"J"ai économisé plus de 300 euros pour ma courroie de distribution" : le self garage, le bon plan pour réparer sa voiture

Vous en avez marre des factures salées chez le garagiste ? Et si vous répariez votre voiture vous-même ? C’est ce que propose un self garage à Clermont-Ferrand. Un bon plan qui séduit de plus en plus.

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“Je suis tombé sur le mauvais garage", lâche Khalid*, bonnet vert sur la tête, en manipulant un tournevis. “Je suis allé pour changer mes plaquettes de frein, et le garagiste m’a proposé de remplacer tout le système de freinage en plus des disques et plaquettes, pour 1 500 euros. Ça m’a paru un peu excessif. Finalement, ce n’était qu’un problème de plaquettes. Heureusement, tous les garages ne fonctionnent pas de cette façon". Cette mésaventure l’a poussé à s’intéresser de plus près à la mécanique. Depuis 2011, Khalid préfère entretenir sa voiture à l’APIMA (Association Populaire d’Initiation à la Mécanique Automobile), un self garage associatif à Clermont-Ferrand, où l’on apprend à réparer soi-même.

"J'ai économisé plus de 300 euros" 

Le self garage associatif de Clermont-Ferrand est une alternative qui séduit de plus en plus d'automobilistes. Depuis 40 ans, l'APIMA aide ses 300 adhérents à apprendre la mécanique automobile tout en réparant leurs voitures. L'adhésion coûte 564 euros par an pour un accès illimité, ou 141 euros pour quatre demi-journées de réparation. Pour Khalid, ces tarifs sont vite rentabilisés. "La réparation de la courroie de distribution, par exemple, coûte environ 150 euros ici, alors que dans un garage classique, on peut en avoir pour 600 euros. J'ai économisé plus de 300 euros", explique-t-il avec enthousiasme.

En plus de ses prix abordables, l’APIMA propose un autre avantage : des réductions auprès des fournisseurs locaux de pièces détachées. "On est bien connus des vendeurs de pièces auto du coin, et du coup, on a des petites réductions", confirme Gabriel. Et même s’il n’est pas possible de tout réparer dans un self garage (les réparations de carrosserie et de pneus sont exclues), le mécanicien aide sur une longue liste de réparations : de la vidange aux amortisseurs, en passant par les plaquettes de frein, la courroie de distribution, et même des réparations plus complexes comme le joint de culasse.

Il y a bien sûr également quelques contraintes, comme le temps nécessaire pour effectuer les réparations. "Ici, une vidange peut prendre une heure et demie, alors que dans un garage classique, c’est 30 minutes. En général, on multiplie souvent par trois le temps qu’il faudrait dans un garage traditionnel", précise Gabriel. 

Devenir autonome 

Au premier coup d’œil, la ressemblance avec un garage classique est troublante. Les outils sont prêts à l'emploi, les étagères sont remplies de pièces détachées, et les mécaniciens professionnels, dont Gabriel Montroy, sont là pour donner des conseils. "L’objectif, c’est de rendre les gens autonomes. Beaucoup de gens viennent ici après avoir été déçus par leur garage traditionnel. On leur apprend à effectuer les réparations simples, mais aussi des trucs plus complexes, comme changer un joint de culasse", explique l’un des quatre salariés de l’association. Et l’engouement pour ce modèle ne cesse de croître : "Pendant le Covid, on a même dû refuser des adhésions, et aujourd'hui le nombre d'adhérents continue d'augmenter", poursuit Gabriel.

Un lieu de partage

Mais attention, tout n’est pas aussi sérieux qu’un garage traditionnel. Entre les coups de visseuses et les discussions sur les meilleures techniques de vidange, il y a aussi des éclats de rire. Benoît, retraité, vêtu d'un bleu de travail, est un habitué. “Mon père était mécanicien et faisait déjà partie de l’APIMA. Aujourd’hui, c’est plus qu’un simple atelier de réparation, c’est comme une grande famille. On mange ensemble le midi, on discute, et bien sûr, on répare nos bagnoles.

Les adhérents viennent de tous horizons : étudiants, retraités, jeunes travailleurs. Richard, informaticien de passage dans l'atelier pour la première fois, a lui aussi décidé de tester l’APIMA pour réparer la voiture de sa compagne. “Elle a vu plusieurs garagistes, mais personne n'a trouvé la panne. Après cinq minutes, un mécano a regardé et a découvert que c’était juste des écrous mal serrés. J'ai économisé des centaines d'euros !” Et pour Richard, la cerise sur le gâteau, c’est l’ambiance : “C’est cool de pouvoir discuter, rigoler et apprendre en même temps. L’atmosphère ici, c’est un peu comme un atelier de bricolage, c’est marrant”

À l'image de Richard, de nombreux Clermontois sont conquis : chaque année, environ 700 véhicules sont réparés ou entrenus ici par leurs propriétaires. En France, 112 garages, comme celui de l'APIMA, sont référencés

*Le prénom a été modifié

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