INSOLITE. Tour de France 2023 : il sculpte une chaîne de vélo de six tonnes en pierre de Volvic

Les grimpeurs du Tour de France vont affronter le puy de Dôme le dimanche 9 juillet. Pas question pour eux de casser leur chaîne. Non loin de là, au pied du volcan endormi, une chaîne de vélo ne risque pas de céder. Celle imaginée par un artiste, ancien cycliste. Une création monumentale de six tonnes en pierre de Volvic chargée de symboles.

Dans son atelier de Volvic, dans le Puy-de-Dôme, Thierry Courtadon et ses équipes ne ménagent pas leurs efforts. Leur échappée aura duré quatre mois. En effet, ils travaillent sur une sculpture monumentale : une chaîne de vélo en pierre de Volvic. Une création imaginée afin de célébrer le passage du Tour de France en Auvergne. Mais le sculpteur ne voulait pas se contenter d’un simple vélo. Il a imaginé un projet bien plus chargé de symboles. Thierry Courtadon raconte : « Je recherchais l’originalité. Je voulais faire passer des messages à travers cette sculpture. Je suis un ancien cycliste donc je connais un peu le monde du vélo. Sur le Tour de France, on voit souvent des vélos sculptés. Je voulais être original et raconter tout ce que la chaîne peut évoquer, à commencer par la chaîne des Puys. Je voulais montrer ce côté trait d’union. On reçoit le Tour de France et on est tous main dans la main. Je voulais créer une chaîne où on est tous reliés pour un même événement. La chaîne évoque aussi le mouvement, la transmission ». La sculpture fait une vingtaine de mètres de long et va peser près de six tonnes. « J’ai fait des choses bien plus grandes que cela » s’amuse l'artiste.

Une pierre en mouvement

La chaîne va être exposée et sortir du sol pour évoquer toute l’énergie qu’il y a dans ce sous-sol volcanique. Thierry Courtadon explique à quoi ressemblera la sculpture : « Ce sera une pierre en mouvement. La chaîne est vraiment réaliste. Elle bouge comme une vraie chaîne de vélo en métal. Elle est montée sur des axes. Elle est authentique. J’ai mis les mêmes incidences mécaniques que dans le métal. J’ai calculé toutes mes contraintes de dureté. La sculpture a un intérêt car elle est en mouvement. C’est un objet du quotidien. On a du mal à imaginer que cette pierre puisse être en mouvement ». L’oeuvre sera installée à Vulcania, près du planétarium, ce jeudi et ce vendredi et sera visible du grand public à partir du samedi 8 juillet. Un défi un peu fou qui fait la fierté de l’atelier : « Je ne vous cache pas qu’on relève des contraintes et des défis tous les jours. Le challenge était grand par rapport au poids et à la taille. Je pense que notre pari est réussi quand on voit l’impact que cet élément a. Tout le monde ne me parle que de cela. On est fiers de montrer qu’on peut faire des choses originales dans notre région et surtout faites avec notre matière, notre pierre de Volvic, qui est notre identité. Tous les matins, on a besoin d’avoir un défi pour avancer. C’est ce qui me fait vivre ».

"On sculpte maillon par maillon"

Pour sculpter cette chaîne, Thierry Courtadon est très investi : « On a commencé il y a quatre mois. On sculpte maillon par maillon. J’ai calculé qu’il y avait environ 200 éléments. Ce n’est pas une commande. On m’a demandé si je voulais m’investir dans le Tour de France pour créer un événement. C’est parti d’une feuille blanche. J’ai rencontré Christian Prudhomme plusieurs fois. Je lui ai parlé de mon projet. Il était enthousiaste ». Dans quelques jours, l’œuvre trônera à Vulcania, où le Tour de France passera le mardi 11 juillet, mais ce ne sera pas définitif : « Cette chaîne va être exposée dans plein d’autres endroits. On a déjà des demandes. Elle ne restera pas à Vulcania. Elle y sera seulement cet été. Elle sera démontée au mois de septembre ou octobre pour partir sur d’autres événements ».

Le retentissement médiatique du Tour de France

Thierry Courtadon est très fier d’être associé à un événement planétaire. Il souligne : « Je suis un ancien cycliste donc je connais bien ce milieu. C’est la première fois que je fais une sculpture pour le Tour de France donc je ne me rendais pas forcément compte de la puissance de l’événement. Il y a un impact réel. Il va y avoir une centaine de télévisions. Ma sculpture va probablement être filmée pour le monde entier ». Pour cette chaîne, il n’aurait pas su utiliser un autre matériau que la pierre de Volvic. Cette matière a pour lui un côté magique : « La pierre de Volvic se prête d’une façon extraordinaire. J’en fais de la dentelle de pierre, des mouvements. C’est notre identité. On l’a tellement critiquée. On a dit que c’était la pierre qui sert à faire des monuments funéraires, à bâtir la cathédrale de Clermont-Ferrand avec ses deux flèches noires. On a dit qu’elle rendait cette ville triste. Aujourd‘hui j’arrive à démontrer qu’on peut faire autre chose avec cette matière. Cette pierre n’est pas forcément triste et noire. On peut la rendre vivante et en mouvement ».

Des projets plein la tête

A quelques heures de la fin du projet, le sculpteur se laisse gagner par l’émotion : « Il y a l’émotion de la dessiner, de la concevoir, de la sculpter. Maintenant il y a l’émotion liée au regard des gens. La récompense est là, avec les personnes que je rencontre au quotidien qui me disent que c’est super ». La chaîne de vélo est presque terminée mais le sculpteur puydômois a déjà des projets plein la tête. Le prochain défi est une sculpture monumentale pour l’entreprise Omerin à Ambert et une autre pour la tombe de Brennus, le père du rugby français, à Paris.

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