’autres médecins à se rapprocher des zones en tension : "On vient d'une région, l’Auvergne, où il y a beaucoup de déserts médicaux. Pourtant c'est une région qu'on adore, alors on s'est dit qu’on pouvait peut-être montrer aux gens qu'il y a des régions qui sont tout autant attirantes et qui ont leur charme, mais qu’on ne connaît pas. On espère que les gens vont se dire que c'est une qualité de vie, la campagne. On aimerait pouvoir convaincre un maximum de personnes. C’est dommage, il y a des grandes villes où les soignants se concentrent mais on peut être tout aussi heureux en étant un petit peu plus à l’écart.”
"Faire bon usage" de sa visibilité
Sa participation au concours Miss France lui a en effet permis d’être davantage médiatisée et donc, entendue : “Je porte toujours un regard assez positif sur l’expérience Miss France parce que c'est un concours qui permet de donner une voix à des jeunes femmes qui n'en ont pas encore forcément, puisqu'on on est toutes jeunes et qu'on entre souvent dans la vie active au moment où on participe à Miss France. Miss France, finalement, m'a permis d'avoir une voix un petit peu plus forte et, aujourd'hui, j'essaie d'en faire bon usage.”
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Elle suivra donc, cette année encore, l’élection et le parcours de l’actuelle Miss Auvergne Oriane Mallet, qu'elle espère voir élue : “Je lui souhaite en tout cas, parce que, encore une fois, l'Auvergne est trop sous-cotée. On a une très belle région et c'est vrai qu'on n'a jamais remporté la couronne de Miss France, donc j'espère que ce sera pour Oriane cette année !” L’élection aura lieu le 16 décembre.