C’est le Graal de tout sportif : les Jeux Olympiques. Jérémy Rozier aura la chance d’y participer en tant qu’arbitre pour le rugby à sept. Cet Auvergnat est le seul officiel français sélectionné pour arbitrer les matches olympiques à domicile, à Paris 2024.
Il est rugbyman, il a été sélectionné pour les Jeux Olympiques… mais il ne jouera pas un seul match sur le terrain en juillet 2024. Non, Jérémy Rozier sera plutôt au sifflet. Une fierté pour cet ancien joueur de rugby auvergnat formé à Clermont-Ferrand : “C’est avant tout un grand honneur. J’en avais rêvé en tant que joueur universitaire. C’est une sorte d’aboutissement. Que l’on soit joueur, spectateur ou arbitre, c’est merveilleux d’assister à un événement planétaire comme celui-ci. ”.
👊 Arbitrage : 𝐉𝐞́𝐫𝐞́𝐦𝐲 𝐑𝐨𝐳𝐢𝐞𝐫 𝐫𝐞𝐭𝐞𝐧𝐮 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬 𝟐𝟎𝟐𝟒
— France Rugby (@FranceRugby) May 10, 2024
World Rugby a annoncé la liste des officiels de match qui prendront en charge les tournois de rugby à 7 aux Jeux Olympiques du 24 au 30 juillet. @TousArbitres #Arbitrage 👇
Le Graal de l’arbitrage international
Assister à un match olympique, c’est le rêve de tout arbitre. Or, on n'arrive pas au sifflet d’une rencontre de JO par hasard. Cet Auvergnat de naissance, installé depuis six ans dans les Yvelines, a démarré le rugby à cinq ans. Dès le plus jeune âge, ce fut un vrai coup de cœur pour le ballon ovale. En témoigne sa solide culture rugby qu’il a bâtie au travers d’une première carrière de joueur. Ses aptitudes à 7 lui vaudront d’ailleurs d’être sélectionné en équipe de France universitaire. C’est à l'adolescence que le joueur commence à s’orienter vers le monde de l’arbitrage. Il raconte : “J’ai compris que devenir arbitre me permettrait de développer mes compétences individuelles telles que le leadership, la confiance en soi, la prise de décision,etc. J’ai aussi compris que ça allait nourrir mon parcours de joueur", se plaît à rappeler celui qui est désormais un homme en noir. En effet, le Clermontois est désormais un habitué de l’arbitrage du rugby à sept. En 2018 et 2022, il a été au sifflet lors des Mondiaux de la discipline. Il a aussi été sur le circuit mondial lors de la saison 2017-2018. Depuis maintenant deux ans, il arbitre chaque week-end les matches de Top 14.
Mieux comprendre le jeu, c’était devenir un meilleur joueur
Jérémy RozierArbitre des Jeux Olympiques de rugby à sept
Il poursuit : “J’avais atteint mon meilleur niveau de joueur avec les équipes de France universitaires et je n'aurais pas pu être joueur professionnel. Quand l’opportunité s’est présentée d’arbitrer au niveau international, je me suis dit qu’il fallait que je saisisse cette chance”.
Le seul arbitre français du squad olympique
Grâce à ce parcours sans fausse note, il réussit en 2020 à être sélectionné pour arbitrer les matches de rugby à 7 pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Malheureusement, une blessure au genou le contraint de déclarer forfait à un mois du tournoi. “C’était une grosse déception, confie-t-il. Après 8 mois de rééducation, j’ai pu remettre un pied sur le terrain. Je vous laisse imaginer le plaisir que ça a été”. Être de nouveau sélectionné pour les Jeux Olympiques - et cette fois-ci à domicile, en France - est donc une belle revanche pour le passionné de rugby.
À quelques mois du grand rendez-vous, la pression monte : “Arbitrer à Paris, au sein d’un stade mythique qu’est le Stade de France, c’est une immense fierté. Partager cela avec le public français sera pour moi quelque chose d’exceptionnel. Même si lorsqu’on est arbitre on reste bien à notre place. Par conséquent, le Jour-J, il ne faudra pas surjouer sur l’événement. Il faudra laisser le jeu se faire. Il ne faut pas que l'atmosphère du stade me mette en état d’inhibition”.
Une préparation physique et mentale
Jérémy Rozier fait partie de l'équipe olympique composée de 23 officiels. Il doit donc assurer. D’autant plus qu’il est le seul Français à être sélectionné comme arbitre pour ces Jeux Olympiques. À ses côtés, plusieurs Anglo-Saxons qui ne parleront pas un mot de français. Alors à quelques mois du coup d’envoi, l’arbitre de 33 ans peaufine son anglais et se prépare physiquement et mentalement. Du 24 au 30 juillet, l’ancien rugbyman devra être au meilleur de sa forme : “Il faudra préparer le corps pour éviter toute blessure. La grande préparation est surtout mentale. Il y a pas mal de passion autour de ces événements-là. Il faudra être prêt à la gérer”.
Jérémy Rozier va arbitrer le rugby à 7. Même principe que le rugby à XV mais avec moins de joueurs. Et cela change tout en termes d’arbitrage. “Tout va plus vite dans le rugby à 7, indique Jérémy Rozier. On doit garder l'œil en permanence sur le jeu. On doit pouvoir suivre les joueurs d’où l’importance de la préparation physique”.
Professeur d’EPS dans une section sportive d’un collège des Yvelines, l’Auvergnat ne lâche rien sur les valeurs cardinales du rugby : le respect, la connaissance de la règle et le suivi des consignes. ”Il faut aimer le jeu. Un arbitre accompagne le jeu. Ce n’est pas un policier ni un juge. Il faut être autocritique et surtout assumer ses décisions et avoir le leadership sur ses choix. C’est ce que j’essaie d’inculquer aux plus jeunes”.
Après avoir réalisé le rêve de tout arbitre international, Jérémy compte bien clore le chapitre du rugby à 7 pour se consacrer pleinement à celui du rugby à 15.