Jardin. Des limaces dans votre potager : ce qu’il faut faire et ne pas faire

Le printemps pluvieux a attiré, cette année, les pires ennemies des jardiniers. Les limaces sont très présentes dans les potagers et grignotent les cultures. Voici quoi faire et quoi éviter pour vous en débarrasser.

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La pluie, continue depuis quelques semaines, a attiré des nuisibles dont les jardiniers se seraient bien passé : les limaces. Elles profitent d’un temps favorable pour se glisser dans les potagers, comme l’explique Patrick Barthélémy, membre des Jardiniers d’Auvergne : « Effectivement, les limaces, pendant ces dernières années, on n’en a pas eu beaucoup car elles craignent la terre sèche et l’atmosphère sèche. Cette année, elles ont retrouvé des conditions de vies adaptées. Elles sont plutôt actives la nuit et les jours pluvieux pour éviter l’action desséchante du soleil. » Depuis 4 ans, en effet, les printemps sont secs et les jardiniers ont vu peu de limaces et d’escargots. Cette paix temporaire est révolue, selon Patrick : « Avec la pluviométrie qu’on a eue, on a une vraie invasion de limaces. Tous les jardiniers le disent, mais il faut faire avec. » 

Identifier les limaces dangereuses

Pour lutter efficacement contre les limaces, il faut d’abord identifier les nuisibles. Patrick fait état de 3 espèces principales, dangereuses pour les cultures : « Il y a d’abord la grosse limace de couleur rouge orangée. C’est la plus grosse mais la moins nuisible. Ensuite il y a la limace horticole, qui mesure 3 ou 4 cm de couleur noire. Elle attaque certaines racines et bien-sûr des feuilles, tout comme la limace grise qu’on voit beaucoup cette année. » Il les distingue d’une espèce, inoffensive pour les cultures et même alliée du potager : « La limace carnassière ou testacelle est assez grande, environ 10 cm. Elle a une peau jaune-crème, une petite coquille plate et ronde sur la partie arrière de son corps. Elle mange les vers de terre et même les autres limaces, c’est une auxiliaire. Il faut la protéger. »

Pour se prémunir des limaces nuisibles, il faut avant tout identifier les cultures ciblées : « Il faut surveiller les hostas, des plantes très appétentes pour elles. Dans le potager, elles vont s’attaquer aux semis de radis, choux, salades, haricots, tout ce qui a des feuilles tendres. Lorsqu’on a des plants attaqués, c’est facile de dire que c’est les limaces, grâce au mucus brillant qu’elles laissent sur les feuilles grignotées ». 

Se débarasser des nuisibles

Pour les protéger, il existe plusieurs moyens. Certains directs, d’autres, plus préventifs. Patrick détaille les divers moyens de lutte directe : « Une fois qu’on les a repérées, un des moyens les plus efficaces pour s’en débarrasser est de mettre des planches entre les lignes de légumes. Les limaces vont se réfugier à l’aube sous les planches pour rester dans l’humidité. Le matin, on tourne la planche et on fait la récolte. On peut alors les tuer avec un coup de couteau ou les donner aux poules, ou, si on préfère, les jeter un peu plus loin ». Il recommande également les granulés de ferramol : « C’est à base de phosphate ferrique qu’on trouve dans la nature. Ça a effet coupe-faim sur les gastéropodes. Les limaces vont se mettre dans la terre et elles vont mourir. » Il recommande également de répandre du marc de café dans son jardin. En effet, les limaces sont très sensibles au café moulu.

Il déconseille, contrairement aux idées reçues, d’épandre de la cendre : « Ce n’est pas efficace, à la première pluie ça se colmate ». Il recommande également d’éviter l’installation de pièges à bière, pas assez sélectifs, car « les auxiliaires tombent dedans aussi », alerte Patrick.

Lutte préventive

Afin de se prémunir en amont, Patrick Barthélémy conseille de favoriser les ennemis naturels des limaces : merles et oiseaux en général, malgré leurs tendances à picorer fraises et cerises. « On peut partager les fruits rouges ! Les merles ont plus d’avantages que d’inconvénients ». Il recommande également, si on le peut, d’avoir une petite mare avec des crapauds : « Ils se régalent des limaces, la nuit, quand elles sortent ». Vous pouvez  également tenter de préserver certains insectes, alliés des jardiniers contre les limaces : les carabes, qui mangent leur propre poids en limaçons tous les jours et les staphylins. Autrement, à vos bêches ! « On peut, les jours de soleil, travailler le sol en surface pour faire sécher le sol et mettre à jour une ponte de limace. Les journées ensoleillées, elles vont dessécher. »

Il propose aux jardiniers d’éviter d’arroser le soir, surtout le chou et la salade, pour ne pas créer d’atmosphère humide et ne pas attirer les limaces. Il déconseille de bécher à grosses mottes pour ne pas donner d’abri aux limaces. « Les années humides, il faut éviter de pailler à la tonte de gazon, il vaut mieux mettre du bois ou des choses moins attractives pour les limaces », ajoute Patrick. Enfin, débarrassez-vous des pots en terre et bâches, laissés parfois dans le jardin et qui sont un lieu de ponte privilégié pour ces nuisibles.

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