JO Tokyo 2021 : l'Auvergnate Eve Planeix rêve d'une qualification en natation artistique

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À 20 ans, Eve Planeix, originaire de Clermont-Ferrand, a des rêves de Jeux Olympiques plein la tête. Elle se prépare depuis deux ans avec l’équipe de France de natation artistique pour les qualifications aux JO de Tokyo 2021. Portrait d’une jeune femme ambitieuse.

Eve Planeix, nageuse artistique originaire de Clermont-Ferrand, s’entraîne en équipe de France pour préparer les Jeux Olympiques de Tokyo de l’été 2021. La jeune femme a de beaux espoirs pour son équipe et de belles ambitions devant elle.

« Je m’entraîne entre 7 et 8 heures par jour. »

« Nous nous entraînons dur pour nous qualifier pour les JO de Tokyo de 2021. » Cet objectif bien en tête, Eve Planeix consacre la plupart de son temps aux entraînements à l’Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance). Le centre, localisé au bois de Vincennes dans le 12e arrondissement de Paris, regroupe les espoirs français du sport de haut niveau. « Je m’entraîne entre 7 heures et 8 heures par jour, ça a augmenté ces deux dernières années pour la préparation aux Jeux olympiques. Nous nous entraînons vraiment beaucoup », reconnaît la jeune femme de 20 ans. Entraînements de synchronie dans l’eau, renforcement musculaire, travail de souplesse, endurance, yoga, Pilates : « C’est un rythme très intense. » La Clermontoise est voltigeuse dans l’équipe, elle réalise les sauts hors de l’eau : « Je m’entraîne aussi beaucoup en voltige sur trampoline, pour les portés. » Pour tenir un programme si chargé, la nageuse doit optimiser son temps : « Mes journées sont assez chargées et toutes les semaines nous recevons un planning, à la minute près, de ce que l’on fait à l’entraînement. Tout est réglé à la minute. » L’avantage est que tout le reste de la vie quotidienne est pensé sur place : « Nous avons tout ce qu’il nous faut à l’Insep. On dort à l’internat, on mange ici, on a le kiné, les entraînements. On pouvait même suivre les cours de lycée. Pour les études supérieures, il faut que je me déplace cette année. »

« C’est important d’avoir autre chose à côté. »

La nageuse s’entraîne tous les jours de la semaine, mais deux demi-journée sont libérées pour les études : « La synchro c’est ma vie, ce qui rythme mes journées. Mais c’est important d’avoir autre chose à côté, pour se vider la tête et penser à autre chose. » Le mardi après-midi et le vendredi matin, Eve Planeix se rend à la Sorbonne pour suivre les cours. Après avoir entamé des études de STAPS (activité physique), elle a intégré des études pour devenir psychomotricienne. « Comme j’ai beaucoup d’heures d’entraînement, toutes mes années à la fac sont dédoublées, précise la nageuse. Au lieu de faire trois ans, je terminerai mes études en six. » Se déplacer pour aller à l’université lui permet également de rencontrer des étudiants qui ne font pas partie du milieu sportif : « J’ai une amie à la Sorbonne qui m’aide beaucoup pour les cours, comme je ne suis pas souvent là. »

Le cœur toujours en Auvergne

Eve Planeix rentre chez elle « dès que possible » : « J’en ai toujours eu besoin. » La jeune femme est née à Clermont-Ferrand, avant que sa famille ne s’installe à Cébazat. C’est non loin de là que sa passion est née : « J’ai fait mes débuts en natation synchronisée en Auvergne, au club de Synchro Riom. » La nageuse fait aujourd’hui partie de la Team Michelin, une initiative de l’entreprise puydomoise pour promouvoir le sport. « Nous recevons beaucoup d’aide et de soutien. La team Michelin m’aide à financer l’Insep et mes billets de train quand je rentre à la maison. » Elle revient dès que possible voir sa famille à Cébazat : « Dès que nous avons des week-ends de repos. Ça me ressource énormément et je sens qu’après, quand je retourne sur Paris pour les entraînements, je suis vraiment boostée et motivée. » Comme beaucoup de Clermontois, Eve Planeix se sent chez elle quand elle aperçoit « le puy de Dôme, par la fenêtre du train. »

 

Une détermination sans faille

Eve Planeix a quitté Cébazat à l’âge de 12 ans : « J’ai toujours eu comme objectif d’aller loin et de faire du haut niveau. Donc j’ai vite compris que j’allais devoir partir à un moment, parce que ce n’était pas un pôle espoirs, Synchro Riom. » La jeune fille part alors à 4 heures de là, à Sète. Grâce à la Team Michelin, qui se réunit une ou deux fois par an, elle rencontre des sportifs qui la font rêver : « C’est hyper encourageant. Je rencontre plein de profils différents : Renaud Lavillenie, Yohann Diniz… Les voir en vrai et échanger, ça motive ! » Quand elle intègre l’Insep en 2016, Eve Planeix doit changer de club : « Il faut être licencié ailleurs, dans un pôle espoir. Mais celui de Sète a  fermé, alors j’ai dû me rattacher à un autre, explique la jeune femme. Il n’y avait pas de club auvergnat alors j’ai choisi les Ballets nautiques de Strasbourg, où se trouvait à l’époque ma duettiste. C’était plus simple pour les entraînements. » La Clermontoise ne s’y rend qu’une à deux fois par an. « Le petit clin d’oeil, c’est que le président du club, Jean-Michel Dohin est originaire d’Auvergne », sourit-elle.

