Samedi 24 juin, la nageuse de Clermont-Ferrand Eve Planeix a remporté le titre de championne d’Europe de natation artistique par équipe. Un sacre qui la galvanise à un an des JO de Paris 2024.
Au lendemain de son sacre, la nageuse originaire de Clermont-Ferrand Eve Planeix n’en revient toujours pas. Avec son équipe de 8 nageuses artistiques, elle a remporté la médaille d’or lors des Jeux européens en Pologne. Elle a encore du mal à y croire : « C’était incroyable. C’était un peu inattendu. La synchro a beaucoup évolué cette année. Maintenant, tout peut arriver. On a ramené cette première médaille d’or à l’équipe de France olympique. Quel bonheur ! Que d’émotions ». Eve Planeix explique comment l’équipe de France de natation artistique a su s’imposer : « Je pense que c’est notre groupe qui a permis de faire la différence : il était soudé. Le programme était assez tôt et dès le matin, lors des premiers entraînements, ça a été très fluide entre nous. Il y a beaucoup de portés à faire et c’est un réel travail d’équipe. On a besoin de cette unité collective. C’est exactement ce qu’on a réussi à avoir samedi matin. Cela nous a permis de construire quelque chose de solide ».
Objectif Paris 2024
Du haut de ses 22 ans, la nageuse n’a désormais qu’un objectif, les Jeux Olympiques de Paris 2024 : « C’est une première marche vers les JO de Paris 2024. On a ouvert une porte. L’année dernière, on avait déjà ramené 3 médailles de bronze des championnats d’Europe. Cette année, on est encore allés plus loin. On ne se trompe pas de chemin. Cela va nous aider à nous accrocher. C’est motivant pour les championnats du monde et les JO 2024 ». Elle est prête à tous les sacrifices pour vivre son rêve : « Les JO de 2024 sont un rêve. C’est un rêve d’enfant. Toute petite je voulais monter sur le podium olympique. A partir du moment où on a su que les jeux étaient à Paris, c’est devenu l’un des objectifs principaux. On a tout fait avec le staff et mon équipe pour en arriver là. Ce n’est pas fini. Les jeux à la maison, c’est quelque chose à faire. L’histoire ne fait que commencer ».
La tête et les jambes
Dans l’équipe, Eve a su trouver sa place. Elle est voltigeuse : « C’est moi qui vais voler, qu’on envoie en l’air un peu dans tous les sens. Il faut des qualités de souplesse, de poussée, de puissance. Il faut de nombreuses heures d’entraînement par jour. On s’entraîne entre 6 et 8 heures par jour, à l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, NDLR) ». Mais Eve est aussi une tête bien faite. Elle mène de front le haut niveau et ses études : « Je suis en école de psychomotricité à La Sorbonne. Cela demande un gros travail d’organisation. Ce n’est pas facile tous les jours mais il faut s’accrocher. Le fait d’aimer tout ce que je fais m’aide beaucoup. Je me plais dans mon sport et dans mes études. C’est ce qui me pousse à continuer. J’ai la chance d’être dans une école qui m’aide à réaliser mes projets. J’étale mes années d’études. L’école fait tout pour me soutenir ».
Une vocation née à l'âge de 9 ans
L’Auvergnate adore sa discipline : « J’aime pouvoir exprimer des choses, en solo, en duo ou en équipe. C’est quelque chose de très dur et on a pour objectif de ne montrer aucune difficulté sur notre visage quand on nage. C’est quelque chose qui me plaît beaucoup. Il y a aussi le fait de se surpasser. On cherche la perfection mais on ne l’atteint jamais. Le côté artistique m’a tout de suite attiré ». Eve est née à Clermont-Ferrand. Ses parents vivent à Cébazat. C’est là qu’elle a découvert son sport : « J’ai commencé ce sport à l’âge de 9 ans, au club de Synchro Riom. Avant, je faisais de la danse mais je ne faisais pas de compétition. J’étais un petit peu jalouse de mon frère qui gagnait des médailles. Pendant les JO de 2008, je suis tombée sur les épreuves de natation artistique à la télé et j’ai dit à mes parents que c’était ça que je voulais faire. Je suis partie de chez moi, à l’âge de 12 ans, pour le pôle espoirs de Sète. J’étais déjà très déterminée. Je reviens chez mes parents à Cébazat, dès que je peux. C’est très important de retrouver ma terre auvergnate, de revoir ma famille, de revenir aux sources ». La nageuse fait partie de la Team Michelin : « C’est très enrichissant. Il y a beaucoup de sports, y compris du handisport. Il y a autant de femmes que d’hommes. Cela m’apporte beaucoup de soutien, notamment financier. On a régulièrement des encouragements ».
Un programme de seulement 3 minutes
Afin de se concentrer sur ses objectifs, la championne a dû mettre entre parenthèses sa carrière solo : « Depuis cette année, je suis rentrée dans l’équipe de duo olympique. Le solo n’est pas une épreuve olympique malheureusement. Je me consacre au duo et à l’équipe ». Désormais, Eve vit pour les JO de Paris 2024 et a envie de présenter un programme parfait : « Il y a beaucoup d’entraînement mais on ne nage que pendant 3 minutes. Durant ces 3 minutes, on ne s’arrête jamais. On passe plus de la moitié du temps en apnée. On est toujours en activité et on ne s’arrête jamais ». Eve part au Japon en stage dans 5 jours. Les championnats du monde ont lieu à Fukuoka du 14 au 30 juillet. Une première étape avant, on espère, des JO qui lui souriront à Paris.