Report des JO : « sur le moment, ça a été dur »

Les Jeux Olympiques de Tokyo, initialement prévus en 2020 ont été reportés à l’été 2021 en raison de la crise sanitaire. Une épreuve pour l’équipe de nageuses dont fait partie Eve Planeix : « Sur le moment, ça a été dur. La préparation olympique, c’est fait pour durer une année tellement cela demande d’énergie, de stress. C’est intense. » Les qualifications ont, elles aussi, été reportées deux fois. Début mai, les nageuses iront à Tokyo se mesurer aux équipes du monde entier : « Les plus redoutables sont les Américaines et les Grecques. Les Mexicaines aussi, mais on a appris très récemment qu’elles ne vont pas tenter la qualification. Leurs conditions d’entraînement sont très difficiles. » Les Françaises ont toutefois profité de ces mois supplémentaires pour souder leur équipe : « Nous avons eu plus de temps pour préparer notre nouveau ballet, avec encore plus de temps pour se perfectionner. » Eve Planeix attend les qualifications avec impatience : « Là, nous sommes dans l’inconfort de ne jamais savoir ce qui nous attend, c’est très stressant. Mais c’est un temps en plus que nous avons fini par accepter. »

Une équipe soudée dans la compétition

Au total, 15 nageuses s’entraînent en natation synchronisée à l’Insep. Pour former l’équipe qui ira aux qualifications, des sélections sont étalées tout au long de l’année. Seules 8 d’entre elles représenteront la France aux Jeux Olympiques. « J’en connais certaines depuis que j’ai commencé les compétitions internationales, quand j’avais 14 ans. Les autres je les connais depuis que j’ai intégré l’Insep en 2016, explique Eve Planeix. Il y a vraiment un lien très fort entre nous, on s’entend vraiment toutes très bien. Notre relation reste saine, dans l’entraide. Si on se marchait dessus, on ne vivrait pas l’entraînement aussi bien. » Les nageuses sont entraînées par d’anciennes championnes, elles-mêmes autrefois en équipe de France, Laure Aubry et Julie Fabre. « Elles ont même participé aux JO, elles savent de quoi elles parlent, même si le synchro a beaucoup changé depuis. » 

De bons espoirs pour 2021

Depuis 2000, à Sydney, la France ne s’est plus qualifiée en équipe aux Jeux Olympiques. « Déjà être qualifiées, ce serait grandiose, espère-t-elle. Ce serait incroyable à vivre, après autant de pression toutes ces années, ce serait un soulagement immense. » L’équipe n’a pas encore d’objectif de classement : « Nous voulons surtout prendre du plaisir et montrer que l’on a mérité cette qualification. Les Jeux, c’est le rêve de tout sportif de haut niveau. Ce serait vraiment finir l’année en beauté. » Eve Planeix croit en les chances de son équipe : « On ne peut jamais être sûres, surtout parce que c’est un sport à juge. On ne sait pas trop comment ça va se passer, mais on est confiantes. »

« Les JO 2024 ? C’est en tête ! »

Eve Planeix ne va pas s’arrêter aux JO de 2021. 2024 ? « C’est en tête, depuis qu’on a appris que c’était à Paris. Même si les entraînement sont parfois difficiles, c’est ce qui nous fait tenir, on se dit 2024, allez, il faut y aller ! » Les nageuses françaises n’auront pas besoin d’être qualifiées pour y participer. « Et ce sera à la maison, il y aura tout le public français, toute la famille qui pourra venir… c’est un rêve. Paris 2024, c’est quelque chose que l’on ne pourra jamais revivre. » La jeune Auvergnate pense aussi à sa carrière en solo : « Le solo, c’est vraiment quelque chose qui me tient à coeur, c’est un moment d’expression qui est complètement différent de l’équipe. » Depuis deux ans et le début des préparations pour les jeux, les solos ne sont pas d’actualité : ce n’est pas une discipline olympique. « Depuis deux ans la priorité c’est vraiment l’équipe parce qu’on a des chances de qualification. Le solo, ça me manque mais je me dis que ça va bientôt revenir, et j’ai hâte. En plus ce sera sur un nouveau solo, je vais travailler à fond et me rapprocher petit à petit du podium. »

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